8 ans après la catastrophe du « Joola » – Les décrets de la controverse: Naufrage permanent des pupilles de la nation

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Deux ans après le vote de la 2006-39, soit six ans après le naufrage du Joola, deux décrets 2008-1338 et 2008-1339 fixant les dispositions générales pour la prise en charge des pupilles de la nation, ont été signés. Ces deux décrets « posent beaucoup de problèmes aux pupilles de la Nation ». C’est le président du Comité d’initiative pour le Mémorial-mussée le Joola, Nassardine Aïdara qui en a fait l’annonce hier, jeudi 23 septembre, lors d’une conférence de presse au Just 4 U en prélude à la commémoration du 8ième anniversaire du naufrage du bateau.

« L’article 2 du décret 2008-1338, stipule que la prise en charge des pupilles prend effet à compter de la signature du décret qui publie la liste des pupilles, liste qui n’est toujours pas publiée. Donc tous les orphelins qui avaient plus de 10 ans en 2002 au moment du naufrage sont exclus de la prise en charge si la liste est publiée aujourd’hui. Si tel est le cas, un nombre important d’orphelins sera exclu des bénéficiaires ».

C’est le Comité d’initiative pour le Mémorial-mussée le Joola, qui attire ainsi l’attention des autorités sur les difficultés quant à l’effectivité de la loi sur les pupilles de la nation du fait des lenteurs dans son application et la publication de la liste. C’était hier jeudi 23 septembre, lors d’une conférence de presse au Just 4 U en prélude à la commémoration du 8ième anniversaire du naufrage du bateau.

Aussi, « l’article 13 du décret 2008-1339 stipule que les subventions peuvent être renouvelées jusqu’à la fin des études supérieures dès lors qu’elles sont entreprises avant 18 ans. Cette disposition est en complète ignorance des réalités de la scolarité au Sénégal. La majorité des élèves entament les études supérieures après 18 ans », explique les membres du Comité selon qui, à la veille du 8ième anniversaire, « l’abandon des orphelins du Joola constitue un point majeur de préoccupation pour les familles ». C’est pourquoi ce Comité est particulièrement inquiet de la gestion de ce dossier par l’Office national des pupilles de la nation.

Selon le président du Comité d’initiative pour le mémorial-mussée le Joola, Nassardine Aïdara,avec ces deux exemples, nous pouvons constater que toutes les conditions sont réunies pour que « si l’Etat décide un jour de prendre en charge effectivement les orphelins, les bénéficiaires seront une poignée ». Ce qui est largement confirmé par la faiblesse du budget alloué à l’Office ; un budget, qui, de l’avis de Nassardine Aïdara, « sert plutôt à payer des salaires et non à prendre en charge efficacement les orphelins ». Mais, le plus grave, pour les familles de victimes, « est que l’existence de l’Office empêche tout autre structure de solidarité de venir en aide aux orphelins », déclare le président du Comité d’initiative.

Avant de rappeler qu’il faut comprendre qu’en réalité que « l’Etat ne veut rien faire pour les orphelins du Joola. Soit il joue avec le temps, soit il veut caser une clientèle politique ». Rose Martine, une fille de 25 ans qui a perdu son père lors du naufrage du bateau le Joola la nuit du 26 au 27 septembre 2002, soutient que « ces deux décrets que l’Etat a signé ne sentent rien de bon. Je suis dans une famille composée de deux filles et deux garçons. Notre père nous a laissé avec un terrain. Moi c’est la troisième fois que je fasse le baccalauréat. Il y a un de mes frères qui a arrêté les études. Et pour cette année, je suis inquiète, car ce n’est pas sûr que nous continuons nos études faute de moyens ».

Concernant les dix millions d’indemnisations, Rose Martine a un sentiment de regret d’avoir, selon ses propres mots, accepté cette « modique somme ». Pour elle « avec les 10 millions d’indemnisations, notre mère a construit une maison pour nous et les membres de notre famille paternelle nous ont abandonnés. Car ils s’attendaient à ce qu’on leur donne leur part ».

Pour commémorer ce 8ième anniversaire du naufrage du Joola, le Comité organise le dimanche 26 septembre à 16 heures à la place du Souvenir en panel sur le thème : « La prévention et la gestion des catastrophes ». Diverses activités sont prévues aussi par le Comité à cette même date. Une cérémonie de recueillement et de prières au cimetière de Mbao-Dakar, une lecture de Coran chez la famille Aïdara, des cérémonies à Ziguinchor et à Kabadio sont, entre autres manifestations, qui auront lieu lors de la 8ième commémoration du naufrage du bateau le Joola.

sudonline.sn

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