Va-t-on vers la suppression des sanctions économiques ?

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Le Gouvernement de Barack Obama a pris différentes mesures populaires ou populistes avant de céder la Maison blanche au Président Donald Trump, le versatile. Parmi ces mesures, on note l’assouplissement des sanctions économiques contre le Soudan dont les populations ont beaucoup souffert de ces sanctions inhumaines. Un vrai débat s’est instauré depuis lors sur l’efficacité voire l’opportunité de pareilles mesures, jugées non conformes aux droits de l’homme.

Parmi les tenants des positions non favorables à l’assouplissement des sanctions, il y a des chefs de groupes rebelles et des intellectuels qui s’agitent depuis leurs hôtels luxueux, nichés dans les capitales occidentales, pour défendre l’efficacité des sanctions économiques contre leurs propres pays. Il est évident que la plupart d’entre eux, sont mus par des intérêts personnels, comme l’avait fait observer un diplomate américain. Cependant, des observateurs, de plus en plus nombreux, estiment que les sanctions économiques servent beaucoup plus à affamer des populations innocentes qu’à sanctionner des dirigeants supposés coupables. Dans cet ordre d’idées, ils recommandent fortement à l’équipe de Donald Trump d’œuvrer en faveur d’une levée totale des sanctions économiques, partout où elles existent, plutôt que de durcir des mesures économiques, jugées inefficaces, inopérantes et inhumaines. Il a été prouvé qu’une large frange des populations vulnérables ont terriblement souffert, plus que quiconque, de telles sanctions économiques.
Pour étayer cette thèse, il serait bon de rappeler l’avis des experts du Conseil der Sécurité sur la Résolution N°15 91, relatif aux sanctions économiques contre le Soudan, et ce, à la suite de la réunion du Conseil de Sécurité, le 8 février 2017.
Le rapport de la dite Résolution, note, entre autres, ce qu’on pourrait qualifier de points positifs comme suit :
Le net recul des combats au Darfour, à l’exception toutefois de la région de Jebel Marra, la diminution des attaques contres forces de l’Unamid, l’appel lancé par le chef de Groupe rebelle, Abdel Wahed pour rejoindre le processus de paix en acceptant la feuille de route qui s’y attache, l’acceptation d’un plan d’action national pour mettre fin à l’embrigadement des enfants mineurs dans la guerre, la déclaration faite par le Gouvernement soudanais concernant l’arrêt des attaques contre les mouvements rebelles et la nécessité de mener des enquêtes en vue de déterminer les sources de financement des groupes armés.
Dans ce même rapport, il est indiqué qu’une certaine stabilité a été notée dans les zones de tension notamment à Jebel Marra et que des actions de reconstruction s’y développent depuis décembre 2016. Le régime de Khartoum s’efforce également de doter la zone d’infrastructures de transport, de santé et d’éducation améliorant ainsi les conditions de vie des populations.
La Résolution invitait le Gouvernement d’Omar El Bashir à faire plus d’effort pour ramener la paix et la stabilité dans la zone. Réagissant à cette requête, le gouvernement a certes prolongé de six mois le cessez-le- feu, appelé les partis d’opposition à un dialogue national, déployé beaucoup d’efforts pour arrêter l’immigration clandestine, etc.
Les observateurs de tout bord, sont pourtant unanimes à dire que l’obtention de tels résultats ne devait guère motiver l’imposition de sanctions économiques à quelque pays que ce soit. Car, en définitive, au lieu de punir des régimes supposés coupables, ce sont plutôt des populations innocentes et victimes que l’on sanctionne. Il est donc temps de revoir, une telle méthode, jugée inefficace et inhumaine.

Mamadou Bamba Ndiaye
Ancien Ministre des Affaires Religieuses
Contacts : 77 545 85 59
Email : [email protected]

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