Femme militante des droits humains et engagée récemment en politique, Amsatou Sow Sidibé brigue les suffrages de ses compatriotes à la faveur de la présidentielle du 26 février prochain pour, explique-t-elle, corriger les équilibres socioéconomiques au sein de la société sénégalaise, dans une démarche fondée sur les valeurs républicaines et la culture de la paix.
Un tel discours ne saurait surprendre, pour qui connait la dame. Première agrégée de droit au Sénégal, Amsatou Sow Sidibé a passé une trentaine d’années de sa vie à œuvrer pour la défense des droits de la femme et des enfants. Elle a ainsi été à l’initiative de la Loi sur les violences faites aux femmes et de la Loi sur la santé de la reproduction, sans oublier une participation à l’élaboration de la Loi sur la parité.
Cette native de Dakar qui l’a vue grandir, œuvre également dans le social depuis plusieurs années tout en dirigeant le Réseau africain pour la promotion de la femme travailleuse (RAFET).
Rigoureuse et travailleuse, Amsatou Sow Sidibé a formé plusieurs générations de cadres sénégalais et africains. Après avoir elle-même collectionné plusieurs titres et distinctions universitaires : un doctorat en droit privé depuis 1987, professeur titulaire des Universités et une kyrielle de diplômes dont celui de l’Académie de droit international de la Haye. Enseignante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar depuis 31 ans, elle est mariée et mère de famille.
Investie à la présidentielle du 26 février prochain par le Parti pour la démocratie et la citoyenneté (PDC), à défaut d’avoir eu à temps le récépissé de sa propre formation politique, Mme Sidibé place la femme et la personne humaine au cœur de ses préoccupations.
‘’Je suis consciente du fait que la femme est l’épine dorsale de la famille. Elle joue un rôle fondamental aux côtés des hommes dans la société et est source d’équilibre de la société de manière générale’’, confiait-elle dans un entretien avec l’APS.
A cette conviction, s’ajoute celle de voir, à travers la femme, la première éducatrice de la famille. ‘’C’est dans ce sens, selon elle, que la femme est chargée d’assurer la promotion des valeurs positives’’. Ce qui n’est pas en contradiction avec la dénomination de son Mouvement citoyen ‘’Convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines (CAR/LENEEN)’’.
Amsatou Sow Sidibé qui se présente comme une femme ‘’aux mains propres’’, veut à la fois faire de la ‘’compétence un crédo essentiel’’ et exprimer sa solidarité agissante à tous ses compatriotes en proie aux difficultés de la vie.
Réussir pareille entreprise signifie qu’il faut, selon de Mme Sidibé, réhabiliter la personne humaine, notamment l’homo-sénégalensis à travers un emploi décent, une éducation de qualité, une prise en charge sanitaire mais aussi et surtout le retour aux valeurs africaines et universelles.
‘’Je veux être la femme qui propose ‘’leneen (autre chose), ‘’neneen (autrement) et gneneen (avec d’autres). Qui a envie de voir le Sénégalais qui travaille bien, qui a le sens de la solidarité, du partage et qui ne met pas en avant l’argent en mercantilisant tout et qui dit non à la corruption et à l’injustice’’, insiste-t-elle.
Femme de terrain pour avoir apporté son expertise et ses compétences au-delà des frontières du Sénégal pour la résolution des crises, Amsatou Sow Sidibé se proclame ‘’femme de paix’’ qui, par la concertation, compte instaurer chez ses compatriotes la culture de la paix.
C’est cette option qui explique son désaccord d’avec la classe politique dans sa stratégie d’occupation du terrain pour protester contre la validation de la candidature du président Abdoulaye Wade par le Conseil constitutionnel.
De manifestations ponctuées d’échauffourées avec les forces de l’ordre ont eu lieu à Dakar et dans d’autres régions du pays, se soldant par au moins quatre morts et plusieurs autres blessés.
A cheval sur les principes, la candidate à l’élection présidentielle lance un appel à la paix, et au dialogue pour maintenir le Sénégal dans le calme et la sérénité et essentiellement le respect du calendrier républicain.
