Bambey – Locales 2014 Guerre des Mbodj, revanche de Pape Diouf

Pierre Senghor, Djibril Sène, Mbar Fall, Pape Diouf ont tous présidé aux destinées de la commune de Bambey sans être des natifs de la ville. Avec Aïda Mbodji, la tendance a été renversée et, peut-être, avec son frère, Pape Mbodj, si l’Apr prenait la mairie en 2014 ? Mor Ngom et Pape Diouf n’ont pas encore dit leur dernier mot.
Elle avait déclaré lors d’une rencontre tenue le 7 décembre 2012 qu’elle ne va pas briguer un second mandat à la tête de l’institution municipale ? Aïda Mbodj tiendra-t-elle promesse ? En politique avisée, le maire de Bambey pourrait bien cacher son jeu et ravir la vedette à ses concurrents, au soir du 16 mars 2014. Dans tous les cas, c’est loin d’être joué puisque le duel fratricide entre la libérale et son frère utérin, Abdou Khadir Mbodj dit Pape, est tel qu’elle pourrait se liguer avec Rewmi pour empêcher l’Apr de triompher, mais surtout son ennemi déclaré de prendre sa revanche.

Alliance Aïda Mbodj /Pape Diouf contre Pape Mbodj et Cie
Cette possibilité n’est pas à écarter avec l’éventualité du départ du parti de Idrissa Seck de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby, au pouvoir). Cette alliance locale Pds/Rewmi est encore d’autant plus possible que Aïda Mbodj avait soutenu Pape Diouf dans le bras de fer qui l’opposait à l’ancien ministre Assane Diagne dans l’affaire du puits de Bambey en 2006. Dossier qui lui avait coûté un mandat de dépôt pour «destruction de biens publics». La suite, c’est que la mairie de Bambey a été mise sous délégation spéciale. Donc, même si, plus tard, aux Locales de 2009, Aïda Mbodj et Pape Diouf ont eu quelques échanges, la plaie n’est pas si profonde que le fond du puits. Le patron des rewmistes de Bambey rêverait bien d’une belle revanche sur son «bourreau», le Pds. Seulement, il traîne le risque d’être handicapé par sa «distance» avec sa ville, reproche que lui font certains de ses concitoyens. La victoire de Pape Mbodj, après le règne de la sœur, serait aussi mal perçue pour ceux qui murmurent une «dynastie des Mbodj» à la tête de la municipalité.

Le cas Mor Ngom
Le directeur de Cabinet du président de la République, Mor Ngom, pourrait aussi faire valoir ses cartes. Si le chef de l’Etat aurait exhorté les directeurs généraux de société à s’imposer dans leur fief, cette règle ne peut épargner un directeur de cabinet, au cœur du pouvoir. Mor Ngom devra ainsi comprendre la logique mitterrandienne, que Macky Sall voudrait s’appliquer : «Mieux vaut une solide base locale qu’un éphémère portefeuille ministériel.» Ousmane Tanor Dieng, par exemple, a toujours gagné son bastion pour ne pas paraître moins légitime que les concurrents à la succession au Ps et, même au fauteuil de Diouf. Idrissa Seck a fait de Thiès sa chasse gardée pour rester aux côtés de Wade. Mais ni Souleymane Ndéné Ndiaye ni Kader Sow n’ont eu une base politique convaincante en tant que directeurs de Cabinet de Wade. Habib Sy n’a eu droit à ce privilège que lorsque, en 2009, il a été un des rares Libéraux à conserver la mairie de Linguère. C’est dire que la confiance du Président Macky Sall à Mor Ngom, dépendra de ce que ce dernier prouvera en 2014. S’il arrive à s’imposer à la commune de Bambey, après la pause (?) Aïda Mbodj, il aura relevé un défi : maire sans être natif de Bambey ville. Tout comme Pierre Senghor, Djibril Sène, Mbar Fall, Pape Diouf étaient des «étrangers». Mais il s’agira d’abord pour Mor Ngom, d’enlever l’épine Pape Mbodj qui ne cracherait pas sur le cumul de titres, député-maire.
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