Wade avertit les chefs religieux : ‘La prochaine fois, que personne n’intercède pour l’opposition’

Après les menaces proférées dans son discours du 14 juillet, Me Wade a encore brandi hier le bâton contre Niasse, Tanor Dansokho, Bathily, Macky Sall, Idrissa Seck et compagnie si toutefois ils se hasardent à ré-éditer le coup du 23 juin. Le cas échéant, Wade demande aux chefs religieux de ne pas faire d’intervention en faveur de l’opposition.

Wade a véritablement décidé d’en découdre avec les gens de l’opposition après les évènements des 23 et 27 juin. Et il ne rate plus aucune occasion pour le leur signifier de vive voix. Après les menaces proférées dans son discours du 14 juillet, il a encore brandi hier le bâton contre Niasse, Tanor Dansokho, Bathily, Macky Sall, Idrissa Seck et compagnie. ‘Nous ne laisserons personne brûler le pays. La prochaine fois que ces gens organiseront une manifestation dans la rue pour casser et brûler, nous allons faire face. Ils nous trouveront sur leur chemin. Et je demande aux chefs religieux de se garder d’intervenir en faveur de ces gens-là’, martèle le chef de l’Etat devant un parterre de 2 000 chefs de village venus de tous les coins du Sénégal. ‘Ces gens-là exagèrent. Mais je veux leur dire que le pays sera gouverné dans l’ordre. Nous n’accepterons plus aucun désordre’, poursuit Me Wade.

Et comme pour mettre en mal les gens de l’opposition avec les manifestants du 27 juin, le chef de l’Etat révèle : ‘J’ai fait libérer les manifestants du 23 juin parce que l’opposition me l’a demandé. Par contre ils (les gens de l’opposition, Ndlr) ont refusé d’intervenir pour les manifestants du 27 juin estimant qu’il s’agit de voyous. ’

Wade affirme que l’opposition ‘avait souhaité qu’il y ait des morts le 23 juin pour pouvoir dire à l’opinion internationale que le Sénégal brûle. J’avais dit à Ousmane Ngom de laisser les gens manifester et de ne pas utiliser les armes contre eux. Même s’ils venaient au palais, c’est moi qu’ils trouveraient en face d’eux. Les manifestants ont même voulu incendier l’Assemblée nationale. Tout cela pour se faire un nom.’

Le chef de l’Etat a encore profité de cette rencontre pour s’expliquer à nouveau sur le projet de loi instituant le ticket à la présidentielle. Mais c’est surtout pour dire qu’il a définitivement mis le projet à la poubelle. ‘Je ne vais plus parler de ce projet de loi. Je l’ai retiré définitivement parce qu’il me crée des problèmes. Mais les gens de l’opposition ne sont même pas intelligents, car le ticket allait faire leur affaire puisque personne ne veut se ranger derrière l’autre. Actuellement ils veulent élire Niasse pour trois ans puis laisser la place à Ousmane Tanor Dieng. C’est ridicule tout ça’, ironise le secrétaire général national du Pds dans un éclat de rire.

Wade précise que s’il a proposé les élections anticipées, c’est parce que l’opposition exige son départ du pouvoir. ‘Ils sont pressés et veulent que je parte tout de suite, je leur ai proposé des élections anticipées. Je sais qu’ils n’accepteront pas car si on organise les élections demain, ils n’auront même pas 15 %’. Puis d’ajouter : ‘Si j’ai des problèmes avec l’opposition, c’est parce qu’elle dit partout qu’elle ne veut pas de ma candidature. Je leur ai dit que je suis un citoyen sénégalais et à ce titre j’ai le droit de me présenter aux élections. J’ai consulté deux juristes agrégés qui m’ont dit que ma candidature ne souffre d’aucune illégalité. Par contre mes adversaires sont allés consulter des juristes ailleurs qui leur font croire que ma candidature est anti-constitutionnelle. Je comprends bien leur désarroi’, commente Me Wade.

Georges Nesta DIOP

walf.sn