[Portrait ] Burkina: Michel Kafando, un diplomate chevronné qui a fait des études à Dakar, devenu président intérimaire

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Peu connu du grand public (c’était peut-être son atout majeur),(Michel Kafando: NDLR Xalima) celui qui présidera aux destinées du Burkina pour la délicate période qui s’amorce est né le 18 août 1942 à Ouagadougou. Entre autres titulaire, après un BAC «sciences-ex» obtenu en 1963 au Collège de la Salle, d’une licence de droit public et de sciences politiques et d’un doctorat à la Sorbonne sur les Etats du Conseil de l’Entente ; diplômé du Centre européen de la dotation Carnegie pour la paix internationale et ensuite diplomate de carrière, celui à qui vient d’échoir la charge suprême fut plusieurs fois ministre des Affaires étrangères (13 janvier 1977-25 novembre 1980 et du 30 septembre au 7 novembre 1982) puis représentant spécial permanent du Burkina auprès des Nations unies pendant une quinzaine d’années .

Ainsi que nous l’écrivions dans notre édito du mardi 11 novembre 2014, «on le crédite d’une grande maîtrise de tous les rouages onusiens et des coopérations bi et multilatérales. Aujourd’hui retraité, il tue son temps dans les activités avicoles dans la banlieue de Ouaga» Autant dire que celui qui semble être insubmersible pour avoir traversé presque tous les régimes (exception faite du CNR) de Sangoulé Lamizana à Blaise Compaoré va devoir momentanément prendre congé, à 72 ans, de sa basse-cour pour une ultime mission, sans doute de loin la plus noble mais aussi la plus périlleuse qui lui ait jamais été confiée. Et dont il devra s’acquitter avec tout le soin et la délicatesse qu’il met à tenir les œufs de ses poules.

Ouagadougou- Michel Kafando, après une vie consacrée à la diplomatie, termine sa carrière au prestigieux poste de président intérimaire du Burkina Faso, une charge qu’il occupera pendant un an, jusqu’aux élections prévues en novembre 2015.

Agé de 72 ans, cet homme de grande taille, aux cheveux noirs légèrement grisonnants, s’est présenté en costume-cravate, distingué et serein, pour son audition dimanche en début de soirée par le collège de désignation, composé de 23 membres, dont un majorité de civils.

Plus de cinq heures d’attente n’ont en rien entamé le flegme de Michel Kafando, né le 18 août 1942. La patience n’est-elle pas la vertu première de tout bon diplomate ?

M. Kafando a fait toute sa carrière dans ce milieu, où ses études l’ont conduit. Droit public et sciences politiques, d’abord à Dakar jusqu’en 1968, quand les contrecoups du mois de mai parisien se sont faits sentir dans la capitale sénégalaise, puis Bordeaux et Paris.

Genève ensuite, où il obtient un diplôme de formation diplomatique au Centre européen de la dotation Carnegie.

A son retour en Haute-Volta, l’ancien nom du pays, il intègre évidemment le ministère des Affaires étrangères, où ils enchaîne les postes de direction : coopération internationale, relations internationales, organisations internationales.

Cette dernière expérience le mène à l’ONU, où il devient une première fois ambassadeur de son pays (1981-1982). En 1982-83, Michel Kafando prend la charge de ministre des Affaires étrangères dans plusieurs gouvernements, le pays connaissant une forte instabilité.

– ’Honnêteté et probité’ –

L’avènement du président révolutionnaire Thomas Sankara (1983-1987), dont ce père de deux enfants n’est pas proche, selon plusieurs sources, le conduira… sur les bancs de la Sorbonne, pour la rédaction d’une thèse en 1990 sur… la diplomatie ouest-africaine face au bloc de l’Est.

Plusieurs années plus tard, Michel Kafando refait son entrée aux Nations unies. Après la Haute-Volta, il représente désormais le Burkina Faso à New-York, où il passera treize ans, de 1998 à 2011.

Depuis sa retraite, M. Kafando s’est consacré à sa ferme, qui le passionne, ainsi qu’à des travaux de consultant, expliquait-il à l’AFP avant son audition.

Le diplomate émérite s’est aussi distingué par une jolie passe d’arme récente avec son successeur à l’ONU au sujet de la vente, selon lui abusive, de la résidence du Burkina à New York.

« Vivement enfin que l’on soit plus exigeant dans le choix des hommes », écrivait-il à ce sujet le 27 octobre, soit quatre jours à peine avant la chute de Blaise Compaoré.

« Représenter le Burkina Faso à l’extérieur requiert, par-dessus tout, la rigueur morale, le courage et l’abnégation, l’honnêteté et la probité, une bonne dose de dignité et évidemment la compétence, toutes choses qui se résument en l’amour de la patrie », poursuivait-il.

Autant de qualités qu’il pourra à nouveau mettre en oeuvre au service de son pays durant l’année pendant laquelle il aura la charge de mener la transition. « Parfois, on a l’impression que quand on a décroché, on est plus occupé que quand on est en activité », ironisait-il quelques heures avant sa nomination.

Lobservateur paalga et AFP

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