Pour Bakary Sambe qui s’est entretenu avec nos confrères de RFI, « le cas Abu Jaafar n’atteste en rien de l’existence d’un djihadisme sénégalais endogène et opérationnel avec des filières structurées ». Le chercheur au Centre d’étude des religions de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis insiste sur le fait qu’Abû Jaafar « symbolise plutôt cette génération de jeunes européens d’origines diverses qui trouvent en l’islam radical un moyen d’exprimer leur ras-le-bol face à des sociétés qui ne leur a pas donné leur chance »
Revenant sur le cas Abu Jaafar alias « le Sénégalais », Bakary Sambe appelle à la vigilence et rappelle qu’« il n’y a pour l’heure aucune information qui laisse penser qu’il serait parti du Sénégal. Aucune source sérieuse n’a pu à ce jour retracer son parcours et son itinéraire militant », Selon lui, « il ne faudrait pas perdre de vue que l’organisation de Etat islamique rompue aux techniques de la communication d’influence ne rate aucune occasion pour lancer de nouveaux défis y compris celui de la généralisation d’un djihad désormais transnational »
Pour l’expert sénégalais du militantisme islamique et des réseaux transnationaux « le dernier communiqué de l’Etat islamique insistant sur la diversité des origines des kamikazes de l’attaque de Toureibil, entre l’Irak et la Jordanie relève d’une opération de communication voulant convaincre de l’internationalisation rampante du djihadisme »,
Le fait n’est pas anodin d’adjoindre à leurs noms de guerres des indices sur leurs origines : « Al-Firansi (le français), Al-Baljiki (le Belge), Al-Sinighâli (le Sénégalais) comme s’efforce d’aligner le communiqué tout en ne citant que leurs noms de guerre tel qu’il est d’usage dans les milieux djihadistes », souligne Bakary Sambe,
Ceux qui ont porté l’islam jusqu’aux frontières les plus reculées, d’est en ouest du nord au sud, ce sont eux les vrais djihadistes. Mission accomplie sans aucune goutte de sang versée.L’islam existe depuis le 6e siecle, l ’ islamisme est très récent