Date:

Avec les scènes de violence qui gangrènent l’arène sénégalaise, Orange, sponsor leader, a brandi des menaces. Dans une correspondance adressée au Comité national de gestion (Cng) de lutte, la société de téléphone mobile avance que son image étant très sérieusement menacée par ces scènes de violence tous azimuts, elle préfère tout simplement quitter le milieu.

Il n’y a jamais de fumée sans feu. La sortie au vitriol des promoteurs de lutte de ne plus payer des cachets exorbitants, voire faramineux que réclament les lutteurs et leurs encadrements, n’est-elle pas un signe de désarroi compte tenu de la menace brandie par le sponsor leader de l’arène, Orange ? Tout porte à le croire. En effet, le premier bailleur de fonds de l’arène a adressé une correspondance au Comité national de gestion (Cng) de lutte, pour lui signifier son désir de quitter le milieu. Selon un haut cadre de la Sonatel, une correspondance matérialisant cette menace serait déjà tombée sur la table du président du Cng. «La violence a atteint des proportions inquiétantes. Et, de plus en plus, le sang coule avant, pendant et après les combats de lutte. Aussi bien lors des signatures des contrats qui nous lient avec les promoteurs et lutteurs. La violence s’invite dans les débats. Et nous ne pouvons associer notre image à cette folie meurtrière qui sévit dans le milieu de l’arène. C’est pourquoi notre société a décidé de se retirer de la lutte».

Voilà, en résumé, la correspondance que la société de téléphonie mobile aurait envoyé au président Dr Alioune Sarr Une source membre de la structure dirigeante de la lutte acquiesce : «Nous avons effectivement reçu, au niveau du Cng une correspondance du sponsor Orange allant dans ce sens. Avec la violence qui sévit dans l’arène, le sponsor craint pour l’image de la société. Pourtant, nous avons attiré l’attention des lutteurs, leurs staffs, les accompagnateurs et autres écuries de lutte pour les sensibiliser sur la violence dans l’arène, qui peut être source de désagréments, pour l’ensemble des composantes de l’arène».

Hélas ! Ce responsable du Cng semble n’avoir pas été entendu. Conséquence : Le sponsor leader est en voie de fermer le robinet. Au grand dam de tout le monde. «Avec les différentes formes de violence qui sévissent dans la lutte sénégalaise avec frappe, nous ne saurions cautionner de tels faits et manquements graves dans le sport, singulièrement dans la lutte devenue la vitrine du sport dans notre pays. Elle est, malheureusement, devenue une réelle source de violence. C’est pourquoi, nous voulons mettre fin au compagnonnage», précise notre interlocuteur au niveau de la société de téléphonie mobile. Une menace qui vient corser l’addition avec la décision des promoteurs de lutte de ne plus avancer des sommes dépassant plus de 100 millions francs Cfa. Une bonne lecture de cette sortie au vitriol des promoteurs de lutte est liée certainement à la menace du sponsor leader qu’est Orange. Même si ces derniers ne le disent pas. Il y a une corrélation de fait dans cette prise de décision. S’y ajoute que les charges sont énormes, entre la location du stade, les frais d’organisations, de promotion publicitaire, de prise en charge des dépenses liées aux déplacements et plateaux télévisuels, sans oublier la confection des survêtements et autres gadgets publicitaires et affiches qui grèvent leur budget. Des charges inhérentes à une bonne organisation d’une manifestation de lutte, qu’il faut impérativement mettre sur la balance.

Analyse – PERSPECTIVES DANS L’ARENE : De grandes affiches s’offrent aux promoteurs

Les lendemains de défaites et de victoires sont souvent propices à la reconversion, à la remise en cause de certaines options. Faire l’état des lieux, avant de se projeter vers des perspectives. Des données qui ont cours présentement, et qui vont réguler l’arène la saison prochaine.

Si les décideurs, promoteurs et autres financiers (sponsors) acceptent de jouer le jeu de la clarté pour une bonne configuration des espaces de choix, l’arène sera bien servie l’année prochaine. La victoire de Tapha Tine et la défaite de Bombardier sont des étapes importantes dans la nouvelle carte électorale de l’arène. Puisque personne ne s’attendait à cette nouvelle donne. Rares étaient-ils à avoir parié sur la victoire du sociétaire de Baol Mbollo. D’un coup fatal, Tapha Tine a imposé sa force au colosse de Mbour.

Avec cette victoire, il s’est taillé une place de choix dans la cour restreinte des ténors. Aucun des lutteurs qui nouent le Nguimb (pagne) ne peut et ne doit l’éviter. Certains ont franchi des étapes qu’ils ne devaient pas, par le bon vouloir des sponsors et leurs amis promoteurs de lutte. Ils se sont lancés dans une course effrénée de positionnement pour un leadership dans l’arène. Et ils ont fini par dérégler les mécanismes de montage des combinaisons de raison pour une bonne et meilleure animation de l’arène. L’adage Wolof dit que les arbres se retrouvent en haut, soit. Mais, certains lutteurs sont arrivés à ce stade avec un manque de préparation devant leur permettre de mieux cerner les contours de la haute compétition. D’avoir un parcours luisant et un bon plan de carrière, voire de discernement dans le choix, pour arriver au sommet.

Si on ne joue pas à la combine ?

Mais, la course effrénée vers l’argent a fini de plomber la bonne marche de l’arène. Tout le monde est champion. Aucun des lutteurs, présentement dans l’arène, n’est au-dessus du lot. Ils se valent tous et peuvent et doivent lutter entre eux. La classification tant attendue par les férus de la lutte n’est pas de mise pour le moment. Il reste des clarifications et des attentes pour se faire une lecture et une bonne lisibilité des enjeux dans l’arène. Et c’est avec intérêt que les amateurs attendent l’ouverture de la prochaine saison sportive, pour se faire une religion dans une grisaille de l’arène encore parsemée d’embûches. Et il faudra faire avec Tapha Tine, qui n’a de leçon à recevoir de personne. Puisque étant, présentement, dans les mêmes dispositions et conditions nécessaires comme l’ont fait d’autres lutteurs. Ces derniers sont aidés en cela par des promoteurs, même s’ils ont l’étoffe pour être dans la station qu’ils sont.

Et pour donner un quitus, voire une crédibilité de leur parcours, il est bon que les lutteurs acceptent les défis. Tant que les calculs et autres fixations et choix des encadrements sur un lutteur s’opèrent, le jeu sera toujours faussé. Puisque certains éviteront toujours leurs potentiels adversaires, de même niveau qu’ils toisent. Les exemples foisonnent dans l’arène. Souvent, avec la complicité de la presse, les combinaisons sont escamotées pour éviter de rencontrer certains lutteurs. Et certains observateurs doutent de la sincérité de certains de nos articles de presse. Et si l’on part du principe que tous les lutteurs de la nouvelle génération se valent, on doit pouvoir mettre en place des chocs que la marche de l’arène impose.

Babacar Noël NDOYE

walf.sn

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE