Abdoul Mbaye face aux députés hier : Déclaration Perdue dans les Généralités

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La Déclaration de politique générale (Dpg), sur le fond, de Abdoul Mbaye ne pouvait pas emprunter le chemin du bilan de son gouvernement. Il y en a eu un peu du Niasse qui, en 2000, disait à l’endroit de la majorité socialiste : «Si bilan il y a (…) il ne peut être celui de notre équipe.» Com­me le leader de l’Afp, qui répétait «14 semaines (seulement)» ou «moins de 110 jours», l’hôte de l’As­sem­blée nationale, hier, n’en a pas moins surfé sur l’héritage des Libéraux.
Il s’agit bien d’un con­densé des orientations et axes majeurs de la politique du gouvernement. Mais, cette politique doit être, comme le disait Mamadou Dia, «avant tout, claire, cohérente, explicite, réaliste». Or Abdoul Mbaye s’est con­tenté -à juste titre d’ailleurs- de répéter le programme Yoonu yokkuté et celui des Assises nationales, sans agenda précis ni une once de faisabilité de tous ses vœux.
Il s’agissait pour un baptême du feu avec l’autre pouvoir -le Légis­latif- de prendre date avec, comme il l’a souligné à l’entame de son propos, «un lieu, (l’Assem­blée) où certaines des pages les plus marquantes de l’histoire de la démocratie ont été enrichies». C’est en cela que sa Dpg figurerait à cette loge. Mais, la belle diction et l’éloquence ne suffisent pas pour convaincre. Surtout pour rassurer.
Le 3 février 2003, Idrissa Seck a été sauvé, dans un contexte encore marqué par le drame du Joola et ses 1 863 victimes, officiellement, par son génie de toucher le Séné­galais lambda par son Goor­goorlu et son Njublang. Mais surtout en faisant des annonces lénifiantes et rassurantes comme l’indemnisation des victimes du naufrage du ferry ou encore le paiement, dès le lendemain, des bons impayés. Tout comme Macky Sall ou encore Hadjibou Soumaré d’ailleurs, dans leur Dpg par des formules du genre : «Il me plaît de vous an­noncer…», «pour la première fois…», etc. Bref, Abdoul Mba­ye n’a donné aucune place à l’art d’impressionner. Sauf à «l’art» -en tant que banquier- de «s’endetter de façon intelligente». Dans un contexte similaire, lendemain d’alternance, Moustapha Nias­se, dans sa Dpg du 20 juillet 2000, avait les mêmes mots : «Le Sénégal est endetté. Il est lourdement endetté. (…) Et nous devons rembourser…»
Le leitmotiv et parfois le jeu sur le terme «priorité» que Mamadou Lamine Diallo n’a pu s’empêcher de relever- une «importante priorité», une «sur-priorité», «au centre des priorités de…» ne pourront aucunement combler ce déficit de termes barrés de la feuille de route déclinée hier. L’on a eu plutôt droit à une détonation de chiffres au point que le Premier ministre lui-même s’est rendu compte de leur caractère «rébarbatif». C’est cela qu’un de ses prédécesseurs, en l’occurrence Idrissa Seck, avait abrégé en 2004. «A la place des traditionnelles formules qui nous donnent des taux et des indices, disait-il, j’aurai recours (…)» aux personnages de Moussa Sène Absa, Alphonse Mendy dit T. T. Fons et Moussa Mboup… que sont Goorgoorlu (droit) et Nju­blang (tordu).
Cependant, cette première Dpg sous le règne de Macky Sall, est une déclaration d’une politique, il est vrai, mais en généralités. Et cela donne aussi une autre Dpg.

lequotidien.sn

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