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Casamance : Incidence D’une Exploitation « Forcee » Du Zircon Sur Le Processus De Paix : Rene Capain Bassene, Journaliste Ecrivain Et Fin Observteur Du Conflit  En Casamance Alerte Et Informe

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CASAMANCE : INCIDENCE D’UNE EXPLOITATION « FORCEE » DU ZIRCON SUR LE PROCESSUS DE PAIX :

RENE CAPAIN BASSENE, JOURNALISTE ECRIVAIN ET FIN OBSERVTEUR DU CONFLIT  EN CASAMANCE ALERTE ET INFORME.

  • un forcing pour faire passer ce projet va directement réveiller les démons ou les dieux de la guerre ;
  • Les autorités  sénégalaises et le MFDC ont intérêts et à la limite obligation de préserver l’accalmie qui prévaut en attendant d’engager des négociations sincères en faveur d’un retour à une paix durable.

 Monsieur René Capain Basséne, depuis un certain temps il règne une polémique sur fond de tension entre l’Etat du Sénégal et une partie de la population civile casamançaise, mais surtout entre les autorités sénégalaises et le MFDC provoquée par la volonté des dirigeants sénégalais  de procéder à l’exploitation du zircon dans la commune de kafountine. En tant qu’observateur averti de la crise en Casamance, quelle lecture faites-vous de cette situation ?

C’est une situation très préoccupante. Je préviens et informe à qui veut l’entendre qu’une tentative de forcing pour exploiter du zircon en Casamance va directement raviver les démons ou les dieux de la guerre.

Pourquoi le dites-vous ?

Je crois avoir déjà informé dans une de mes interviews que le MFDC est pour le moment totalement opposé à toute exploitation du zircon. Que les différents chefs combattants que sont Cesar Atoute Badiate, Ibrahima Compass Diatta  et Salif Sadio ont tout un chacun eu à produire un communiqué pour déclarer leur farouche opposition à l’exploitation de ce Zircon. Ils ont tous précisé que « toute tentative d’exploitation forcée  du zircon en Casamance sera immédiatement considérée à leur niveau  comme une déclaration directe de guerre ».

 Mais est ce qu’entre temps leur position n’a pas évoluée.

Pas encore, les combattants sont restés inamovibles sur leur position qui de surcroit est partagée par tous les leaders des ailes politico-civiles du mouvement.

Certains vous diront  le contraire en brandissant un communiqué de Salif Sadio chef d’état major du maquis dans lequel il a déclaré être favorable à ce que soit exploité le zircon. Quand dites-vous?

Vous savez, il faut connaitre l’histoire de cette rébellion atypique qu’est le MFDC mais surtout comprendre la réalité actuelle du fonctionnement  de Atika son aile combattante pour pouvoir s’aventurer à analyser certaines situations.

D’abord, je tiens à préciser à l’endroit de ceux qui continuent à confondre les choses que Salif Sadio n’est pas le chef d’état major général de Atika, c’est à dire de tous les combattants du MFDC. Il n’est tout simplement que le général ou le chef d’Etat major général de sa faction. Cela dit son communiqué n’engage dans ce cas que lui et sa faction.

Ensuite, je précise en prenant à témoins ceux qui connaissent bien les limites des zones d’occupation ou d’influence de chaque faction combattante clairement définies à partir de juin 2006 que  kabadio et Niafrang ne se situent pas dans la zone d’intervention de Salif Sadio. C’est des zones assez bien  éloignées de ses bases. C’est des localités sur les quels il n’a militairement aucune influence. C’est pourquoi il ne faut pas trop se réjouir d’avoir obtenu un avis favorable sous forme de communiqué de sa part. En vérité dans la structuration actuelle de Atika, l’influence d’un chef de faction ne se limite que dans la zone sous son commandement.

Ce communiqué n’est d’ailleurs pas synonyme de carte blanche car dans cette zone nord; il y a des bases commandées par Cesar Atoute Badiate. A moins qu’entre temps ,il ne soit parvenu a étendre son « territoire » jusque dans ces villages, mais kabadio et Niafrang sont encore à ce que je sache  dans la zone d’intervention des hommes de Cesar. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’ il soit le premier chef combattant à produire un communiqué daté du 28 janvier 2014 pour exprimer son opposition à l’exploitation du zircon.

il a fallut attendre le 6 juin 2015 soit un peu plus d’un an après pour qu’à son tour Salif Sadio produise un communiqué exprimant son opposition à l’exploitation du zircon. Même si on est pas observateur du conflit, ce décalage dans le temps entre leurs deux réactions informe clairement sur lequel d’entre ces deux chefs est directement concerné  par la zone d’extraction du zircon.

En outre, il faut souligner qu’il règne une forte rivalité entre ces deux chefs. En fonction des situations  chacun est tantôt général, tantôt chef d’état major général de sa faction. Chacun cherche par tous les moyens a affaiblir ou à jeter le discrédit sur l’autre. C’est pourquoi il faut beaucoup de lucidité pour ne pas être inconsciemment manipulé et pour ne pas tomber dans le piège de se voir utilisé comme « arme » par l’un ou l’autre des chefs pour atteindre son rival.

C’est pourquoi j’aurais suggéré à la même équipe qui a été rencontrer Salif Sadio d’entreprendre la même démarche à l’endroit de César Atoute Badioute. C’est un sujet qui concerne tous les chefs militaires du MFDC, il ne faut sous estimer aucun d’entre eux.  Ceux qui interviennent dans le processus de paix ne me laisseront pas mentir. Ils pourront confirmer que dans le cadre de la recherche de la paix et du développement si vous vous adressez à un seul de ces chefs, sans entrer en contact avec le second; vous êtes accusé d’avoir pris partie, par conséquent votre projet est aussitôt rejeté ou saboté.

C’est malheureusement ce qui risque d’être vécu car les factions de Cesar Atoute Badiatte , d’Ibrahima Compass Diatta voir même de Diakayes  en processus de réunification très avancé sont farouchement opposées à toute exploitation du zircon en Casamance. Il ne faut cependant surtout pas les négliger car ces trois factions combinées représentent plus de 97 %   des combattants du  MFDC en termes d’effectif et d’occupation du terrain.

jusqu’à cet instant précis où je suis entrain de vous parler, sauf cas d’un changement à la toute dernière minute de leur part, Cesar et Compass sont toujours opposés à l’exploitation du zircon.

Comment le savez-vous ?

Retenez que je ne parle que sur la base de faits. Je me prononce toujours après avoir pris le soin d’aller puiser et vérifier  l’information  à la source et non aux sources.

je profite d’ailleurs pour informer que de nos jours, cette lutte contre cette exploitation du Zircon a pris une certaine ampleur avec l’enregistrement  de nouveaux groupes de contestataires du coté de la population civile . Au delà  des combattants du MFDC, il y a le cercle des intellectuels du MFDC qui a produit un communiqué à cet effet, on a aussi noté l’existence d’un groupe important d’étudiants casamançais qui ont marché pour exprimer leur opposition à l’extraction du zircon, un autre  groupe cette fois ci incarné par de hauts intellectuels et de personnalités très influentes qui se disent de la société civile  est entrain de faire circuler une pétition afin de récolter le maximum de signatures contre l’exploitation du zircon, ils ont entrepris d’organiser des marches et des conférences pour informer les populations sur les méfaits d’un tel projet sur le vécu des populations. Enfin il y a le fait qu’il existe une bonne frange de la population de Niafrang et de kabadio, c’est à dire des localités directement concernées par l’extraction du zircon qui s’est dite prête à mourir pour s’opposer à ce même objectif.  C’est pour dire que ce projet est encore loin de faire l’unanimité.

Revenons au MFDC et dites nous si vous ne trouvez pas que cette décision de s’opposer à l’exploitation du Zircon constitue un frein au développement de la Casamance et du Sénégal ?

Je prends la précaution de toujours replacer les évènements dans leur contexte avant de les commenter.

L’histoire a montré ces dernières années que cette opposition à l’exploitation du zircon même si c’est l’information qui fait la Une en ces temps qui courent, ne demeure pas le premier projet rejeté ou contesté par le MFDC.

Ah bon ?

Souvenez-vous qu’à partir de 2012, le MFDC à travers la faction de Cesar Atoute Badiate a refusé la poursuite du déminage humanitaire en Casamance dans la zone sous son influence en déclarant que les démineurs avaient atteint la « ligne rouge à ne pas franchir ». Certains acteurs ont voulu insister et le résultat nous le connaissons tous. Des démineurs ont été pris en otage et gardés pendant plusieurs mois et les opérateurs chargés du déminage obligés de ranger leur matériel.

Rappelez-vous que le 5 mars 2013 Cesar Atoute Badiate a produit un communiqué pour exprimé son opposition à un projet de construction de pistes de productions et de désenclavement le long de la RN6. il a suivi quelques semaines après par Ibrahima Compass Diatta.

Enfin j’espère que vous avez encore en mémoire le refus catégorique des combattants de la faction de Compass et de Cesar Atoute face à la volonté exprimée de certains réfugiés et déplacés de retourner dans leurs villages d’origines tel que Badem, Bagam, Djilolon, Bissine, Santhiaba manjack et j’en passe.

Pourquoi le MFDC se comporte –t-il ainsi à votre avis ?

C’est en partie lié au fait que la Casamance traverse toujours une situation de crise. Que contrairement à certaines déclarations, la page du conflit est encore loin d’être tournée . Les combattants expliquent ces différents cas de refus par le fait qu’il n’y a toujours pas eu de véritables négociations. Ils disent agir ainsi pour des raisons militaires, c’est-à-dire pour assurer et garantir leur propre sécurité parce qu’encore une fois, la guerre n’est pas terminée.

S’il vous plait soyez plus explicite car c’est un point important.

Bien, concernant le déminage, nous savons tous qu’en Casamance, selon le jargon  des combattants et des militaires c’est des poses de  « mines bouchons » qui sont effectuées.  C’est-à-dire que ce sont des mines posées soit par les combattants du MFDC ou par les éléments de l’armée sénégalaise sur des voies et endroits précis en fonction du risque encouru pour dissuader et /ou empêcher à l’ennemi de pouvoir facilement accéder à leurs cantonnements.

Contrairement à ce que croit une bonne partie de l’opinion, ce ne sont pas des mines qui visent directement les populations, même s’il est arrivé à maintes reprises que ce soient des pauvres civiles qui en sont et qui malheureusement continuent toujours d’en être les victimes en lieu et place de ceux à qui ces engins étaient initialement destinées.

Ainsi pour les combattants, effectuer un déminage en profondeur, reviendrait  à «  dégager et à libérer » la voie à l’ennemi car cela offrira un accès rapide pour l’armée à leurs cantonnements en cas d’affrontements. Voici en somme pourquoi selon eux, ils ont refusé la poursuite du déminage même s’il est à caractère humanitaire.

C’est pareil pour les pistes de désenclavement et de production, ils ont expliqués que la plus part des pistes ciblées débouchent effectivement sur des localités pas très éloignées de certaines de leurs bases. En cas de construction ou de réhabilitation de celles-ci, cela facilitera la mobilité de l’armée en direction de leurs fiefs.

Pour le refus face à la volonté exprimée de certains réfugiés à regagner leur village d’origine, le MFDC explique cela parle fait que selon eux nous sommes entrain de vivre une sorte de trêve, une accalmie très précaire au cours de laquelle aucune tentative de négociations sérieuse n’est entreprise. Ils se disent qu’à tout moment les hostilités peuvent reprendre et dans pareil cas de figure ce sera encore les populations civiles qui seront les gros perdant et qui à nouveau seront contraintes de reprendre le chemin de l’exil avec toutes les conséquences qu’une telle situation peut engendrer.

Pour le zircon leur opposition est motivée à mon avis par un manque de communication. Ils veulent savoir comment est venu ce projet et quels impacts positifs ou négatifs cette exploitation aura sur les populations civiles casamançaises.

Il faut comprendre que le MFDC  se veut garant et protecteur des intérêts moraux et économiques des populations casamançaises. Selon les leaders politiques et militaires avec qui j’ai échangé, il ne s’agit pas pour le mouvement de réclamer une quelconque contrepartie financière ou matérielle. Ce qu’ils désirent c’est de comprendre ce projet afin de pouvoir diagnostiquer ses avantages et ses inconvénients à tous les niveaux sur le vécu immédiat et futur des populations casamançaises.

Face à ces multiples cas de refus de la part du MFDC, ne jugez-vous pas que L’Etat a raison de chercher à forcer pour extraire le zircon ?

Des fois face à des situations telles que celles-ci , il faut savoir raison garder et surtout éviter de prendre à la hâte un certain nombre de décisions. La guerre n’a jamais rien réglé, elle est synonyme de l’horreur avec son lot de réfugiés, de morts, d’emprisonnés, de blessés, bref de conséquences énormes sur le plan sociale, économique, infrastructurel etc. elle  n’est pas la solution idéale.  Il faut avoir vécu ce que c’est qu’une guerre pour comprendre ce que je suis en train de dire.

L’Etat doit tenir compte de la grande aspiration des populations à la paix ; de ces pauvres citoyens qui seront les seuls grands et gros perdants en cas de conflit armé. Il ne sert à rien de procéder à des actes d’intimidation à l’endroit des populations civiles, d’engager un bras de fer ou de passer à la confrontation militaire avec les combattants du MFDC.

Les  autorités  sénégalaises et le MFDC ont intérêts et à la limite obligation de préserver l’accalmie qui prévaut en attendant d’engager des négociations sincères en faveur d’un retour à une paix durable.

Je ne m’y connais pas en la matière. Les spécialistes sauront me donner la bonne information, mais  je crois que si le zircon est quelque chose qui ne va pas fondre  ou  pourrir dans un futur immédiat, alors il faudra éviter de retomber dans la violence en  se donnant le temps de trouver une solution pacifique.

En faisant quoi par exemple ?

En optant naturellement pour le dialogue, l’information et la sensibilisation. Il faut privilégier la voie pacifique. Les autorités sénégalaises par ailleurs porteurs du projet doivent développer une stratégie portant sur l’information et la sensibilisation des populations civiles réfractaires sur l’intérêt et les avantages d’un tel projet s’il en existe et utiliser les canaux adéquats pour entrer en contact avec les différents chefs rebelles. C’est possible puisqu’ils sont disposés à dialoguer.

Sur quoi devrait-on mettre l’accent  au cours de ce dialogue pour éviter l’escalade de la violence ?

Je crois qu’il existe un certain nombre de signaux et de faits irréfutables que nous sommes en train de vivre et qui devraient logiquement attirer l’attention de tous. Il faut à tout prix œuvrer pour préserver l’accalmie qui prévaut en Casamance en faisant tout pour éviter une confrontation par les armes.

Encore une fois, les casamançais sont fatigués de la guerre. Les populations ont pris goût à l’accalmie et invitent l’Etat et le MFDC à vite se retrouver autour d’une table de négociations pour une paix définitive et non à développer à nouveau des comportements pouvant aboutir à la résurgence de la violence.

C’est pourquoi j’interpelle tout un chacun, mais  particulièrement les personnes et les différents groupes d’individus plus connus sous le vocable d’ « acteurs de paix » à vite se mobiliser, à faire valoir leurs compétences mais surtout  leur efficacité tant vantée pour parer à toute éventualité d’une recrudescence de la violence armée en Casamance.

Je ne comprends pas pourquoi ils sont restés muets face à ce problème de l’exploitation du zircon en Casamance qui pourtant est quelque chose de très sérieuse car très complexe et sensible. Si cette situation est mal gérée, elle risque de remettre en cause les petits et fragiles acquis obtenus dans les tentatives de recherche de la paix au niveau de la région sud du Sénégal.

Est-ce que vous croyez que s’il y a contact avec le MFDC on pourra un jour exploiter le Zircon ?

D’habitude quand il s’agit de projets qui ne menacent pas directement leur sécurité, il arrive qu’ils acceptent de céder après que les porteurs du projet soit parvenus à bien leur faire comprendre les enjeux et l’utilité de leurs interventions sur le vécu des populations de la Casamance.

C’est ainsi que pour les pistes de production des opérations de sensibilisation et de négociations ont été menées et ils ont accepté que soient construites  06 sur les 12 pistes initialement retenues.

Avant le démarrage des travaux de constructions de la RN6, il y a eu des contacts de sensibilisation avec les combattants qui ont fini par adhérer. Mieux ils s’étaient décidés bénévolement d’assurer la sécurité des ouvriers. il en était ainsi jusqu’au retrait du financement du Millenium Challenge Account (MCA) pour non-respect des délais impartis dans l’achèvement des travaux, il n’a été signalé aucun problème sécuritaire.

pour ce qui se rapporte à l’exploitation du zircon, je crois qu’ il y a espoir d’obtenir  l’adhésion du MFDC si on les rencontre et qu’on parvienne à les convaincre ou à les rassurer des bienfaits de ce projet à travers une explication limpide.

vous en êtes surs monsieur Basséne?

Ce que je suis entrain de dire ne relève pas de mon imagination. C’est le fruit d’une minutieuse et très discrète investigation menée au sein des différentes composantes du mouvement car je suis invariablement animé du soucis de livrer la bonne information pour permettre aux acteurs de savoir comment s’y prendre afin de résoudre ce problème. Je réitère que si on parvient à les convaincre, je redis bien à les convaincre des avantages de l’exploitation du zircon en Casamance le MFDC  pourrait céder mais cette fois ci en posant un certain nombre de conditions :

Avez vous une idée de celles ci ?

Oui, j’en dispose de quelques unes. Le MFDC en cas d’acceptation de ce projet d’exploitation du zircon proposera selon les leaders du mouvement.

– d’être impliqué dans le processus de mise en œuvre ou d’exploitation de ce zircon afin de veiller sur le respect par les exploitants de certains engagements pris vis-à-vis des populations.

Ils disent qu’ils ne veulent pas que ce qui est en train de se passer à Kédougou soit vécu par les populations casamançaises à savoir que les populations ne bénéficient pas ou qu’elles jouissent faiblement des retombées de l’exploitation du zircon. Kédougou produit des milliards alors que sa population vit dans une extrême pauvreté. C’est en définitive ce que le MFDC veut épargner aux populations de Niafrang et de kassel et de la Casamance de façon générale.

Pour eux il faudrait en cas d’accord que le MFDC ait un droit de regard sur la façon dont ce projet sera mis en œuvre afin que les propriétaires des terres et les casamançais puissent pleinement profiter de ce projet et que le MFDC puisse veiller au respect des normes environnementales de la part des exploitants.

Pour l’heure tant que le MFDC n’a pas une compréhension et une connaissance claire de ce projet pouvant l’amener à changer de position, il continuera  à s’opposer, donc à se radicaliser d’avantage.

Votre dernier mot ?        

Ce sont juste ces quelques informations que j’avais à partager avec l’opinion. Elles s’adressent à la fois aux pro et anti exploitation du zircon en Casamance.

je ne sais pas quelle analyse ils feront de mes propos, mais je garde le ferme espoir qu’ils sauront positivement les exploiter afin de pouvoir épargner les populations des conséquences d’une éventuelle reprise de la guerre en Casamance.

Je souligne simplement que je suis énergiquement opposé à toute démarche ou position pouvant remettre en cause l’accalmie très précaire qui prévaut en Casamance.

il ne faudrait surtout pas que pour une question d’intérêts liés à une volonté ou un refus d’exploitation du zircon, certain groupes d’acteurs replongent la Casamance dans la guerre.

C’est pourquoi je tiens à interpeller les nombreux acteurs engagés dans le cadre de la recherche de la paix en Casamance, Je crois qu’il est préférable pour eux d’agir à temps et de faire quelque chose pour éviter la guerre plutôt que de croiser les bras pour ensuite rechercher à coup de millions et de milliards les voies et moyens de résoudre ses conséquences ;

A l’Etat et au MFDC, de ne pas se faire une fixation sur l’exploitation ou la non exploitation du zircon; il faut mettre en avant  l’aspiration des populations à la quiétude et a la paix.

De la même manière que les autorités ont obtempéré concernant la poursuite du déminage, et la construction des pistes, je suggère qu’il en soit de même pour ce qui concerne l’exploitation du zircon.  Si par mégarde il n’est pas trouvé un terrain d’entente prière de sursoir à ce projet dans le seul but de préserver le climat d’apaisement qui prévaut en Casamance.

Trente cinq années de conflit c’est trop lourd, les casamançais je ne cesserai de le répéter ont soif de paix. C’est pourquoi  je les exhorte les parties en conflit à  foncer droit à l’essentiel qui consiste pour eux de saisir la grande opportunité qu’offre cette période de trêve qui prévaut en Casamance pour engager un véritable processus de négociations en faveur de la fin de la guerre.

je demeure convaincu et je conclu par là que tant que cette guerre persistera on vivra toujours des situations de blocages  de certains projets telle  que celle qui  en ce jour a fait l’objet de notre entretien. Le développement durable ne peut se faire que dans une atmosphère de paix et de stabilité sociale.

 

 

 

 

 

 

 

 

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12 Commentaires

  1. Il est un grand rebel se cache se cache se c omporte en journaliste pour tromper les gents .Rebel que tu es ,la casamance est en retard a cause de Vous et vous Vous cache a l’stranger pour sacrifier la population casamancaise mais Dieu vous Punira profitards

  2. Le gouvernement ne s’interesse ni au développement, ni au bien être de la Casamance. Il va permettre aux compagnies d’y exploiter le zircon, de polluer l’environnement, et d’aggraver la misère des populations casamancaises. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe avec l’exploitation de l’or à Sabadola.

  3. Monsieur Basséne, je vous félicite et vous encourage pour ce travail de veille que vous faites au profit de toute la nation.
    Ne vous offusquez pas qu’on vous traite de rebelle, moi-même j’ai reçu ce qualificatif de la part d’esprits obtus et paresseux recroquevillés dans leurs fausses certitudes et dans leur refus de débat démocratique. J’ai vu ce que subissaient les habitants de Youtou et Effock qui se revendiquaient sénégalais mais qui vivaient sans défense loin de toute administration ou gendarmerie et qui se faisaient tuer pour cela par les rebelles, la seule solution de survie viable pour d’autres était d’être des caméléons qui changeaient de couleur selon l’occupant du moment. La plupart voulaient que l’Etat installe des soldats chez eux pour contrer les rebelles, mais l’armée ne faisait que patrouiller épisodiquement laissant ces gens à la merci des rebelles venus de Bissau, qui tuaient, torturaient et violaient qui ils voulaient loin. Un rescapé m’a dit que lorsqu’ils le frappaient, ils lui criaient ; « Appelle Abdou Diouf ! Appelle le préfet ! », c’est vous dire. Ces gens voulaient juste vivre en paix mais ils étaient pris entre le marteau des rebelles et l’enclume des soldats de l’armée régulière qui avaient une vision très binaire de la situation : « On est pour ou contre nous ! ». Je suis né et j’ai grandi à Thiés, je ne suis pas diola et rien ne me liait à la Casamance jusqu’à ce mois d’Octobre 1989 où je mis les pieds à Oussouye en tant qu’enseignant nouvellement affecté

  4. Ma première impression fut que cette région était différente, le climat différent, les hommes différents et les idées très différentes de tout ce que j’avais connu. Après l’épreuve du feu en 1990 avec la guerre éclair contre la Guinée, j’ai vécu celle contre le MFDC jusqu’en 1999.
    Je n’ai pas jugé les diola comme le font certains, j’ai voulu comprendre et j’ai commencé à noter ce qui me différenciant d’eux et un cahier de 200 pages n’y suffirait pas.
    Chaque village diola est en lui-même un royaume, je peux dire cité-état, avec ses lois, ses rites religieux, son propre roi (grand prêtre) parfois, et son propre système politique. Aucun village n’est vassal d’un autre et il n y a aucun pouvoir politique au dessus d’eux, un pouvoir politique en la personne d’un souverain comme nous en connaissons à travers les personnes de Alboury, Lat Dior etc. Je peux donner l’exemple du Kassa qui est un petit département, il y existe des terroirs diola mitoyens mais très éloignés sur les plans religieux, politiques etc. : Le Houlouf, le Sélék, l’Asoulalou, le Djamaat etc. Tous parlent le diola mais il y a tellement de variations dialectales qu’on ne peut que l’expliquer par un désir de cloisonnement et de différenciation des autres, ce qui pose le problème du peuplement de cette zone.
    Or tous ces terroirs sont confinés sur un espace d’à peine 40km2. Les diola d’aujourd’hui sont des produits finis de ce type de peuplement, ils sont individualistes quand il s’agit de gagner plus et solidaires quand il s’agit de danger ou de malheur.

  5. Pour certaines de ses raisons, Salif sadio, César badiate et compass ne représentent rien hors de leurs fiefs, les particularismes locaux sont très marqués et aucun diola du Bandial ne peut accepter de plein gré d’être dirigé par un chef d’un autre terroir, comme aussi aucun diola du Kassa ne tolérerait d’être dirigé par un diola du Fogny. Lorsque vers 1996, les mines ont fait leur apparition dans le Kassa, les rebelles originaires du Kassa accusaient ceux du Fogny de tuer leurs parents avec ces mines et après l’explosion d’une mine vers Boukitingho au passage du car reliant Diembéring et Ziguinchor, j’ai entendu dire qu’un redoutable chef rebelle de Diakéne diola, le commandant Gagarine pour ne pas le nommer avait promis de retrouver les poseurs de mines et de les tuer.
    On ne peut aborder le conflit casamançais avec des lunettes d’un citoyen ordinaire ou d’un administrateur jacobin. Je saisis d’autant mieux ce que dit Monsieur Basséne que je suis arrivé à parler diola et à pouvoir décliner le village d’origine de tout habitant du département d’Oussouye rien qu’en entendant parler. J’ai aussi pu saisir les différences entre ces gens si proches et si éloignés les uns des autres.
    Il est facile d’insulter Monsieur Basséne mais il est difficile d’avoir une certaine hauteur d’esprit pour analyser froidement la situation et proposer de bonnes solutions afin que notre pays soit l’exception qu’il a toujours été.

  6. Les « vrais spécialistes » de cette zone ne me démentiront pas, ils comprennent ce que je veux dire et ne me tiendront pas rigueur des mauvaises formulations. Ils comprennent aussi ce que Monsieur Basséne veut dire, les services de renseignement savent très bien ce qu’il dit, l’Etat aussi le sait, à moins qu’il veuille autre chose, il sait très bien où poser les pieds. JAMM DAAL LANU BEUGG.
    wassalam

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