C’est avec grand intérêt que les sénégalais suivent l’évolution de cette affaire qui pollue la sérénité de Rebeuss, depuis plus d’un an. Mais si d’aucuns, comme l’avocat et l’homme politique Mame Adama Guèye, sont d’avis que Macky doit tenir sa promesse de campagne, en rendant l’ancien stade Assane Diouf à la jeunesse et aux sportifs de la commune d’arrondissement de Dakar-Plateau, il se trouve d’autres sénégalais qui ne partagent pas la même opinion…
Macky Sall, l’actuel président de la République, peut-il faire fi des avantages du projet «Kawsara» avec toutes les possibilités d’emplois offertes à des jeunes ? Pourra-t-il renoncer aux investissements étrangers qui contribuent à la modernisation de la ville de Dakar (surtout dans sa partie Est qui est un vrai taudis), simplement parce que le candidat Macky avait promis de rendre le site aux riverains ?
Toute la question est là. Du temps de l’Alternance, et du fait des prévarications notées dans la gestion des libéraux, aussi bien dans les finances publiques que dans le domaine foncier pour lequel ils avaient développé une véritable boulimie, il était difficile de voir un seul sénégalais accepter de renoncer à la terre de Rebeuss, pour des projets foireux destinés à déposséder les populations de leur site. Beaucoup de bruit avait été fait autour, et ce vieux quartier de Rebeuss avait mobilisé tous ses fils pour sa défense, quand bien même certains d’entre eux étaient dubitatifs.
Mais maintenant que les choses ont changé, ne devrait-on pas évoluer dans le raisonnement, si réellement on se soucie du développement de la ville ? Les populations de Rebeuss ont de réels droits sur ce terrain convoité, en plein cœur de la Cité. Mais livrées à elles mêmes, pourront-elles assainir ce stade presque en ruines, le viabiliser, et avec quels moyens autres que ceux réduits de l’Etat et de la mairie ? En réalité, si elles le pouvaient, Rebeuss ne serait pas dans cet état lamentable. Et plutôt que de chercher des poux aux investisseurs, elles devraient plutôt profiter de l’aubaine pour revendiquer un site moderne, d’autres terrains de sports, sans compter des commodités auxquelles elles ne pouvaient même pas rêver.
Il est vrai que pour des raisons nostalgiques et/ou historiques, on reste toujours accroché au coin qui nous a vus naître. Mais quand des opportunités d’assainissement et d’urbanisation s’offrent, il faut savoir les saisir. Tôt ou tard, Rebeuss sera évacué pour vétusté, tandis que la rareté de l’emploi, ne cessera d’aller crescendo.
Rewmi
