A Kolda, le pain industriel est menacé par le « tapa-lapa »

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Le pain industriel risque de disparaître à Kolda, à cause de la concurrence déloyale du pain local et du changement des habitudes alimentaires des consommateurs frappés de plein fouet par la crise. C’est le sentiment d’Aly Farage, président de l’Association des boulangers de Kolda.

Le pain industriel serait-il en train de disparaître des habitudes alimentaires des Sénégalais ? La réponse est oui, si l’on en croît Aly Farage, président de l’Association des boulangers de Kolda. Contrairement aux années précédentes, les boulangers de la capitale du Fouladou ont passé, cette année, le mois de ramadan dans la morosité. Leur chiffre d’affaires a considérablement baissé par rapport à l’année dernière.

Cela s’explique par la crise ambiante qui sévit à Kolda, à l’instar des autres régions du pays, et la concurrence déloyale du pain traditionnel communément appelé « tappa-lappa » qui risque, si on ne prend pas garde, de faire disparaître le pain industriel. Et ce serait bien dommage. « C’est vrai que nous sommes ici dans une zone rurale où il y a, peut-être, d’autres habitudes alimentaires qui peuvent influer sur le choix des consommateurs. Je ne dirai pas que le « tappa-lappa », encore appelé pain local, est un ennemi, mais, en tout cas, c’est un farouche concurrent. C’est une denrée très prisée ici. Moi, j’ai toujours fais avec, tant que la situation était supportable. Mais, aujourd’hui, le pain industriel risque purement et simplement de disparaître sous le flux de ce pain-là. Certes, ce n’est pas le seul problème qui explique la baisse des ventes du pain industriel. Je crois que le mal est beaucoup plus profond », déclare-t-il. Il invite les autorités à décrypter ce mal pour pouvoir y apporter des solutions idoines. « Le ramadan est en train de tirer à sa fin, mais, bizarrement, cette année, la vente du pain est très lente, je dirai même très calme. C’est morose, les gens ont du mal à se procurer le pain. Je finirai même par croire que le pain est devenu un luxe au Sénégal. J’avoue que j’ai un peu peur pour l’avenir et je demanderai aux autorités de décrypter ce signal-là parce que le pain est une denrée essentielle. Mais, même pendant le mois de ramadan, les gens n’achètent que le minimum. Cette année, nous ne produisons pratiquement que la moitié de la quantité de l’année dernière. Ça donne vraiment à réfléchir », dit-il.

Par ailleurs, il estime que le pain industriel est trop cher au Sénégal et il convient de voir comment remédier à cela. « C’est vrai que le prix de la farine a flambé, le carburant est presque à 800 FCFA le litre, le prix de l’électricité a aussi grimpé. Donc, il y a beaucoup de facteurs conjugués qui expliquent aujourd’hui la cherté du pain au Sénégal. Je pense qu’on doit revoir comment remédier à cela. Le peuple est en train d’oublier le pain qui risque, à terme, de disparaître des habitudes alimentaires des Sénégalais. Le problème se trouve à tous les niveaux ».

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