Des patrons des médias sollicitent un régime fiscal incitatif

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Des éditeurs de presse ont informé samedi la Direction générale des impôts et des domaines (DGID) de leurs difficultés en matière fiscale et souhaité qu’elles soient prises en considération dans la réforme en cours du Code général des impôts.

 »Aucune entreprise de presse n’est en règle avec la fiscalité. L’entreprise de presse est en péril », a déclaré Madiambal Diagne, le président du Collectif des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (CEDPS).

La DGID rencontrait -en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane- des chefs d’entreprise du secteur des médias, avec lesquels elle a discuté des enjeux et innovations de la nouvelle version du Code général des impôts, qui doit entrer en vigueur en janvier prochain.

 »Il n’y a aucun dispositif pour les médias dans le nouveau CGI (Code général des impôts). En raison de la précarité des médias, on voudrait un régime simplifié », a affirmé le président du CDEPS.

Lui emboîtant le pas, Mamadou Ibra Kane, vice-président du CDEPS, a signalé que le secteur des médias ne bénéficie d’aucune mesure incitative sur le plan fiscal.  »Il n’y a pas au Sénégal une politique vis-à-vis de la presse […]. La presse est dans une situation de sinistre. La disparition des médias est une tragédie économique et sociale », a soutenu M. Kane, éditeur des journaux sportifs Stades et Sunu Lamb (privés). Il a plaidé pour un régime fiscal incitatif pour les entreprises de presse.

 »Nous voulons que la presse soit considérée comme un secteur d’activité, qui a des spécificités. […] Un secteur sinistré a besoin d’un plan Marshall », a dit Mamoudou Ibra Kane, le directeur général du groupe Futurs Médias (privé).

Le patron du groupe Origines SA, El Hadj Ndiaye, a, sur la même lancée, demandé que soient supprimées de la réglementation fiscale certaines taxes, en vue d’alléger les charges financières des médias.

Le directeur de publication du quotidien L’As (privé), Thierno Talla, souhaite que la DGID  »humanise ses relations avec les patrons de presse, pour mieux appréhender les réalités de ce secteur ».

Le directeur général de la DGID, Amadou Bâ, a rappelé que l’administration fiscale a des  »règles très précises et impersonnelles ».  »Dès lors qu’on introduit des règles de dérogation, on ouvre les portes d’une organisation non transparente. Le nouveau CGI est une innovation importante, qui concerne tous les secteurs », a-t-il ajouté.

Un projet de réforme de l’actuel CGI a été adopté par le gouvernement lors du conseil des ministres du 16 novembre dernier.

L’objectif principal de cette réforme est de rendre le système fiscal sénégalais  »plus simple, plus équitable et plus efficace », selon la DGID.

Amadou Bâ a dit que par la réforme en cours, l’administration fiscale veut se doter de  »règles beaucoup plus transparentes » que celles qui sont actuellement en vigueur.

Selon un document de la DGID, les entreprises bénéficieront d’importants abattements et crédits d’impôts.  »La forte réduction de la base d’imposition des bénéfices justifie une révision du taux de l’impôt sur les sociétés, qui va passer de 25 à 30% », explique la DGID.

Le nouveau CGI sera aussi caractérisé par  »un droit commun incitatif, c’est-à-dire des règles fiscales communes applicables à tous, avec comme résultats des niveaux d’imposition relativement plus faibles pour les contribuables et un rendement fiscal accru pour l’Etat », indique la DGID.

Elle annonce que la réforme engendrera une baisse de 28,9 milliards de francs CFA par an de l’impôt sur le revenu des salariés.

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