Le président iranien Hassan Rohani a contesté mercredi la légitimité d’un éventuel nouvel accord sur le nucléaire iranien, en réponse à des propos tenus la veille en ce sens par ses homologues français et américain. L’Union européenne et la Russie ont également jugé inopportune la remise en cause de l’actuel accord.
« Ensemble, avec le chef d’un pays européen, ils disent : « Nous voulons décider pour un accord conclu à sept ». Pour quoi faire ? De quel droit ? », a demandé M. Rohani dans un discours à Tabriz (nord-ouest de l’Iran), dans une référence implicite à Donald Trump et Emmanuel Macron.
Donald Trump et Emmanuel Macron ont fait part mardi à Washington de leur volonté d’aboutir à un « nouvel accord » avec l’Iran à propos du programme nucléaire de la République islamique.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2017, M. Trump n’a cessé de brocarder cet accord conclu en juillet 2015 – sous son prédécesseur, Barack Obama – entre la République islamique et le Groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne). M. Trump qualifie ainsi le texte obtenu à Vienne après d’intenses et longues négociations de « pire accord » jamais approuvé par son pays.
« Vous voulez décider de l’avenir [de l’accord]? Alors vous devez d’abord nous expliquer ce que vous avez fait jusqu’ici pour l’appliquer, a déclaré M. Rohani. Vous voulez dire comment cela devrait se passer dans les prochaines années. Dites-nous s’il vous plaît d’abord ce que vous avez fait au cours des deux dernières années », a ajouté le président iranien, dont le pays accuse régulièrement les Occidentaux de manquer à leurs engagements.
UE et Russie contre la remise en question
Avec l’accord sur le nucléaire, « nous avons montré notre bonne volonté au monde […] Nous voulions prouver au monde que l’Iran ne cherche pas à se doter d’armes de destruction massive. Avec cet accord, nous avons fait tomber les accusations et prouvé que les Etats-Unis et Israël mentent à propos de l’Iran depuis des décennies », a encore déclaré Rohani.
L’accord actuel sur le nucléaire iranien fonctionne et « doit être préservé », a pour sa part affirmé mercredi la cheffe de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini. « Il y a un accord qui existe, il fonctionne, il doit être préservé », a plaidé Mme Mogherini lors d’une conférence de donateurs sur la Syrie à Bruxelles.
De son côté, la Russie a également réagi et déclaré mercredi par le biais du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, que l’accord actuel sur le nucléaire iranien est « sans alternative ». « Nous sommes pour que l’accord soit préservé dans son état actuel. Nous estimons que pour l’heure, il est sans alternative », a indiqué M. Peskov à la presse.
Rfi
Ils ont tout à fait raison. Flip flop ridicule sur un accord difficile durement négocié, dument signé, vérifié et respecté