70 Milliards de Khadafi: un site tchadien donne les raisons du clash Wade/Idy

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Le Président sénégalais Wade a, très tôt, compris que l’affaire Hissein Habré était un filon d’or, qu’il ne fallait en aucun cas lâcher. Une affaire qu’il a exploitée sur tous les angles pour en tirer le maximum, et ce, depuis des années. Les ONG et Deby l’avaient, eux aussi, compris, puisqu’ils ont joué toutes les partitions de ce concerto cynique, ensemble avec le carré des hommes de Wade qui gèrent l’affaire Hissein Habré.
C’est cela qui explique que personne ne s’est découragé  dix années durant, que malgré les décisions de justice, l’affaire rebondissait et repartait de plus belle sous l’impulsion intéressée des premières autorités sénégalaises. Le Sénégal traîne les pieds, entendait-on souvent, mais demeurait très intéressé et continuait en coulisses à confirmer sa volonté d’organiser le procès.
Pour mettre en lumière l’évolution et l’exploitation tous azimuts de cette affaire, rappelons quelques déclarations de Wade. Le fossé est immense, entre les premières, lors de son arrivée au pouvoir et les suivantes, au fur et à mesure que les différentes parties du puzzle de l’affaire se mettent en place par le positionnement des principaux intervenants. Constatons ensemble l’évolution de sa position pour démontrer à quel point le Président sénégalais est conscient de l’importance de la mine d’or qu’il a entre les mains. Jugez- en !
« Je n’ai rien à avoir avec cette affaire, c’est Abdou Diouf qui est à l’origine ». « Même si le Tchad en fait la demande, je n’extraderai jamais Hissein Habré ». « Vous savez que je suis juriste, j’ai examiné le dossier des plaintes, il est vide ». Puis, « C’est une affaire qui concerne toute l’Afrique », « Beaucoup de personnes sont intéressées par cette affaire », « l’Union européenne est très intéressée par cette affaire », « le Sénégal est capable d’organiser ce procès, il a dit à quelles conditions» etc…
Les Sénégalais qui ont inventé une expression très amusante pour illustrer le changement de comportement d’une personne avant et après un acte de corruption disent : « untel a reçu sa piqûre (injection), son discours changera bientôt.»
Quelles sont alors les piqûres dans l’affaire Hissein Habré ?

Le PACTOLE de KADDAFI : piqûre n° 1 :
Durant son long séjour dans l’opposition sénégalaise, Wade a tenté maintes fois, de rencontrer Kaddafi sans succès, il lui est même arrivé de rester un mois à l’hôtel dans l’attente d’une audience selon les dires d’un grand connaisseur de la Libye, Ahmat Khalifa Niasse, homme d’affaires sénégalais chargé de l’introduire auprès de Kaddafi (précisons que le sieur Niasse faisait partie de l’état-major libyen installé à Faya pendant l’occupation libyenne, en appui aux forces de Goukouni et consorts, il avait créé lui-même un front de libération du Sénégal en Libye, il l’a d’ailleurs reconnu lui-même lors d’une émission). Toutefois, dès son arrivée au pouvoir, tout cela changera du tout au tout, en moins de 2 ans, Wade totalisera 12 séjours à Tripoli, visites sans raison officielle et sans compte rendu.
De ses multiples tractations en Libye, le journal JA dira : « Wade ne peut conclure un entretien avec Kadhafi sans évoquer l’affaire Hissein Habré ». C’est lors de la crise ouverte entre Wade et son Premier Ministre Idrissa Seck au sujet d’une somme de 70 milliards de francs cfa reçue de la Libye, que désormais le doute n’est plus permis : Hissein Habré coûte 70 milliards. Idrissa Seck alors premier ministre de Wade était chargé de placer à l’étranger, et de faire fructifier l’argent reçu de Kadhafi. Seulement, quelque temps après, malgré plusieurs relances, l’ancien Premier Ministre refusa de rendre le pactole offert par Kadhafi ; c’est la crise ouverte entre les deux hommes, elle conduisit M. Seck en prison pour 9 mois, aux termes desquels un accord notarié fut signé par les deux hommes prévoyant la restitution de l’argent offert par Kadhafi. Tout ceci de manière officielle, puisque leurs avocats respectifs l’ont annoncé à la presse. Idrissa Seck fut libéré, blanchi de toutes les accusations brandies contre lui et, par conséquent, restitua une partie de l’argent en attendant l’exécution des autres conditions dudit accord pour rendre le reste.
L’origine libyenne de l’argent de la discorde entre Wade et Seck fut confirmée récemment par un ancien de la DST française dans un livre intitulé « Allez y, on vous couvre ! ». Voilà la clé principale pour comprendre ce qui fait courir Wade derrière Hissein Habré 10 années durant sans relâche. Un pactole de 70 milliards de F CFA pour laver l’affront infligé par Hissein Habré à l’armée libyenne.
Récemment, un journal sénégalais, la GAZETTE dirigée par le journaliste Abdou Latif Coulibaly avait pour la première fois, fait un travail d’investigation dans les méandres de l’affaire Hissein Habré, sous un titre parlant « PROCES DE HISSENE HABRE AU SENEGAL : 12 MILLIARDS, LE PRIX D’UNE VENGEANCE.» faisant allusion au coût du procès acheté par l’Union Européenne.
Ainsi donc, comme on peut le constater grâce à l’affaire Hissein Habré, une pluie de milliards tombe sur les autorités sénégalaises. L’Union européenne achète le procès à 12 milliards, Kadhafi stimule le Président sénégalais par une piqûre de 70 milliards. Dès lors, dopé à fond, plus rien n’arrête Wade qui s’entourera d’un staff chargé de travailler et d’éliminer tout ce qui peut gêner dans cette affaire.
Relance judiciaire de l’affaire, recours à l’Union africaine, création d’un comité chargé de gérer l’affaire, commissions de réformes législatives, négociations avec l’UE, le génie sénégalais s’exprimera largement, ce n’est pas bien difficile car les 12 milliards seront utilisés pour récompenser tous ceux qui aideront à organiser de manière « scientifique » ce procès (nous y reviendrons). 12 milliards, c’est une manne financière importante, c’est le prix de la corruption de l’administration et Wade sait s’y faire.
Wade n’a pas besoin de toucher l’argent payé par l’UE, cet argent achètera la collaboration de toutes les personnes qui participeront à l’organisation du procès. C’est la raison pour laquelle, on entendra Wade dire souvent « le Sénégal ne va pas gérer l’argent du procès », posture aisée quand on sait qu’il a déjà touché son pactole pour qu’il pousse à la roue, d’autant plus que l’affaire Hissein Habré, lui a aussi, permis de tenir entre les mains, la 2ième clé de l’affaire Hissein Habré.

L’ARGENT DU PETROLE TCHADIEN : piqure n° 2
Il a consisté à savoir exploiter les angoisses d’Idriss Deby avec l’objectif de pomper allègrement dans les revenus pétroliers.
L’argent du pétrole tchadien fait saliver l’entourage du Président sénégalais et ils sont nombreux à avoir compris les états d’âme d’un Deby et à les exploiter à fond. A plusieurs reprises, Wade a fait allusion à l’inexpérience des Tchadiens pour tirer profit de l’argent de leur pétrole et qu’il était disposé à les conseiller utilement.
Wade a fait depuis 2000, plus de 24 visites au Tchad dont aucune ne porte sur des relations bilatérales entre les 2 pays, Idriss Deby quant à lui en a fait une dizaine pour assister à des Sommets. Le déséquilibre est frappant, et s’il n’a jamais été question de visites portant sur les relations économiques. Qu’est-ce qui fait courir Wade au Tchad, sinon l’affaire Hissein Habré, dénominateur commun aux deux hommes ?
Le ministre tchadien des infrastructures Adoum Younousmi fait régulièrement des va-et-vient, convoyant des mallettes ou piqûres à l’attention de Wade. De même, Alioune Tine, Sidiki Kaba, Demba Ciré Bathily, droits-de-l’hommistes appointés, comme larrons en foire, travaillent main dans la main avec les autorités sénégalaises, tchadiennes et libyennes, se distribuant les rôles pour faire avancer l’affaire Hissein Habré.
La pompe à fric s’est mise en place pour aspirer à fond l’argent du pétrole tchadien, par la politique des grands travaux de construction tous azimuts, par la transposition des plans d’ouvrages conçus et/ou abandonnés dans Dakar au profit de Ndjamena. Même les slogans sont transposés ; Deby le constructeur, le bâtisseur, les Grands Travaux du Président etc. Les Ndjamenois peuvent comprendre pourquoi il est difficile que leur calvaire prenne fin quand les tocards qui gèrent l’Etat sont exploités par des hommes sans scrupules qui n’ont pour les populations tchadiennes aucune compassion. Les démolitions et autres tourments continueront…
La troisième clé qu’il faut avoir en main pour comprendre l’affaire Hissein Habré est l’utilisation de cette affaire à des fins de politique intérieure par Wade.
Pendant de longues années, Wade a utilisé intelligemment l’intérêt que suscitait cette affaire pour la presse occidentale, en particulier françafricaine. Sur 5 questions qui lui étaient posées lors de ses déplacements à l’étranger, 4 étaient relatives à l’affaire Hissein Habré. Et, le Président sénégalais sevré durant tant d’années de reconnaissance politique, lui qui est marqué à jamais par le fait qu’en 26 ans d’opposition politique démocratique, il n’avait jamais été reçu en audience par un seul ministre français, peut, enfin , pavoiser grâce à l’affaire Hissein Habré, ivre de sollicitude et de sollicitation, même s’il n’est pas question ni de ses prouesses économiques, ni de ses avancées démocratiques. Qu’importe, l’essentiel justement, c’est qu’on oublie toutes ses dérives politiques et scandales financiers. L’affaire Hissein Habré représentait et représente une formidable diversion, comme l’a souligné, le sociologue sénégalais Mamadou Mbodj en ces termes ; « En 2000, Abdou Diouf, mal en point politiquement, avait permis le dépôt de la plainte des ONG contre Hissein Habré pour détourner l’attention des sénégalais, les empêcher de se mobiliser pour arriver à l’alternance politique. » Avec le résultat que l’on sait !
La manipulation de l’affaire Hissein Habré à des fins de politique intérieure demeure une constante. Sans cesse, les autorités politiques sénégalaises se sont positionnées pour en tirer un bénéfice maximum que ce soit avec la France, avec l’UE, avec la Libye, avec le Tchad, ou encore dans le cadre de la politique intérieure.
Pour le président Wade, l’affaire Hissein Habré est un joker qu’il ne faut pas gaspiller mais surtout utiliser à bon escient pour remporter la mise.
Quelle mise, me diriez-vous ?
Wade travaille aujourd’hui depuis plusieurs années pour faire accéder son fils au pouvoir, voilà à quoi lui servira d’organiser un procès HH ; il utilisera ce procès comme monnaie d’échanges avec les différentes parties prenantes, notamment avec la France et l’UE afin d’obtenir l’adoubement de son fils. Il utilisera l’année 2011, dernière ligne droite des élections de 2012, pour organiser la plus grosse opération de diversion médiatique et politique par le lancement du procès et en même temps, son fils abattra ses cartes, affichera ses ambitions présidentielles; et tous les actes juridiques, et administratifs, les modifications constitutionnelles liés au succès de cette ambition pouvoiriste seront posés à ce moment précis mais seront noyés dans le monstrueux tapage médiatique autour de l’affaire Hissein Habré. Les Sénégalais seront démobilises, divertis, leur attention détournée pour les empêcher de se mobiliser et de s’organiser pour barrer la route à une dévolution monarchique du pouvoir, fut-elle élective.
Voilà aussi ce qui fait courir Wade derrière Hissein Habré pendant 10 années, sans relâche. S’il ne voulait rien faire, il avait le droit de son côté pour y mettre fin. Mais pourquoi tuer la poule aux œufs d’or ? Pourquoi mettre fin a une affaire qui rapporte des milliards, une sollicitation médiatique internationale et surtout occidentale (la seule qui vaille à ses yeux), un bénéfice politique pour son régime sérieusement épinglé pour des dérives de toutes sortes.
Tous ces aspects sont connus de tous les différents acteurs sénégalais de l’affaire HH, ONG sénégalaises les premières à conclure un deal avec le Président sénégalais.
En accordant ensemble leurs violons sur cette affaire, en se distribuant les rôles respectifs, organisant parfois une parfaite mise en scène, ce qu’un diplomate des Nations Unies en poste à Dakar avait appelé la Senegalese Cooking. Du grand art. En échange, les ONG se sont engagées à mettre la pédale douce sur les scandales financiers, sur les graves préoccupations des Sénégalais, sur les préparatifs de l’accession au trône du fils prodige. Mieux, désormais partenaires de Wade, les ONG sénégalaises ont œuvré à aider le régime de Wade en organisant un rebondissement de l’affaire HH à chaque fois que sur le plan national, le pouvoir était en difficulté, histoire de faire diversion.
Que deviendrait Wade sans l’affaire Hissein Habré ? Il serait obligé de faire face à ses démons. Abdou Diouf a essayé en trahissant la parole donnée à un hôte qu’on accueille chez soi. Il récolta un échec lamentable, perdit les élections et s’en alla .On verra ce qu’il adviendra avec Wade.
La Rédaction de www.zoomtchad.com

4 Commentaires

  1. Un tissu de mesonges cousu en fil blanc…
    Il faut rappeler aux auteurs de ce montage mesquin qu’on ne peut pas arreterla mer par ses bras et que le chien aboit la caravane passe.
    Mais il ne reste que trois mois pour dynamiquer de l’interieur ce reseau de comploteurs sauvages qualifies dans ce genre de boulot.

  2. quand Souleymane Jules Diop a parlé pour la première de cette affaire il fut traité de tous les noms, méfions nous du pouvoir diabolique de la diversion et pour une fois essayons de raisonner.
    Wa salam

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