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Elections présidentielles en Guinée: La communauté guinéenne formule des prières à l’endroit des candidats

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Les Guinéens résidant à Dakar, et un peu partout au Sénégal, sont conscients que l’avenir de leur pays va se jouer ce Dimanche 27 juin. A cet égard, ils se prononcent sur un ton ferme sur les enjeux liés à ce scrutin.


Elections présidentielles en Guinée: La communauté guinéenne formule des prières à l’endroit des candidats
Ils sont nombreux, ces émigrés guinéens qui ont quitté leur terre natale pour aller faire fortune sous d’autres cieux. Par ailleurs, le Sénégal, pays frère et voisin de la Guinée Conakry qui les a accueillis en toute fraternité, se distingue par son caractère de « nation accueillante et joviale ».
A bien des points de vue, le Sénégal est lié à la Guinée Conakry avec qui, il continue d’entretenir, d’excellentes relations bilatérales.

Les évènements du 28 septembre ont été à l’origine de faits sanglants.

En effet, le Sénégal a manifesté toute sa compassion, son appui et son soutien à la Guinée suite aux malheureux évènements survenus le 28 septembre dernier à Conakry, où des manifestants ont été réprimés par la garde présidentielle dans le stade éponyme.
Les chiffres relatifs à cette répression sanglante et qui ont été annoncés par l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme (OGDH), tourneraient autour de 150 morts et près de 1200 blessés.
Les réseaux de défense des droits de l’Homme se sont émus devant le caractère honteux de ce carnage intenté à l’endroit de simples innocents.
Des viols commis sur des femmes ainsi que l’exécution de la plupart d’entre elles sur place ont achevé de révolter les cœurs sensibles qui ont eu vent de ces malheureux évènements.

Réactions immédiates de l’Opposition face à ces émeutes.

A cet égard, l’Opposition a manifesté une furieuse envie de mettre en place des voies et moyens pour faire partir le chef de la junte. Ils ont également prôné à l’époque la dissolution du CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement) qui est le nom officiel de la junte militaire au pouvoir en Guinée depuis le 23 décembre 2008.
Son leader, le capitaine Moussa Dadis Camara, né en 1964 à Koulé, près de Nzérékoré, est un homme politique guinéen. Militaire de formation, président du Conseil national pour la démocratie et le développement(CNDD), la junte militaire au pouvoir suite à la mort de Lansana Conté, il s’est auto-proclamé président de la République de Guinée le 24 décembre 2008. Le 25 décembre, le Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré ainsi que la majeure partie de son gouvernement font allégeance à la junte, et le 30 décembre, Kabiné Komara, occupe le poste de Premier ministre par les bons soins du CNDD.

Retrait soudain du pouvoir de Dadis.

Blessé à la tête le 03 décembre 2009, Dadis Camara est hospitalisé le lendemain au Maroc qu’il quitte par la suite le 12 janvier 2010. Ensuite, il s’envole pour Ouagadougou (Burkina Faso) où il y est rejoint par le général Sékouba Konaté qui assure l’intérim depuis son entrée à l’hôpital.
Des négociations servant à ramener la paix en Guinée sont entamées
avec Blaise Compaoré, le président burkinabé qui joue le rôle de médiateur dans cette délicate affaire de succession à la tête du pouvoir. Le 15 janvier 2010, Dadis Camara renonce au pouvoir, suite à l’établissement d’un accord, pour raisons de santé.
Concernant les élections présidentielles guinéennes de 2010, Dadis Camara ne se prononce pas sur la tenue prochaine de celles-ci et fait seulement entendre aux électeurs qu’ils sont libres de voter pour qui ils veulent.

Doléances de l’Opposition.

Las des multiples répressions occasionnées par le pouvoir en place, l’Opposition poursuit ses doléances en exigeant la dissolution du CNDD ainsi que la mise en place d’un organe de transition servant à désigner un futur gouvernement d’Union Nationale. La restitution de toutes les dépouilles mortelles à leurs familles a également été évoquée au cours de ces nombreuses sessions initiées par l’Opposition.
Des questions cruciales telles que la libération sans condition de toutes les personnes arrêtées par les forces de défense et de sécurité lors de cette manifestation, de même que la libération des femmes détenues dans les stades guinéens dans des conditions épouvantables, avaient été soulevées à l’époque. C’est pour dire que l’Opposition n’avait pas occulté la mise en cause ainsi que l’arrestation des personnes responsables des opérations au stade du 28 septembre et qui seraient nommément identifiés par plusieurs témoins. La traduction en justice de ces criminels en puissance avait été formellement requise par l’Opposition. Celle-ci avait été rejointe dans ses doléances par des régimes puissants tels que le Canada, l’Internationale socialiste, entre autres entités politiques.
D’ailleurs, celle-ci (l’I.S.) a condamné fermement « les tueries perpétrées par l’armée guinéenne pour disperser le rassemblement pacifique de l’Opposition organisé le 28 septembre au stade de Conakry.
Par ailleurs, elle a prôné le rétablissement immédiat de la démarche constitutionnelle qui aurait dû être suivie à la mort du Président Conté en décembre 2008. De même, elle se félicite de la réprobation unanime qui s’est exprimée en Afrique et dans le reste du monde.

La communauté guinéenne établie au Sénégal réagit.

Cet engagement idéologique trouve son écho et son répondant en la communauté guinéenne qui réside actuellement au Sénégal.
Celle-ci a formulé le vœu, suite au décès de Lansana Conté, de voir le capitaine Moussa Dadis Camara quitter les rênes du pouvoir. En outre, les guinéens établis au Sénégal, ont fait entendre que celui-ci ne devait, en aucun cas, céder aux sirènes de la division et vouloir se mettre au dessus de la mêlée. A cet égard, les émigrés guinéens se sont permis de réaffirmer leur entière solidarité à l’égard des Forces Démocratiques qui existent en Guinée. Ils ont cité comme exemple le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé, parti membre de l’Internationale Socialiste.

Les campagnes électorales annoncent les présidentielles dont le 1er tour est prévu pour le dimanche 27 juin 2010.
Ces élections tombent à pic puisqu’elles sont destinées à mettre fin à la crise politique qui dure depuis le coup d’état de Décembre 2008 en Guinée Conakry.
Au total, 24 candidats ont été retenus sur les 36 postulants pour la présidentielle.
Depuis le 27 mai 2010, ces prétendants à la magistrature suprême continuent de battre campagne pour récolter les voix des électeurs guinéens en prélude au scrutin prévu ce dimanche 27 juin 2010.
Si l’ambiance dans la capitale guinéenne bat son plein, les émigrés guinéens qui résident actuellement au Sénégal vivent à fond ces quelques jours qui les séparent de celui où se décidera l’avenir de leur nation.
De même, les quelques 26000 guinéens officiellement recensés au Sénégal, donnent du fil à retordre aux candidats déclarés aux présidentielles de ce pays frère.
Fatoumata Touré, trouvée au marché de Castors, en banlieue Dakaroise, est commerçante. Elle y vend des légumes depuis maintenant trois mois. Mariée récemment avec un de ses cousins guinéens avec qui elle a émigré au Sénégal, elle déclare qu’elle a fui son pays natal après les sanglantes répressions du 28 septembre dernier, en Guinée. Cette trentenaire, au teint clair, petite de taille et à la beauté indiscutable se prononce sur les enjeux de ce scrutin salvateur.
« Personnellement, je vote pour le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé. Je trouve que c’est un homme serein et convaincant qui s’est toujours investi dans l’application de son idéologie politique. Il prône la génération du Progrès au Peuple, ce en quoi je suis d’accord » poursuit Fatoumata en servant une cliente qui s’est arrêtée devant son étal de légumes.
Plus loin, aux abords des stations essence de Castors, des vendeurs de fruits guinéens, émettent des commentaires quant à leurs préférences politiques.
Abdou Diallo, la vingtaine bien sonnée, votera pour Condé ce Dimanche. Il avance que : « si la génération de nos pères a été celle de l’indépendance, celle d’aujourd’hui se dévoue pour Alpha Condé qui constitue une sérieuse référence pour les jeunes ».
Le voisin d’Abdou, Ameth Camara, la quinzaine, confirme sans hésiter les dires de son camarade. Il ajoute que le Pr Alpha Condé mérite le respect de la population guinéenne en attestent les inlassables efforts qu’il a mis en œuvre en faveur de son peuple depuis pas mal d’années déjà.
« Malgré l’importance en nombre des candidats aux présidentielles guinéennes, mon choix s’est fixé sur lui naturellement. C’est un homme intègre qui force mon admiration et mon respect. Je crois en lui, son parti peut gagner cette fois-ci. Leur discours programmatique tient la route. Ils sont à l’écoute du Peuple. Ils sauront quoi faire une fois installés au pouvoir.» Conclut-il, toutes dents dehors.
Du côté de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, les discours des guinéens qui y officient en tant que vendeurs sur étal ou à la sauvette, sont tout autres.
Mariame Kane, une jolie jeune femme de 25 ans, tient son bébé dans les bras pendant que son mari, Alioune s’occupe de transférer du crédit à des clients pressés. L’endroit où ils ont installé leur cantine est exigu du fait de la reconstruction de la célèbre avenue devenue impraticable à cause de chantiers à n’en plus finir.
« Mon mari et moi, adhérons au programme de l’Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré. Cet homme mérite qu’on se mobilise pour lui. Ses paroles sont rassurantes, il sait être convaincant quand il s’adresse à la Nation. Il sait se mettre à la place des gens et leur manifester son soutien. Je voterai pour lui, c’est sûr ».
Un tour fait aux abords de la Poste de Fann permet de recueillir d’autres avis. Les guinéens qui y vendent des jus de fruits sont formels sur un point. L’un d’entre eux prend la parole et avance que : « la campagne électorale a débuté de façon timide à Dakar. Des réunions au siège des partis se sont tenus malgré l’absence d’enthousiasme de certains électeurs potentiels. Cette campagne devrait pourtant faire la différence puisqu’elle se présente comme étant le premier scrutin libre depuis l’Indépendance obtenue en 1958. »
Selon notre interlocuteur, la campagne de son candidat favori issu de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) Cellou Dalen Diallo débutera ce Samedi qui correspond curieusement à la date limite de dépôt des candidatures. Un meeting réunira tous ses militants. En plus de cela, des évènements tels que des émissions radios et de télévision, des journées portes ouvertes, des visites de proximité et de courtoisie auprès des différentes associations de ressortissants guinéens au Sénégal sont prévus par l’UFDG en vue de s’attirer les faveurs des électeurs, le jour du scrutin. De même, des sessions de formation organisées par les membres du parti initieront les électeurs potentiels sur le déroulement du scrutin. Pour les férus du ballon rond, un tournoi est prévu de même que des soirées traditionnelles guinéennes.
Par ailleurs, des entités politiques telles que l’Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré ; le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé ; l’Union pour le Progrès et le Renouveau (UPR) d’El Hadj Ousmane Bâ ainsi que le Parti de l’Espoir pour la démocratie nationale (PEDN) de Lansana Kouyaté, sont bien représentés au Sénégal.

A titre d’exemple et après s’être rendu successivement au Gabon et en Côte d’Ivoire du 16 au 20 mai 2010, Ousmane Bâ est parti au Sénégal pour y battre campagne.
Ainsi, il a voulu maintenir des contacts avec ses militants résidant dans ces pays, à la veille des présidentielles de juin en Guinée.
Accueilli un peu partout, dans l’enthousiasme et la communion, il est tombé sur des militants dévoués au cours des conférences et des meetings qu’il a présidés par la suite.
En outre, il s’est entretenu avec l’électorat potentiel représenté par les communautés guinéennes établies au sein des capitales du Gabon, de la Côte d’ Ivoire et du Sénégal, où il s’est rendu récemment. Des réunions de travail ont également été menées par ses bons soins en compagnie de ses électeurs.
En fin de compte, Ousmane Bâ a aussi fait la connaissance des responsables politiques et administratifs des pays visités. C’est pour dire qu’il a eu l’occasion de discuter avec eux de la crise qui subsiste en ce moment en Guinée.

Tour d’horizon effectué sur les profils de quelques candidats.

Abe Sylla : Agé de 59 ans, il se présente comme le « candidat de la diaspora ». D’origine guinéenne, il s’est installé depuis quatre décennies aux Etats-Unis. Il a commencé par lancer sa campagne électorale dans sa ville natale à Kindia, située à 135 kilomètres de Conakry, dans la Basse-Guinée.

Aboubacar Somparé
: Cet ancien fidèle de Lansana Conté et ancien Président de l’Assemblée nationale est âgé de 65 ans. Cependant, il se distingue par son passé politique un peu particulier. Ayant été le dauphin constitutionnel de Lansana Conté, A. Somparé n’a pas eu la chance d’occuper le fauteuil présidentiel, suite au putsch mené en Décembre 2008 par Moussa Dadis Camara. Originaire de la Haute-Guinée, Somparé a été investi par le Parti de l’Unité et du progrès.

Abraham Bouré
: Le candidat du Rassemblement des Guinéens pour l’Union et la Démocratie(RGUD), avait été l’ancien l’ancien Secrétaire général de l’Union des pays du fleuve Mano qui renferme la Guinée, le Libéria et la Sierra Léone.
Economiste de son état, A. Bouré eut à travailler à la Primature où il exerça les fonctions de Conseiller économique à la Primature durant tout le mandat de Sidya Touré.

Alpha Condé
: A 72 ans, le responsable du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), représente le plus important des opposants historiques qui ont eu à présenter leur candidature aux présidentielle aussitôt après la forclusion de droit du Premier ministre Jean Marie Doré.
Trouvant ses origines en Basse-Guinée, Alpha Condé s’envole pour la France à l’âge de 15 ans, en vue d’y poursuivre des études. Par la suite, Sékou Touré le condamne à mort par contumace en 1970. Débute dès lors une vie d’éternel opposant qui le mènera tout droit, et pour la 2ème fois en prison où il séjournera pendant 20 mois. Cela s’est passé en l’an 2000, au moment où il présentait encore une fois sa candidature contre le Général président.

Alpha Ibrahima Keira
: Il fut ministre dans plusieurs gouvernements sous Lansana Conté. A 56 ans, ce membre de la famille de l’ancien président Conté dont il avait épousé la belle-sœur, reflète l’image du « commis de l’Etat ». Diplomate de carrière, Keira, le candidat du Parti Républicain (Pr) se voit gratifié d’une décoration en 1998, par le Président français, Jacques Chirac dans l’Ordre National du Mérite.

Boubacar Bah :
Durant 20 ans, cet autre pur produit de l’émigration a vécu aux Etats-Unis où il a étudié et travaillé pendant un moment. Il est originaire de Conakry et représente l’ADPG.

Boubacar Barry
: Agé de 46 ans, cet architecte est l’ami d’enfance de Dadis Camara. D’ailleurs, au lendemain de la prise du pouvoir par ce dernier, Barry se voit confier le poste de super ministre. En outre, il est le fils du fameux Alpha Omar Barry. Ce dernier fut de son vivant proche de Sékou Touré dont il a été le ministre avant son incarcération et son assassinat au camp Boiro.

Bouna Keita : D’habitude, il s’investit dans le secteur des diamants. Et pour cette raison, son entrée dans l’arène politique n’est pas passée inaperçue. S’étant révélé au public sous le régime de Dadis Camara, Keita devient le candidat du RPG. En somme, il s’est distingué par le soutien inconditionnel qu’il a apporté à Dadis, en compagnie d’autres entités politiques, jusqu’à ce que Dadis soit victime d’un attentat au mois de décembre 2009.

Cellou Dalein Diallo
: Le candidat de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) est âgé de 58 ans. Sous ces airs sérieux, cet allié de Lansana Conté a occupé pendant dix ans plusieurs portefeuilles ministériels avant de finir Premier ministre entre décembre 2004 et avril 2006. Ayant travaillé précédemment à la Banque Centrale, Cellou élargit les rangs du Général Conté dont il rejoint l’équipe en 1995. En 1996, sa notoriété prend un sacré coup suite à une bourde commise. L’opposition l’accueille une année plus tard.

le soleil.sn

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