Vidéo de massacre: la RDC fait volte-face, dit enquêter

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Les autorités de Kinshasa ont fait volte-face mercredi en annonçant enquêter sur « les faits portés à la connaissance du public » après la diffusion d’une vidéo « atroce » mettant en cause des soldats congolais dans un massacre.

« À la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de la vidéo atroce qui défraye la chronique ces jours-ci », le gouvernement annonce dans un communiqué avoir « dépêché immédiatement (au Kasaï oriental et au Kasaï central) une commission conduite par des hauts magistrats militaires en vue de vérifier les faits ».

Samedi, après la diffusion de cette vidéo montrant des hommes en uniforme tirer sur des villageois non armés, ou simplement de lance-pierres ou de bâtons, le gouvernement avait qualifié de « montage grossier » ces images tournées selon un plan séquence unique.

Kinshasa avait réitéré lundi son refus catégorique d’ouvrir une enquête alors que les Etats-Unis, la France, les Nations unies et l’Union européenne pressaient la République démocratique du Congo (RDC) de faire la lumière sur les crimes que semble révéler cette vidéo.

Sans expliquer sa volte-face, le gouvernement congolais indique qu’il a « le souci d’éclairer l’opinion tant nationale qu’internationale sur les allégations persistantes de violations graves des droits de l’homme attribuées à des éléments des FARDC » (Forces armées de la RDC) « dans le village de Mwanza Lomba », au Kasaï oriental.

Un « appel à témoin » lancé
Le gouvernement assure que la commission d’enquête a déjà procédé à un certain nombre d' »interpellations ». Il lance par ailleurs un « appel à témoin » afin de recueillir « toute information supplémentaire sur les faits portés à la connaissance du public dans les réseaux sociaux ».

Devant la presse, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga, a demandé aux personnes ayant vécu l’horrible scène à venir témoigner à l’auditorat général des FRDC à Kinshasa et aux auditorats près les cours militaires supérieures de Kananga et Mbuji-Mayi.

A en juger par sa qualité, la vidéo diffusée sur internet semble avoir été tournée avec un téléphone portable par un membre d’une unité de huit soldats en treillis parlant lingala (la langue officielle de l’armée congolaise) et swahili (langue parlée dans l’est de la RDC).

Elle montre le détachement ouvrir un feu nourri sur un groupe chantant en tshiluba (langue parlée au Kasaï), à quelques dizaines de mètres. Les hommes en uniforme achèvent ensuite leurs victimes, parmi lesquelles trois femmes, et insultent les cadavres avant de se vanter d’appartenir aux FARDC, et d’être en opération à Mwanza Lomba.

Région du centre de la RDC, le Kasaï est le théâtre depuis septembre 2016 d’une rébellion née de la mort, le mois précédent, lors d’une opération militaire, d’un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, entré en conflit avec le pouvoir.

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