Elections américaines, état de l’Union: Obama présente son discours pendant que les républicains s’écharpent

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En dépit d’une actualité économique préoccupante, ce n’est pas de la réduction du chômage ou de la relance de la croissance dont discutent Mitt Romney et Newt Gingrich depuis plusieurs jours. De fait, la discussion des deux principaux candidats aux primaires républicaines ne fait que tourner autour de leurs finances personnelles. Surtout celles de Mitt Romney. Attaqué sur son patrimoine et son taux d’imposition, le candidat républicain natif de Détroit a bien du mal à se dépêtrer de son boulet.

Acculé, l’ex-gouverneur du Massachusets, a publié mardi 24 janvier ses déclarations de revenus 2010 et 2009. Même si la tradition américaine pousse à cette publication, le candidat s’était toujours refusé à fournir les documents depuis le début de la campagne.

La démarche n’est pas obligatoire, mais la plupart des candidats au suffrage suprême se sont tous exécutés depuis le scandale du Watergate en 1974, par souci de transparence.

Pour quelle raison Romney refusait de fournir sa déclaration de revenus ?

Les revenus
Richissime homme d’affaires, sa fortune -environ 250 millions de dollars (193 millions d’euros)- est tirée des rémunérations de Bain Capital, le fonds d’investissement qu’il a fondé en 1984 et dirigé jusqu’en 1999. Bien qu’il en ait aujourd’hui quitté la direction opérationnelle, il en conserve encore de nombreuses parts.

La polémique orchestrée par ses adversaires concerne les manières utilisées par Bain pour s’enrichir. Le fonds rachetait des entreprises au bord de la faillite pour les restructurer – souvent au prix de nombreuses suppressions d’emplois et de délocalisations-, afin de les revendre à profit quelques années après.

Une aubaine pour ses adversaires. « Pilleur d’entreprises », « tueur de jobs », « exploitant cupide et immoral », « charognard impitoyable »… Les quolibets des comités de campagne de Newt Gingrich et de l’ex-candidat Rick Perry ne se sont pas privés pour condamner leur concurrent, dans un contexte de chômage élevé couplé aux excès du monde de la finance.

Selon le Wall Street Journal, 22% des 77 entreprises rachetées sous la direction opérationnelle de Romney ont fait faillite au cours des huit années suivant l’investissement de Bain…

Le taux d’imposition
Ici encore, difficile pour Romney de se justifier face à un peuple américain ulcéré par les inégalités au profit de ses élites. D’après sa déclaration, le millionnaire n’est imposé qu’à 13,9% alors qu’un Américain moyen est assujetti à un taux proche de 35%…

Cette différence s’explique par le fait que Mitt Romney ne perçoit pas de salaire, mais des revenus composés de dividendes et autres plus-values financières. Ce cadeau adressé aux grandes fortunes avait été offert par George W. Bush en son temps, mais c’était sans compter l’arrivée de la crise.

Qu’est-ce qui est reproché à Newt Gingrich ?

Bien que très offensif face à son adversaire, l’ancien président de la Chambre des représentants en a également pris pour son grade.

« Je ne pense pas que nous puissions reprendre la Maison Blanche si la personne qui mène notre parti est la même qui travaillait pour le lobbyiste en chef de Freddie Mac », a lancé Mitt Romney lundi 23 janvier lors d’un débat entre les deux candidats. « Dans les quinze ans qui ont suivi son départ de la présidence de la Chambre des représentants, (Gingrich) a vendu son influence à Washington », a-t-il affirmé.

Newt Gingrich, qui s’en prend régulièrement aux bureaucrates, est lui-même un homme du système par son ancienne activité de lobbyiste. Il avait déjà été mis en cause à de multiples reprises durant la campagne pour avoir touché 1,6 million de dollars de Freddie Mac, l’organisme gouvernemental de crédits immobiliers accusé d’avoir encouragé la bulle immobilière.
Visiblement affaibli sur le plateau de télévision du dernier débat entre les candidats républicains, lundi 23 janvier , Gingrich a laissé entrevoir un éclair de lucidité à la fin de la soirée. « Les Américains méritent un débat sur la manière de battre [le président] Barack Obama », a-t-il déclaré…

Obama prépare le terrain, tranquille

Le président, décidément bien serein malgré un mauvais bilan sur l’emploi, prépare son traditionnel discours sur l’état de l’Union, programmé mardi 24 janvier au soir. Barack Obama devrait annoncer des mesures de renforcement de l’économie afin de convaincre les Américains de lui confier un second mandat en novembre 2012. Une façon se placer au-dessus des républicains, et d’ironiser sur leur bataille personnelle.

La Maison Blanche a indiqué que le président démocrate exposerait ses projets pour « une économie américaine construite pour durer ». Obama, qui dit être fier d’endosser le costume de défenseur de la classe moyenne, devrait poursuivre sur ce thème.

Samedi, dans une vidéo destinée à ses partisans démocrates, le président s’est dit décidé à construire « une Amérique où chacun a sa chance, chacun apporte sa pierre et chacun respecte les règles du jeu ».
Les cadeaux fiscaux, consentis aux détenteurs de capitaux comme Mitt Romney, seront au cœur de son argumentation. Obama fera face à un Congrès où ses adversaires républicains sont en position de force et refusent net toute hausse des contributions. De quoi inspirer les militants du « Grand Old Party », appelés à départager les deux conservateurs dès le 31 janvier en Floride…

le président sortant a souligné qu’il était injuste qu’un multimilliardaire soit soumis à un taux d’imposition inférieur à celui de sa secrétaire salariée. Warren Buffett, un des hommes les plus riches du monde, a dit soutenir le président dans cet effort.

Signe que le président a décidé d’insister sur cet aspect, la propre secrétaire de Buffett, Debbie Bosanek, a été invitée en personne à assister au discours dans la loge de la première dame Michelle Obama. Une opération de communication rondement menée.

huffington.fr

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