5MN CHRONO « J’ai écouté…j’ai entendu…j’ai oublié »

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Cette trilogie participiale résume la religion qu’un notable s’est fait de la politique. Habitant un village de l’Ile à Morphil, une des contrées les plus enclavées de la région naturelle du Fleuve Sénégal, dont la capitale Saint-Louis, vient d’abriter le premier Conseil des ministres délocalisé du gouvernement Macky Sall, l’homme a vu défiler trois présidents à la tête du Sénégal, de Léopold Senghor à Me Abdoulaye Wade. Ce qu’il faut retenir de sa formule « J’ai écouté…j’ai entendu…j’ai oublié », c’est le peu de crédit qu’il dit accorder aux propos des acteurs politiques. On devine si les promesses de ces derniers l’emballent vraiment…

Cela étant, il reste ferme sur une position : ne jamais pour rien au monde, abandonner un seul instant son champ pour aller perdre son temps à assister à un meeting politique. Il voit dans ce terrain, le lieu où, sans frémir, des acteurs politiques semblent prendre ceux qui les écoutent pour des demeurés. Alors ils ressassent des promesses vieilles de plusieurs décennies, tels le désenclavement de certaines localités, l’éducation et la santé pour tous les enfants ou encore une agriculture mécanisée et performante pour tous les paysans. On en laisse et pas des moindres aussi mirobolantes les unes que les autres sur la longue liste des « je ferai » restés sans lendemains.

Pour le notable de l’Ile à Morphil, si les politiciens se souciaient vraiment du vécu des Sénégalais, plus du tiers de la population ne vivrait pas dans ce 3éme millénaire dans l’extrême pauvreté, dans un pays doté de terres fertiles, de côtes parmi les plus poissonneuses du monde et de cadres parmi les plus imaginatifs de la planète. Les hommes et les femmes qui, au rythme des campagnes électorales, visitent les contrées ont fait le choix du chemin le plus court qui mène au pouvoir et à l’enrichissement facile. Ainsi pendant les 21 prochains jours, comme lors de la présidentielle dernière, les politiciens vont remettre ça, allant de villes en villages, de quartiers en hameaux, jusque dans les zones les plus reculées du Sénégal. Ils vont comme, ils savent le faire, s’employer à proposer une marchandise depuis belle lurette périmée, mais qu’ils considèrent comme des recettes tout trouvées aux problèmes des populations confrontées à des déficits alimentaires, à des problèmes d’éducation, de santé, d’agriculture ou de pêche. Eux-mêmes ne croient pas à ces recettes destinées, disent-ils, à donner du travail à des millions de jeunes et à soulager tous les ménages, du poids de la de la vie chère.

A écouter les leaders ou les représentants des 24 listes candidates à la députation, l’on se perd d’ailleurs dans l’alchimie des solutions proposées aux problèmes des Sénégalais par ces hommes et femmes dont la bonne mine ne reflète guère la condition du citoyen lambda qui tire le diable par la queue. C’est dire que les politiciens devraient, bien souvent, tourner mille fois leur langue et retourner dix mille fois leurs vestes s’ils ne veulent pas connaître de mauvaises surprises devant les foules/

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