DECRYPTAGE – Vice de forme sur la suspension du coach des Lionnes : Pourquoi le ministre des Sports a raison sur la Fédé de basket

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Face aux sénateurs ce mercredi, le ministre des Sports Abdoulaye Makh­tar Diop a jeté une grosse pierre dans le jardin de la Fédé­ration sénégalaise de basket, dirigée par Baba Tandian, en révélant que la suspension de 5 ans infligée à l’entraîneur de l’Equipe nationale féminine, Moustapha Gaye, ne figure pas dans le règlement intérieur de l’instance fédérale. D’où la question qui a fini de faire le tour du panier : sur quoi le Bureau fédéral, aidé en cela par la commission juridique, s’est appuyé pour fixer la durée de suspension du coach des Lionnes ?
Certains membres de ladite com­mission, joints hier par Le Quo­­tidien, brandissent comme ar­gument les Règlements généraux (Rg) pour justifier la suspension de 5 ans infligée à «coach Tapha». Con­firmant du coup le ministre des Sports, sur l’absence d’un barème de sanction dans le règlement intérieur.
Mais dans cette polémique, c’est surtout le ministre des Sports qui a raison, face à des Fédéraux qui doi­vent être mal à l’aise, surtout par rapport à une telle remarque venant de leur tutelle. Un recadrage qui forcément aura des conséquences sur les relations entre la Fédé et le ministère, si la correction voulue n’est pas faite.
Et la révélation du fédéral (voir ci-dessus) qui reconnaît qu’il existait bel et bien un barème de sanction dans les années 80, et qu’il ignore pourquoi une telle disposition a été retirée des textes, vient conforter la remarque du ministre par rapport au vice de forme noté dans la suspension de Tapha Gaye.

Mais il faut savoir que si le patron du sport sénégalais insiste sur la présence d’un barème de sanction dans le règlement intérieur, c’est surtout une manière de protéger le fautif. Car en l’absence d’un barème de sanction connu par tous, acteurs et dirigeants y compris, c’est la porte ouverte à tout excès. Comme c’est présentement le cas avec cette suspension exagérée de 5 ans, qui a indigné le monde de la balle au panier par sa sévérité. Sous ce chapitre, le ministre a bien fait de remarquer qu’à ce rythme, demain on va suspendre quelqu’un pendant 10 ans, et il ne pourra pas le contester. D’ailleurs un de nos interlocuteurs a vu juste en donnant l’exemple sur la sanction pénale qu’encourt un violeur : «On dit qu’un violeur risque entre 2 et 10 ans. En clair, on ne peut pas le condammer à plus de 10 ans. C’est clair !»
Du côté fédéral, l’on s’empresse de rappeler que ce n’est pas la première fois qu’une telle sanction tombe, et que (entre autres) le Se­cré­taire général de Sibac, Cissé Kane Turpin a été aussi suspendu à 5 ans.

On veut bien. Mais en sonnant l’alerte par rapport à ce «vide juridique», Abdoulaye Makhtar Diop souhaite ne plus connaître de telles sanctions, qui ont plus tendance à casser le fautif, en le privant de toute voie de recours. Comme pour dire, «à toute chose malheur est bon». Alors messieurs les fédéraux, remettez ce barème de sanction dans votre règlement intérieur. De là, chacun saura quel degré de sanction il risque par rapport à une faute commise.

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