Bilan – Fatou Jagne Senghor sur le défi sécuritaire en Afrique de l’Ouest : «On a échoué»

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Après 20 ans à Article 19, dont 10 à la section Afrique de l’Ouest, Fatou Jagne Senghor quitte cette organisation de la Société civile. Lors de sa conférence de presse d’adieu tenue hier, elle a appelé à un renouveau de la Cedeao, mis en garde contre l’insécurité en Afrique de l’Ouest.

«On a échoué. La Société civile n’est qu’un maillon de la chaîne. Dans ce cas, on a besoin de la partition de chacun pour réussir. Il y a des acquis, il faut les sauvegarder.» Lucide, Fatou Jagne Senghor fait une analyse de la crise sécuritaire en Afrique de l’Ouest et enfile ses habits de défenseur des droits humains. «Il faut protéger, pour tous les droits, les acquis. Après les années 1990, les post-conférences, on avait senti que l’Afri­que de l’Ouest avait re­noué avec le changement positif dans l’intérêt de l’espace public. Aujourd’hui, on constate la montée de l’autoritarisme, le retour des coups d’Etat, le retour de la crise sécuritaire», explique-t-elle lors de la cérémonie de départ organisée par Article 19 en son honneur, après 20 ans passés dans cette structure.

Dégageant des pistes de solution, Fatou Jagne Senghor partage l’idée d’une refonte de la Cedeao. Pour autant, elle précise qu’«il faut revoir le fonctionnement. Il y a les nouvelles demandes. Une institution qui ne suit pas le pas des besoins des citoyens (…) Aujourd’hui la Cedeao doit penser aux jeunes, aux populations. Les peuples ne sentent pas cette Cedeao. En cas de crise, on ne sent pas la Cedeao. C’est seulement après quand il y a une instabilité, un changement de gouvernement qu’on on voit la Cedeao se déployer. Elle doit être en amont de ces crises», enchaîne l’ancienne journaliste au Point.

Bilan après 20 ans à Article 19
Fatou Jagne Senghor a célébré son départ de cette organisation avec le sentiment du travail accompli. Interpellée sur son bilan après avoir créé la section locale de cette organisation de la Société civile, elle affirme : «On a réussi à mettre en place une institution en 10 ans de droits humains œu­vrant spécialement sur la liberté d’expression. Je suis arrivée à Dakar pour mettre en place le bureau Article 19. Il y a les associés, le staff, des personnes qualifiées de l’équipe qui pourront prendre la relève.» Après 20 ans, elle évalue fièrement son travail : «Je suis fière de dire que le travail continue, après toutes ces années de mise en place, au moins la fondation est bâtie. Maintenant, il faut continuer ce travail avec la nouvellegénération. Nous étions sur beaucoup de chantiers. Mais avec cette crise au niveau de la sous-région, les droits hu­mains vont être éprouvés. Il faut innover, réfléchir sur de nouvelles formes de plaidoyer, de lever de fonds, de travailler parce que les choses bougent rapidement. Il faut être une organisation de pointe, d’expertise, je pense qu’Article 19 a essayé d’être cette organisation-là.»

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