Démocratie: ces écarts du régime que l’ONG autrichienne n’a pas étudiés

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C’est irréfutable. Le Sénégal est bel et bien un pays de démocratie. Et le nier relèverait tout simplement de l’absurdité au vu de la dictature et autres tripatouillages de constitutions qui sèment la versatilité dans bon nombre de régions sur le continent. Ce qui n’empêche quand même pas de prendre avec des pincettes ce rapport du « Democracy Ranking Association » qui indique que la démocratie sénégalaise se porte bien sur la période de 2013-2014 qui, il faut le souligner, a laissé entrevoir pas mal d’incartades de la part du régime en place.

L’ONG s’appuie en effet sur les critères tels que les droits politiques, les libertés civiles, l’égalité homme-femme, la liberté de la presse, l’indice de perception de la corruption, le nombre de changement de chef du gouvernement sur les 13 dernières années et l’alternance politique démocratique du chef du gouvernement sur les 13 dernières années. Toutefois, force est de constater qu’à la période indiquée (2013-2014), il n’y a pas eu de progression significative sur certains points essentiels tels que les droits politiques, les libertés civiles, la liberté de la presse ainsi que la lutte contre la corruption. Concernant le dernier point nommé, dans le cadre de l’accomplissement de sa mission, la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) a récemment publié un rapport dans lequel il a collecté des informations concernant des faits susceptibles de relever du blanchiment de capitaux ou du financement du terrorisme signalées à l’occasion de l’exécution d’opérations financières. Et dudit rapport publié en début du mois de décembre, il ressort clairement qu’en 2014, la Cellule a reçu cent quarante cinq (145) déclarations d’opérations suspectes faites par des banques (124, soit 86% de l’ensemble), des administrations financières (11, soit 7,6%) et des systèmes financiers. Et par conséquent, les déclarations d’opérations suspectes ont cru de 29,46% en volume. Ce qui fait dire que l’argent sale continue de circuler dans le pays.

Pour ce qui est des droits politiques et des libertés individuelles, le constat est là : il n’y a jamais eu autant d’emprisonnements d’opposants que lors de ces dernières années. En guise d’illustration, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) qui se trouve être le principal parti de l’opposition a actuellement son candidat à la prochaine présidentielle en prison. De même que son coordonnateur national, le président des ses cadres et le secrétaire général de ses jeunes. Et la liste d’opposants détenus, à tort ou à raison, est loin d’être exhaustive. Quant à la liberté de la presse, les locaux de la Division des Investigations Criminelles (DIC) ont rythmé ces derniers mois aux pas de journalistes souvent interpellés sans motif précis de convocation. Par ailleurs, s’il y a une activité à laquelle le régime en place semble allergique et qui est pourtant un droit reconnu par la Constitution, c’est bien la marche. En effet, si les manifestations d’ordre politique sont interdites à outrance, il n’en demeure pas moins pour celles d’ordre social. On se souvient encore du niet opposé aux marches contre l’érection du « mur de la honte » sur la corniche ouest, pour l’hommage aux victimes de Garissa à Dakar et récemment pour s’indigner de la profanation des tombes au cimetière de Pikine. Bref, toute une kyrielle de faits qui ne semblent pas pris en compte par l’étude de l’ONG autrichienne.
M.S.N
dakarmatin.com

3 Commentaires

  1. La democratie n’a rien en avoir avec ceux qui respectent pas la loi .
    La famille liberale de 2000 a nos jours a rendu la population senegalaise haineuse .

  2. Le Conseiller juridique de Monsieur le Président Macky Sall, le Pr Ismaël Madior Fall avait reconnu lors d’un séminaire tenu en 2011 à Dakar et dont il était le Rapporteur, que la démocratie sénégalaise était une démocratie conflictuelle. Aujourd’hui, je peux dire que les libertés individuelles sont heurtées par le pouvoir en place. S’y ajouté l’instrumentalisation de la justice , notamment, le cas de la CREI qui disposait d’une liste de 25 personnes et s’est limitée au cas Karim Wade . Je me demande alors si cette ONG autrichienne ne s’est pas trompé de pays. Nous souhaitons une bonne image pour notre Sénégal, mais pas au point d’accepter des titres qui ne collent pas à notre quotidien.

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