Boubacar Ndour, Le Parrèsiaste Du Petit Écran Sénégalais : Un Intellectuel, Un Cynique.

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Dans un monde où on assiste à une démission des personnes considérées comme les Intellectuels de la société sénégalaise, c’est-à-dire les chercheurs, les savants, les professeurs…. Une nouvelle figure, tout à fait inattendue, signe son arrêt de mort : Boubacar Ndour, plus connu sous le diminutif de Bouba Ndour.

Qui est-il ? Son nom de famille est à plus d’un titre informatif, puisqu’il n’est rien d’autre que le jeune frère de l’artiste international, Ministre conseiller et patron de presse Youssou Ndour. Bouba Ndour qui a marqué ses lettres de noblesse dans le métier de producteur musical, se distingue, depuis pratiquement une année, comme le nouveau parrèsiaste, la nouvelle figure intellectuelle sénégalaise. Cette phrase pourrait rendre jaloux beaucoup de ses détracteurs, des envieux ou des haineux qui considèrent l’intellectuel comme quelqu’un ayant un niveau d’étude universitaire ou un savant reconnu. Justement, à ces derniers, je leur réponds que vous avez tort et je m’explique. Pour mieux comprendre la position que je défends, il convient d’emprunter cette démarche qu’est la suivante :

Qu’est-ce que l’intellectuel ?
En quoi, M. Ndour l’est-il ?
En quoi est-il devenu ce nouveau parrèsiaste, ce cynique fini ?
Pour définir ce terme employé à tort et à travers, je voudrais convoquer la définition de Jean-Paul Sartre qui me semble plus convaincante et rassurante à propos de la figure de l’Intellectuel. Monsieur Sartre définit ce type, assez particulier, atypique comme : « Celui qui apparaît, à partir du moment où, l’exercice même de son métier, fait jaillir une contradiction entre les lois de son travail et les structures capitalistes ». Autrement dit, est intellectuel pour Sartre, celui qui sent une contradiction interne et externe et dénonce une injustice parce qu’il en souffre en sa manière.

Toutefois, cette dénonciation passe par une découverte de l’aliénation en soi et en dehors de soi, nous précise le Philosophe Sartre. Ce qui revient à considérer que, l’intellectuel est, non seulement, quelqu’un qui use de son esprit, mais, met son savoir au service du peuple pour réparer une injustice sociale, morale, intellectuelle, culturelle, économique…

En effet, depuis son apparition comme chroniqueur dans le Jakarlo Bi de Khalifa Diakhaté, Bouba Ndour très fortement critiqué à ses débuts, apparaît aujourd’hui comme le nouvel homme qui ressent le besoin de dire toute la vérité, rien que la vérité, sans passer par mille chemins (C’est en cela que je le nomme un parrèsiaste. Il faut, sans doute rappeler que la parrêsia, c’est l’activité qui consiste à tout dire, Pan rêma. Démosthène, dans son discours sur L’Ambassade affirmait ceci :

Il est nécessaire de parler avec parrêsia, sans reculer devant rien, sans rien cacher.

S’il est facile de lui reprocher son manque de diplômes, force est de constater qu’on peut lui reconnaître son courage de dire ce que la plupart de ce que nous considérons comme intellectuels pensent tout bas… Mieux, en véritable cynique qui avoue avec insolence les conduites contraires aux conventions sociales, aux règles morales (comme l’occupation illégale et illégitime du Littoral, un combat qui lui tient à cœur, la gestion nébuleuse et frauduleuse des hommes politiques, les mentalités archaïques à révolutionner des citoyens sénégalais, pour n’en citer que ces quelques exemples, M. Ndour ne se fait pas prier.

Il est un intellectuel, en ce sens où, il a d’abord vécu cette contradiction à la fois interne et externe dont faisait référence Jean-Paul Sartre, mieux, il décide de pourfendre tout ce qui semble connaître aux conventions morales et autres. Les turpitudes des uns et des autres, sans oublier de se critiquer, sont mises à nues, dénoncées sévèrement. Il est conscient, comme le fut Charles Péguy ou Octave Mirbeau que la société sénégalaise actuelle est « organisée pour écraser l’individu et pour tuer l’homme en vue d’en faire une « croupissante larve » exploitable et corvéable à merci, il a entrepris de s’attaquer à tous ces géants que sont les institutions oppressives et aliénantes ».

Dans le même paradigme que tous ceux qui sont contre les injustices sociales et qui luttent pour l’équité, M. Ndour sait qu’une seule injustice fait du tort à tout un peuple. Un peuple qui a renoncé à la lutte, à la contestation parce qu’obnubilé par la recherche frénétique de quoi se nourrir, payer le loyer, se vêtir… des préoccupations primaires. Une faute à mettre bien entendu sur le dos des hommes politiques en charge de la destinée du pays, mais également, au peuple qui, depuis cinquante ans ne commet que des mauvais choix, puisqu’à l’heure actuelle, il n’est pas encore sorti de l’auberge. Monsieur Ndour crie, se bat même quand on lui coupe, lui arrache la parole ou quand il est mal compris. Ce devoir aléthurgique, il l’a compris et profite du médium de son frère pour se positionner en défenseur des classes opprimées, laissées à elles-mêmes. On peut tout lui reprocher sauf ne pas rester sensible à la lutte pour la vérité, alors que son statut social, ses privilèges auraient pu le détourner de ce combat citoyen. Ce constat, nous pousse à nous interroger sur l’attitude minimisante des personnes très peu diplômées ou de celles qui n’ont jamais fait les études. Pour dire une vérité acceptée de tous, par tous et pour tous, nul besoin de faire les grandes écoles… Il suffit d’avoir l’audace

Au Sénégal, le constat est là et alarmant que les lobbyings, les hommes politiques (la plupart d’entre –eux) ainsi qu’une bonne partie de celle maraboutique et catholique ont tourné le dos au peuple.

Joseph CORREA

Strasbourg, le 23 Mai 2016.

16 Commentaires

  1. Qui vous a dit que Bouba n’a pas fait les bancs??? Le problème des gens qui ont fait leurs humanités en france, c’est le syndrôme des grandes écoles. Makhala, on vous voue une discrimination tellement injuste pour aller dans une université que vous pensez que tout le monde devrait passer par cette épreuve. Bouba a bien fait les bancs et surement etait un brillant étudiant qui sait comment gerer une industrie. Nos parents qui pour la majorité n’ont pas fait l’école prennent des decisions plus sages qui tes politiciens: ingenieurs, avocats, banquiers….

  2. En tout cas il a le courage de ses idèes et aussi j’avoue que même au dèbut de l’èmission ses interventions me laissaient un peu perplexe mais maintenant il faut lui reconnaître le mèrite d’être là pour ne pas dire le meilleur d’entre eux

  3. NOOONN Monsieur! Le substantif « intellectuel » apparaît lors de l’affaire Dreyfus. La position d’Emile Zola d’alors était de défendre intellectuellement les principes de justice et d’éthique. L’ntellectuel devient celui qui se caractérise dans sa posture et dans ses activités relevant du mouvement des idées. Analyser les faits de l’actualité, pour un intellectuel, c’est le croiser avec le mouvement des idées et pensées. En ce sens le seul « courage » de dénoncer ou de dire tout haut ce que certains pensent tout bas ne suffit pas. Par exemple: parler de l’engagement politique chez quelqu’un comme Youssou Ndour (le frère comme vous dites)revient à analyser son parcours dans ce domaine et les confronter aux contextes actuelles. Devient-on un militant engagé quand on est motivé par ses intérêts personnels? Est-on engagé (ou bien se découvre-ton) et opposant politique dès lors que vous rencontrez des obstacles à votre business? Voilà un exemple qui devrait vous accompagner dans vos questionnements. Tout le monde peut devenir intellectuel, mais il faut le différencier (ou le mettre en question) d’une personne instruite. Ce n’est pas parce que vous avez un Bac+10 que vous êtes un intellectuel, il me semble. Un astro-physicien n’est pas forcément un intellectuel. Il le devient à partir du moment où il confronte sa spécialité avec la participation aux mouvements des idées (politiques, sociales …). Ne cherchez pas de grands intellectuels chez nos hommes politiques, ou chez d’autres qui ont l’opportunité d’apparaître dans les médias …. Un Idrissa Seck prend souvent la posture d’un intellectuel. Mais il a la paresse de pousser ses investigations plus loin que les pages de l’Universalis et du Wikipédia. Pap’ Alé, Tounkara pour les plus médiatiques sont des provocateurs dans le sens intellectuel du terme, Elie Charles Moreau, Souleymane Bachir Diagne et tant d’autres qui n’apparaissent pas devant les micros peuvent vous tenir en haleine dans les domaines intellectuels. Demandez à votre Bouba Nour ses dernières lectures, le dernier film suivi. Demandez-lui ce qu’il pense du dernier roman de Chimamanda Ngozi Adichie. Demandez-lui de nous parler de Baldwin, de Toni Morrisson …. Tenez demandez-lui de nous parler du problème des castes dans la société ouolof etc…. Peut-être intellectuel qui veut, mais on a affaire ici à une projection s’enracinant dans la marche du monde…. Il me semble. Le débat reste ouvert sans aucune prétention….

  4. Alléluia, enfin quelqu’un pour le dire ! J’ai toujours défendu bec et ongle qu’il a un autre mérite que d’être le frère de Youssou ndour dans la télé de Y. Nd. J’ai toujours remarqué sa froideur devant ses jugements, des jugements que j’approuve parce que répondant à mon attente, à mes préoccupations. Je crois qu’on a beau lui contester son droit de présence dans ce plateau il fait du bon travail. si brutes ou terre à terre que soient ses propos mane ak nioune laye wakhale pas ceux qui définissent le mot « intellectuel » à la mesure des diplômes…. Il y’en a vraiment qui limite le débat et nous confine dans une position pas forcément choisie parce que dans ce pays ou je vis je n’ai pas besoin d’aller chercher des références littéraires et ou externes pour dénoncer ces maux. Laissez nous débattre de nos problèmes à la mesure de notre ressentir…. Courage et félicitations à lui

  5. Ce débat peut paraître intéressant pour plusieurs raisons. d’Abord sur la définition du mot intellectuel ensuite sur l’historicité de l’émergence de le figure de l’intellectuelle comme penseur en phase avec les analyses des situations existentielles comprises sur le plan infrastructurel et superstructurel et surtout sur les modus operandi pertinents a amorcer un progrès ou un quelconque changement dans la gouvernasse sociale.S ‘yl ya une dimension en dehors de laquelle on ne peut définir l’intellectuel,c’est bien l’historicité de sa dimension cognitive,quy doit le prédisposer à faire corps avec le peuple et s’engager dans les nuées de son temps.En un mot l’actualité de la pensée de l’intellectuel doit se mesurer à la lumière de la contemporanéité des éléments quy émergent sur l’échiquier de l’hystoyre. Le senegal intellectuel semble rouler dans le marais de Lerne de la léthargie cognitive depuis l’avènement de la deuxième alternance avec son cortège de désordre comme l’entrisme et l’arraisonnement des intellectuels et une partie de la société civile. Aujourd’hui on ne peut plus dire que nos intellectuels quy ne savent plus médiatiser les problèmes des sénégalaise en concepts phares jouent encore leur rôle.Et Bouba dans tout cela?Je crois que Mr Corréa s’est trompé de modèle pour avoir non seulement réciter ses lectures sartriennes ou autres mais surtout d’avoir fayt un placage mécanique hors saison. Bouba reste et restera dans son rôle d’animateur de petite télévision à la ligne éditoriale totalement inféodée au pouvoir en place pour des raisons que tout le monde connait. La preuve est donnée lors du dernier référendum dans cette télévision quy a embauché un cancre d’insulteur public en la personne du saligot ByrymaEt vous savez très bien la position qu’occupe Bouba dans TFM. Pourquoi peut yl accepter que ce cancre avec sa tété de mongol continue a narguer les téléspectateurs? arrêter de nous emmerder,sy vous quy etes un grand defynysseur de l’intellectuel et quy est incapable de poser en intellectuel les problèmes sur lesquels délibéré Bouba vous cassez votre plume et vous nous laisser tranquille.

  6. Ce débat peut paraître intéressant pour plusieurs raisons. d’Abord sur la définition du mot intellectuel ensuite sur l’historicité de l’émergence de le figure de l’intellectuelle comme penseur en phase avec les analyses des situations existentielles comprises sur le plan infrastructurel et superstructurel et surtout sur les modus operandi pertinents a amorcer un progrès ou un quelconque changement dans la gouvernasse sociale.S ‘yl ya une dimension en dehors de laquelle on ne peut définir l’intellectuel,c’est bien l’historicité de sa dimension cognitive,quy doit le prédisposer à faire corps avec le peuple et s’engager dans les nuées de son temps.En un mot l’actualité de la pensée de l’intellectuel doit se mesurer à la lumière de la contemporanéité des éléments quy émergent sur l’échiquier de l’hystoyre. Le senegal intellectuel semble rouler dans le marais de Lerne de la léthargie cognitive depuis l’avènement de la deuxième alternance avec son cortège de désordre comme l’entrisme et l’arraisonnement des intellectuels et une partie de la société civile. Aujourd’hui on ne peut plus dire que nos intellectuels quy ne savent plus médiatiser les problèmes des sénégalaise en concepts phares jouent encore leur rôle.Et Bouba dans tout cela?Je crois que Mr Corréa s’est trompé de modèle pour avoir non seulement réciter ses lectures sartriennes ou autres mais surtout d’avoir fayt un placage mécanique hors saison. Bouba reste et restera dans son rôle d’animateur de petite télévision à la ligne éditoriale totalement inféodée au pouvoir en place pour des raisons que tout le monde connait. La preuve est donnée lors du dernier référendum dans cette télévision quy a embauché un cancre d’insulteur public en la personne du saligot ByrymaEt vous savez très bien la position qu’occupe Bouba dans TFM. Pourquoi peut yl accepter que ce cancre avec sa tété de mongol continue a narguer les téléspectateurs? arrêter de nous emmerder,sy vous quy etes un grand defynysseur de l’intellectuel et quy est incapable de poser en intellectuel les problèmes sur lesquels délibéré Bouba vous cassez votre plume et vous nous laisser tranquille.

  7. je n’ai pas même pas pu finir votre cochonnerie, taraudé que je suis par l’empressement de vous répondre, j’encourage simplement bouba, mon ROBIN DES BOIS à continuer dans ce sens, que tu saches BOUBA,que des comme moi, il y’en a beaucoup dans ce pays qui remercient de ton engagement pour ton pays, ne te laisses pas distraire par ces antipatriotes

  8. faux totalement faux l’auteur de cet article cet abruti de Correa est tombé tout haut IL NE COMPREND PAS LE JEU DES FRERES NDOUR LE GRAND-FRERE YOUSSOU NDOUR EST GRILLE il a perdu toute crédibilité auprès l’opinion qui a decouvert quel exécrable individu est ce monsieur un vautour vorace tel un charogne qui ne laisse rien IL NE PENSE QU’AU FRIC ALORS BOUBA NDOUR JOUE AU CONTRE-BALANCE POUR FAIRE SEMBLANT D’ETRE AVEC LE PEUPLE CE QUI EST FAUX LE CLAN NDOUR EST LIE AU POUVOIR EN PLACE AU DETRIMENT DU PEUPLE SENGALAIS NE VOUS LAISSEZ PAS BERNER
    BOUBA NDOUR COMME SON FRERE YOUSSOU NDOUR SONT DES VALETS DU POUVOIR EN PLACE COMME CE FOU DE BIRIMA A ETE RECRUTE DANS CET MINABLE JAKARLOO POUR INSULTER LES OPPOSANTS AU REGIME EN PLACE SANS PARLER DU LECHE-CUL PAPIS NDIAW ALORS BOUBA NDOUR JOUE LES FAUX OPPOSANTS CE QU’IL DENONCE A TOUJOURS EXISTE DEPUIS LEs temps du PS POURTANT SON FRERE ET SA FAMILLE SONT SORTIES DE LA PAUVRETE GRACE AU SOUTIEN DU REGIME P.S ET DE LA RTS QUI ONT TANT AIDE YOUSSOUR NDOUR AU DETRIMENT DES AUTRES CHANTEURS SENEGALAIS ENTRE 1980 ET 1990 YOUSSOU NDOUR A EU PLUS DE TEMPS D’ANTENNE A L’UNIQUE RADIO ET TV qui est la RTS QUE LES AUTRES CHANTEURS IL EST LE PREMIER MUSICIEN ET SON GROUPE LE SUPER ETOILE A BENEFICIE DE PASSEPORTS DIPLOMATIQUES LEUR PERMETTANT DE VOYAGER PARTOUT

  9. je suis d’accord que Bouba NDOUR n’est pas comme son frère, il n’est pas une personne qui se laisse intimider par la démarche de quiconque

  10. je suis d’accord que Bouba NDOUR n’est pas comme son frère, il n’est pas une personne qui se laisse intimider par la démarche de quiconque

  11. Pourquoi le senegalais aime tjrs denigrer son prochain? Je trouve que Bouba donne a chaque fois de tres kbons arguments sur les questions du jour. L essentiel n est pas de paraphraser les Sartre et autres du N ieme siecle, mais de relater les faits et dire la verite comme elle est. Je crois il est grand temps que nous cessons de nous diviser comme le colon blanc l a bien voulu de nous, et apprendre a puiser de tout un chacun quelque chose qui peut nous servir.

    Bravo a Mr Ndour !
    je partage les memes idees que toi car je crois que comme on le dit tres souvent, quand on a vecu a l etranger, meme si tu n as pas bcp d argent tu auras certainement une experience tres particuliere de la vie qui sera tjrs differente des autres qui sont restes. Je le vois tres bien ds ses propos, qu il a bcp appris de la vie durant son sejour aux USA. Une chose est certaine chez les americains, ils sont pratiques et travailleurs!

    Chers Senegalais, il est grand temps de changer de direction avant qu il soit tard.

    Wa Salam.

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