Le titre de mon post aurait dû être « PID à AIBD : le retour » alors mettez le si vous voulez.
Hier soir donc, je débarque à l’Aéroport International Blaise Diagne en provenance de Casablanca à bord du vol AT2517 avec près de 200 personnes à bord. Nous sommes descendus de l’avion, direction la police aux frontières. Jusqu’ici tout va bien, nickel. Puis la salle de débarquement…
Premier constat : le nombre de valises entassées à même le sol car n’ayant pas encore été récupérées par leurs propriétaires.
Deuxième constat : le nombre fou de personnes qui attendent encore leurs bagages. Il y a 4 tapis roulants. Un écran nous indique qu’il faut aller au tapis 4 pour les bagages débarquant de la RAM. Mais, on ne sait jamais, il faut passer en revue tous les tas de bagages, histoire de vérifier si le sien n’y est pas. Cet exercice fait, direction le tapis 4. Une, deux, trois valises… puis rien. On attend. D’une porte vitrée on peut voir les bagages sur un chariot mais personne pour les décharger. Puis tout d’un coup les bagages commencent à sortir de partout sauf du tapis 4. Débandade générale vers les autres tapis. On se pousse, on se bouscule, on scrute, on tire une valise qui ressemble a la sienne pour vérifier… Il y a là plus de 300 personnes dans cette salle. Dans cette cohue, il y a les personnes âgées, les personnes avec des enfants de bas-âge (parfois sur le dos), quelques femmes enceintes…
Avez-vous remarqué que je ne parle pas du personnel de l’aéroport ? Parce qu’ils sont invisibles. Il y a une personne au bureau des réclamations et de temps à autre, on voit un agent venir parler à une connaissance qui a sûrement dû le contacter (j’ai essayé de faire pareil et mes gars m’ont ignoré. Vous vous reconnaissez. On règlera nos comptes…)
Las d’attendre, des passagers se disent volontaires pour passer par le sas et aller poser les bagages sur les tapis. Là apparaissent les agents de AIBD pour opposer un niet catégorique (sécurité aéroportuaire, je suis d’accord). Les esprits commencent alors à chauffer. Il était quand même 3h du mat. Là, apparaît Monsieur le Secrétaire général du Ministère du Tourisme (il a voyagé avec nous et attendait ses bagages) en compagnie de quelques policiers qui depuis notre arrivée observaient la scène en spectateurs, pour venir mettre de l’ordre… Après cette scène je n’ai plus revu M. Ba. A-t-il trouvé ses bagages et est parti ou est-il rentré sans ? Mystère et boule de gomme.
A partir de là, quand la sonnerie annonçait l’arrivée de nouveaux bagages, les gens applaudissaient. Quand on retrouvait sa valise, on jubilait comme pour le but en or d’Henri Camara en 2002. Somme toute, ce qui devait être normal, devenait un luxe (un peu comme quand l’électricité revient dans ton quartier après des heures de coupures).
C’est dans ces entrefaites qu’on apprend que pour décharger les bagages des avions qui ont atterri depuis 22h et les charger sur les tapis, il n’y avait que QUATRE bagagistes. Quelqu’un me soufflera que ce sont les mêmes qui sont aussi chargés d’embarquer les bagages enregistrés par les passagers au départ de l’AIBD… Je répète QUATRE (4) pour décharger un vol de Corsair, deux de la RAM, un de TAP, un de Air Algérie, un de South African Airways ainsi que ceux au départ… Je commençais à m’énerver quand je tombe sur une amie qui elle, attend son bagage depuis 22h. Il était presque 4 heures. Là je me calme…
Ça court dans tous les sens, comme dans une vraie fourmilière. Et puis se pointe un agent de l’AIBD (reconnaissable grâce à son badge). On ne peut pas voir son nom, il affiche le dos du badge sur lequel il y a la photo de son marabout (on débattra un autre jour de la personnalisation des espaces publics comme la photo du marabout dans un bureau de l’administration publique). Une question lui est adressée : « Reste-t-il des bagages de la RAM derrière pour savoir si nous devons encore attendre ici ou pas ? »
Monsieur fait son intéressant, prend son temps, décroche son talkie-walkie
– Allo communication et machin chouette bordel
– *********** (trop de grésillement qu’il est le seul à entendre)
– Badji pouvez-vous vérifier s’il reste des bagages de AT2501 (le vol initial annulé a cause de la grève).
– *********** (trop de grésillement qu’il est le seul à entendre)
– Répétez s’il vous plait
– *********** (trop de grésillement qu’il est le seul à entendre)
– D’accord merci. (Se tournant vers nous) Il n’y a plus de bagages. Allez déposer une réclamation là bas… (en pointant du doigt vers le bureau des réclamations).
Sur place, on découvre les grandes nouvelles :
1. Il n’y a plus de formulaires pour déposer une réclamation (dans tout l’aéroport hein… Il n’y a même pas de stock et pas de formulaire en ligne pour qu’il remplisse sur son ordinateur).
2. Le monsieur au talkie-walkie ment puisque le gars du bureau nous dit être allé lui-même constater la présence de bagage de la RAM, côté piste.
Là, je pète littéralement un câble. Je crie pour lui dire qu’il est anormal qu’un aéroport de ce type puisse être à court de formulaire et qu’il doit aller se mettre au même niveau d’informations que son compère au talkie. Alors Monsieur se vexe et nous dit : puisque c’est comme ça, il n’y a plus de bagages alors…
Okay on fait quoi maintenant ?
Il nous tend une feuille blanche et nous dit de mettre nom, numéro du vol et référence des bagages. On s’y plie. On demande un numéro de téléphone, il hésite longtemps avant de nous donner un numéro de portable 77 450 48 67 (ben oui je le mets puisque c’est censé être un numéro de service).
– On l’enregistre à quel nom ?
– Djiba
– Et le numéro du fixe ?
– Le fixe ne marche pas…
C’est là que j’ai décidé de quitter l’aéroport avec mes compagnons de voyage, la rage au ventre, pour enfin rejoindre la capitale. FIN.
Ah… J’allais oublier, ce dimanche, soit le lendemain du périple, le fameux numéro portable est injoignable depuis ce matin. Donc, aucun autre contact à joindre pour savoir si les bagages sont disponibles ou pas. La seule possibilité qui s’offre encore à nous est sans garantie : reprendre le chemin de l’aéroport en taxi (45000 FCFA aller retour) ou en bus DDD (6000 F CFA aller retour et environ 2h de trajet plus le taxi pour t’emmener au terminus de HLM Grand-Yoff et te ramener du terminus a ton domicile avec tes affaires), retrouver les mêmes têtes. Ou pas. Leur poser les mêmes questions et espérer. Ensuite, rentrer avec ses bagages. Ou pas. Ainsi de suite jusqu’à délivrance. FIN DE FIN.
On dit souvent que l’aéroport est la première et la dernière image qu’un visiteur garde d’un pays.
FIN DE FIN DE FIN
Papa Ismaila Dieng
C est quoi ce torchon?wakh rek .Shut Up.
Juste la réalité et la vérité pure… Très bien écrite de surcroit, j’aurais pas fait mieux!
Malheureusement c’est la triste réalité. Nous sommes en face d’une situation qui ressemble fort à celle du remplacement des bus « Ndiaga ndiaye » par les bus tata. On a donné des bus neufs à d’anciens chauffeurs de Ndiaga ndiaye sans une formation préalable. résultat des courses c’est toujours le bordel dans les transports en commun au Sénégal. C’est la même chose à Diass. je prends le paris que dans 6 mois le bordèle qu’on a noté à Dakar sera transféré à Diass. Nous sommes comme ça malheureusement incompétent et pas travailleur. Nous sommes dans le deal en permanence. Nous nous accommodons trop facilement de la médiocrité sur tout ce qu’on fait. Dommage.
triste réalité suite à une bonne analyse ! bravo pour avoir le courage de la dire !
C’est pas de l’incompétence mais une précipitation maladroite d’un president politicien a qui ses valets ont eu peur de lui dire la vérité
l’aéroport n’etait pas pret maintenant il y a quelque chose de bon dans cette précipitation pour ouvrir cet aéroport les problèmes commencent a sortir et on ba essayer de les resoudre un apres l’autre d »ici 3 mois vous n’entendrez plus tout ce bruit a propos de l’aéroport
Ce merde de pays restera tjrs a ce stade,et vue le premier commentaire je suis pas surpris,le gars te parle d’un probleme serieux mais cochon que tu es tu juges que c un torchon….pauvres bêtes ! Cetait mieux de ne pas construire cet aéroport vraiment que de l’amateurisme !
D’accord avec Cooldex et Non Moustique, je pense que ce ne sera pas réglé. Je n’y crois pas une minute. A Yoff, en 20 ans, malgré une amélioration certaine de l’équipement qui a fini par être en tout point semblable à celui des aéroports internationaux dignes de ce nom, le service ne s’est jamais amélioré, voire dégradé. Moi qui n’ai pas les moyens de me payer les billets directs sur Air France qui est dans l’ensemble à peu près à l’heure, jamais je n’ai vu un avion de la RAM, Iberia ou TAP décoller à l’heure, nous faisant immanquablement rater nos correspondances à Casa, Madrid ou Lisbonne. Quoi que l’on fasse quelque précaution qu’on prenne pour être là bien tôt. Jamais cela ne se passe normalement et efficacement. C’est la cauchemar pour les passagers mais aussi pour le personnel des compagnies aériennes qui hallucinent d’une telle désorganisation…
Pour exemple, j’ai accompagné mon amie à Blaise Diagne le soir même de l’inauguration. Elle essuyait les plâtres en quelques sorte. Certes tout brillait de partout. Mais par exemple pas un chariot en vue (on en a dégoté un datant même d’avant qu’ils changent ceux de Yoff, tout vilain et boiteux, c’est dire la bonne impression d’emblée), pas de siège d’attente une fois passé les portiques. 4000 cfa pour filmer un bagage quand c’était 2000 à Yoff (les belles mamans en grands boubous, avec moult sacs Tati, en on avalé leur chapeau!). Machines à enregistrer flambant neuves, à la pointe, mais ne fonctionnant pas (ils ne savaient pas les faire marcher), on les appelle porte 102, mais on leur annonce que le pilote de la RAM s’est trompé de porte (incompétent homme! Pas du tout la faute du personnel au sol de Blaise Diagne, sans doute faisait-il défaut aussi), il est garé porte 105… Où était le personnel de piste, là, avec ses jolis signaux lumineux pour indiquer où se garer? Sans rire…
Le pompon a été quand le pilote d’une voix lasse et passablement énervée leur a annoncé qu’il n’avait pas assez de Kerosène pour retourner en France et qu’il devait aller faire le plein à… Nouakchott! Dakar n’avait pas ce qu’il fallait… On marche sur la tête, non?
Il faut vraiment croire que c’est une question nombre, mais surtout de formation, d’incompétence, voire de mauvaise volonté du personnel qui n’a pas encore intégré la notion de service (public ou non) et de travail efficace.
A coup de « Inch Allah » et de « Ici, c’est Sénégal, deh! C’est pas comme chez vous », en guise d’excuse et de justificatif pour ne pas se bouger le diaye fondé, on use les gens.
Le pauvre touriste qui a trimé pendant un an pour s’offrir huit jour au soleil n’appréciera pas le côté philosophique de la chose et l’exotisme du monsieur ou de la dame qui lui répond ça, le regard perdu au loin, un bout de bâton coincé entre les dent… Il n’appréciera certainement encore moins de devoir perdre une précieuse journée sur huit pour retrouver ses bagages. Sûr que la prochaine fois et pour 200 euros de moins il ira se dorer la pilule en Tunisie et il aura bien raison.
A quatre jours du départ en vacances de Noël et au début d’une saison plus que balbutiante, ça la fout mal! Non?
Lorsque l’on parle d’incompétence, moi j’y vois malgré les désagréments des passagers, un EXPLOIT de la part de tout ceux qui ont travaillé et qui continuent à fournir des efforts dans le transfert des compétences et des infrastructures de LSS à AIBD, sous cette pression inouïe qui stigmatise et médiatise tout manquement constaté pour en faire le lit de la contestation et du dénigrement. LSS était voué à disparaître car ne répondant plus aux normes strictes de sécurité des aérodromes et aussi de par sa vétusté. AIBD est opérationnel car il compte déjà plus de 800 mouvements d’aéronefs depuis son inauguration et cela malgré la gréve des aiguilleurs qui a perturbé encore plus le personnel dans son temps d’adaptation par un surcroît de travail monstre et dans un environnement stressant empli de colère de la part des usagers. Tout rentrera dans l’ordre sous peu et le personnel déjà formé sera apte à s’adapter dans ce nouvel environnement. Pour finir LSS et AIBD ne pouvaient coexister car avec deux millions de passagers l’an le Sénégal n’avait ni les moyens et la logistique pour gérer deux aéroports internationaux et différer l’ouverture de AIBD n’aurait en aucun cas minimisé les problèmes de réception et de mise en service de pareil ouvrage. SOYONS PATIENT!!!!!!!!!
Marabout politicien reste à ta place.Tu ne peux pas brouiller les sénégalais. Tu rac ô ntes des betises, Djamil.