C’est parce que Rufisque est une ville qu’il aime et que son maire, malgré le fait qu’il ne soit pas libéral, le Président de la République promet d’y réaliser beaucoup de projets. Un postulat que certains observateurs assimilent à un clin d’œil au maire Badara Mamaya Sène de Benno Siggil Senegal qui a pris le dessus hier, vendredi 12 février, sur le plan de la mobilisation devant les troupes des tendances du Pdsl de Rufisque. C’était à l’occasion de la cérémonie officielle de lancement des travaux de la seconde phase de l’autoroute à péage, tronçon Diamniadio – Pikine.
Le Président de la République, Me Abdoulaye Wade n’a tari d’éloges à l’endroit de l’actuel maire de Rufisque, Badara Mamaya Sène. C’était au cours de la cérémonie de lancement des travaux de la deuxième phase de l’autoroute à péage, Dakar-Diamniadio qui s’est tenue hier, vendredi 12 février à Rufisque.
Rappelant les promesses faites aux populations de Rufisque lors des précédentes campagnes électorales, le président de la République a fait savoir à l’édile de Rufisque, Badara Mamaya Sène : « On a perdu la mairie au moment où je vais réaliser ces promesses. De toutes les façons même du fait que mon parti ait perdu cette mairie, je persisterai et je réaliserai mes promesses. J’irai même au-delà parce qu’un gouvernement ne travaille pas seulement pour ses militants. Il travaille pour les populations ».
Le chef de l’Etat précise : « Donc M. le maire derrière vous qui n’appartenez pas à ma formation politique, je travaille pour les populations de Rufisque surtout que je note en vous un homme de bonne volonté. J’ai noté votre engagement auprès des populations et tout cela m’encourage parce qu’il y a des choses que je fais ici et que j’aurais pu faire ailleurs, mais je les maintiens ici à Rufisque parce que Rufisque est une ville que j’aime ».
Sur cette même lancée, le président de la République a fait savoir que « le gouvernement fait une faveur à la municipalité de Rufisque car les infrastructures sont de la compétence des maires ». Il reconnaît, par la suite la faiblesse des budgets municipaux. « Je sais que vous n’en avez pas les moyens. Vos budgets sont très maigres et c’est pourquoi l’Etat a décidé de prendre en charge l’essentiel des infrastructures des citées ».
Avant d’ajouter : « De toutes les façons, Ndiawar Touré (ndlr : maire déchu) ne sera pas fâché ; c’est parce qu’il aime sa ville de Rufisque et il se réjouira de constater que cette ville aura fait beaucoup de progrès à partir de réalisations faites au moment où il était maire ». Et puis, poursuit le chef de l’Etat, « Rufisque c’est la ville de ma sœur Awa Diop, militante inégalée, dévouée qui a toujours été à mes côtés dans les heures les plus dures. C’est aussi la ville de mes compagnons d’hier et d’aujourd’hui notamment Daouda Niang, Daouda Ndoye, ma sœur Binta Boye, mon frère Mbaye Jacques Diop, Mademba Ngom qui fut notre président et les jeunes qui sont toujours avec moi pour lutter pour le changement et pour l’alternance ».
Le maire de ville, dans son allocution, lui a rendu la monnaie, en louant ses ambitions et sa vision avec la réalisation de l’autoroute à péage. D’ailleurs, les partisans de Badara Mamaya Sène ont été les plus en vu lors de la mobilisation pour accueillir le président de la république à Rufisque. Une mobilisation qui, même si elle n’était pas égalable à celles connues lors des précédentes sorties de Wade, a pu se faire sans heurt. Ainsi, les brassards rouges qu’avaient promis les partisans de Omar Faye de Yonnu Askanwi n’ont pas été aperçus.
36 milliards de F Cfa pour un plan directeur d’assainissement
« 2010 sera l’année des grands travaux de Rufisque ». Ce bout de phrase est une des déclarations phares du discours de Wade, à l’endroit du maire de cette ville et de sa population. Il a fait savoir à l’assistance que : « J’ai toujours éprouvé un sentiment de honte en traversant cette ville de Rufisque où les eaux pluviales et les eaux domestiques se mélangeaient dans les rues ».
C’est pourquoi, souligne le Président de la République, « nous avons élaboré un plan directeur d’assainissement structuré en trois phases pour un coût total de 36 milliards de F Cfa. Il a fait savoir que « l’entreprise chargée de réaliser la première phase de ce vaste programme est déjà choisie, et les travaux d’un montant de 14 milliards de F Cfa ont trait à la réhabilitation et la couverture du canal Bodin avec la construction d’une station de pompage de 90 litres par seconde ». A cela, le Président Wade y a ajouté « la réhabilitation et la couverture du canal de l’Ouest avec la construction d’une station de pompage de 500 litres par seconde ; la Construction du canal Central permettant une diminution importante des problèmes de débordement constatés dans le centre ville au niveau des canaux de Ceinture et de l’Ouest et la construction du canal de Dioukoul permettant d’assainir le site de la station d’épuration actuelle ».
Concernant l’assainissement des eaux usées, Me Wade a avancé qu’« un programme comportant également trois phases pour un montant global évalué à 15 Milliards de F Cfa est entrain d’être mis en œuvre avec l’achèvement déjà en Février 2004 d’une première tranche financée par la Banque Mondiale à hauteur de 3,5 Milliards F Cfa et qui comporte la réhabilitation de 5801 mètres linéaires de réseaux d’eaux usées existants à Rufisque ; la construction de 13082 mètres linéaires de collecteurs neufs permettant d’évacuer les eaux usées, la réalisation de 2278 branchements sociaux à l’égout ». Il y ajoute la construction de trois stations de pompage ; la réalisation de la première étape de construction de la station d’épuration d’une capacité de 2 850 mètres cube par jour.
Le président Wade fait savoir qu’il a demandé au Premier Ministre « de veiller particulièrement à l’application de ce vaste programme d’assainissement ». A l’en croire, son défi est de doter la ville de Rufisque « d’un cadre de vie agréable, dans un environnement assaini, avec des opportunités d’emplois pour votre jeunesse, dont je connais le courage et l’abnégation ». Il assure aux Rufisquois que : « Votre maire peut être assuré de mon plus fort soutien pour tout ce qui peut améliorer les conditions de vie de votre ville notamment par la suppression des embouteillages ». A son avis, « Rufisque, porte d’entrée et de sortir de Dakar, carrefour incontournable et point de jonction avec l’intérieur du pays, doit répondre à sa vocation de ville relais et ne plus être un goulot d’étranglement pour la circulation ».
SUDONLINE.SN
