Civisme, Ethique et Développement – Pr Aloyse Raymond Ndiaye relève les tares de la société sénégalaise

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Le Sénégal serait malade d’une crise de citoyenneté. Et le mal constaté est très profond, aussi bien chez les gouvernants que chez les gouvernés. C’est le constat établi hier mercredi 3 février à Dakar par le conférencier Aloyse Raymond Ndiaye qui effectuait une communication sur le thème «Civisme, éthique et développement» devant les conseillers économiques, sociaux et environnementaux et ses collègues de la Société des membres de la légion d’honneur. En réaction à cette remarque, les membres du Conseil économique et social (CESE) présidée par Mme Aminata Tall ont procédé à un réquisitoire de la société sénégalaise qui a perdu ses valeurs.

Le Sénégal est malade des comportements inciviques de ses fils. «Il existerait dans notre pays une crise de la citoyenneté» dixit, le professeur Aloyse Raymond Ndiaye qui présentait une communication hier mercredi 3 février devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et ses collègues de la Société des membres de la légion d’honneur. Le constat est cinglant. Appuyé sur deux témoignages livrés par la revue Armée et Nation, Pr Aloyse Raymond Ndiaye a effectué un diagnostic sans complaisance des comportements déplacés qui gangrènent la société sénégalaise.
Le premier témoignage est tout aussi éloquent que le second.

DIAGNOSTIC DE COMPORTEMENTS «VOYOUS»

«Chacun peut avoir de bonnes raisons de manquer à quelques obligations. S’absenter du travail ou arriver en retard, oublier de bien tenir ses comptes, ne pas s’arrêter aux feux rouges, introduire ou acheter des marchandises frauduleuses, corrompre ou se laisser corrompre, gaspiller des ressources, occuper de manière anarchique l’espace public, conduire en excès de vitesse, polluer l’environnement, provoquer un feu de brousse, pêcher le petit poisson, obstruer une voie d’évacuation d’eau, abattre une espèce animale ou végétale protégée, etc.», nous rapporte le conférencier qui fait presque le tour de tous les types de comportements répréhensibles, irresponsables et inciviques observés dans la société sénégalaise.

La deuxième anecdote vient compléter la bagatelle de comportements «voyous» lus dans la revue Armée et Nation par Pr Aloyse Raymond Ndiaye. «La bataille du développement, le citoyen conscient pénétré de sens civique doit s’interdire de détruire des édifices publics, de casser ou d’incendier des bus, de caillasser des véhicules ou des biens ou équipements appartenant à autrui, de semer le désordre, d’appeler à la violence, de freiner la marche du pays par des grèves interminables qui ne sont inspirées que par des intérêts corporatistes», nous apprend-il.

FORMER L’HOMME AU CIVISME

Avant de poursuivre : «Il ne doit pas tenir en direction des autorités des propos déplacés, proférer des menaces, entretenir la haine religieuse, cultiver des antagonismes, bafouer l’autorité de l’Etat, la défier, attaquer l’institution qui est comme la République et la plus haute autorité de l’Etat, agresser les forces de défense et de sécurité ou installer le pays dans le désordre, l’anarchie, l’arrogance, la violence verbale ou physique». Pour tout ceci, le conférencier décrète que l’incivisme existe partout au Sénégal et dans tous les milieux, et que le mal est généralisé et profond. «Ces deux témoignages ont déploré l’incivisme partout au Sénégal et dans tous les milieux. Le mal est donc généralisé. Il est profond et met en péril le vivre ensemble harmonieux dans la cité, la paix sociale et le développement», a-t-il laissé entendre. El Hadj Malick Sy Souris, ancien ministre, citant le président Léopold Sédar Senghor, a signalé qu’étant donné que «l’homme est au début et à la fin de tout processus, si nous ne travaillons pas sur cet homme qui est chargé d’être au début du processus, nos efforts ne seront peut-être pas vains mais les résultats escomptés ne seront pas tels qu’ils ont étaient prévus».
Pour sa part, Mme Aminata Tall, présidente du Conseil économique et social (CESE), a souligné que «le développement d’une nation commence par la discipline individuelle d’abord et ensuite par la discipline collective».

ENJAMBEES DANS LE CHAMP ETHIQUE

Pour le conférencier, «parce qu’il s’agit de mœurs, d’actions et de contre valeurs, nous voilà introduit dans le domaine éthique».
A son avis, puisque «nous sommes dans un monde où la conduite des hommes est guidée par l’argent, le pouvoir, la force, en toute déconsidération éthique, il ne faudrait donc pas s’étonner que la crise s’installe partout avec son cortège de violences et d’injustices, de violations des droits de l’homme, de conflits».
Aloyse Raymond Ndiaye estime que «sans éthique, il ne peut y avoir de paix, ni de développement». Dans son analyse, le professeur a noté que les deux termes «Ethique» et «Civisme» sont intrinsèquement liés et qu’ils font appel à la morale et à la déontologie.
Les conseillers ont saisi cette occasion pour faire un réquisitoire sans complaisance de la société. La presse sénégalaise a été beaucoup citée à cette occasion. Des conseillers ont fustigé les programmes de certaines télés qui participent, selon eux, à la dépravation des mœurs. D’autres ont lancé un appel pour le retour ou le renforcement de l’éducation civique à l’école.

Sud Quotidien

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