Maodo Malick Mbaye est le président du mouvement Gueum Sa Boop. Dans cet entretien exclusif, il donne son avis sur le protocole de Reubeus.
Quel regard portez-vous sur le retour au premier plan du débat relatif au protocole de Rebeuss, avec en toile de fond l’intégrité morale contestée d’Idrissa Seck ?
Le débat sur ce fameux protocole de Rebeuss est un débat que je trouve dégoutant personnellement. Je n’accorde aucun crédit aux propos d’hier comme d’aujourd’hui autour de ce fameux protocole. Au regard des dénégations, des reniements, des revirements des différents acteurs et de ceux qui ont apporté des témoignages à propos de ce protocole de Rebeuss. . L’un dans l’autre ce protocole de Rebeuss ne m’intéresse pas. Je suis plus préoccupé par le protocole pour la paix, le protocole pour une éducation de qualité, un protocole pour une meilleure compréhension du bilan du président Macky Sall par les Sénégalais. L’autre élément est que ce débat nous dessert, nous membres de la mouvance présidentielle. A quelques mois d’un rendez-vous électoral d’envergure comme les législatives où nous devons conforter notre majorité, à deux ans du rendez-vous du président Macky Sall devant les électeurs, je pense que nous de la mouvance présidentielle nous devons utiliser nos énergies à rendre visibles les réalisations du président Macky Sall et de son régime, à conforter la position du président et des acteurs de la mouvance présidentielle qui sont dans un dynamique de gestion vertueuse de nos deniers publics. Je crois que c’est un débat inutile, puéril qui a la limite nous dessert. Au moment où nous parlons de cela, le gouvernement est en train de faire de grandes enjambées dans la campagne agricole, l’école sénégalaise qui était quasiment perdu est en train de reprendre le bon chemin. Les examens qui suscitaient des craintes sont en train de se tenir normalement. Le président est en train de lancer de grands chantiers. J’invite les uns et les autres, en tout cas de la mouvance présidentielle, à mobiliser les énergies autour de cela et à faire de la culture du dialogue et d’ouverture une vertu. Pour terminer sur ce sujet je pense sincèrement que le débat autour de ce fameux protocole de Reubeuss profite bien à Idrissa Seck dans le contexte actuel .
Un protocole en appelant un autre d’aucuns subodorent l’existence du protocole de Doha qui sous tendrait la libération et l’exfiltration de Karim Wade vers le Qatar. Comment envisagez-vous cette situation?
Il n’y a aucun protocole de Doha. Parler du protocole de Doha c’est comme discuter du sexe des anges. Il n’y a aucun protocole de Doha. Karim Wade a été libéré par la magnanimité et l’esprit humanitaire du président Macky Sall. Naturellement tout le monde a des amis, mais notre envergure sociale détermine la portée de nos amitiés. Tout le monde n’a pas un ami qui s’appelle l’émir du Qatar. Karim Wade a un ami en la personne de l’émir du Qatar qui a plaidé pour sa libération. Je crois que tout ce qui se dit peut rentrer dans le cadre de commérages. Ce que je sais par contre c’est que dans le fonctionnement de tous les Etats au monde il ya une partie de mystère. Il y a des choses qui se passent dans notre pays, qui se sont passées dans notre pays il y a 20 – 30 ans dont le commun des mortels, le citoyen lambda n’aura jamais la maitrise parce que c’est l’Etat qui est ainsi fait. Evitons de dire que Karim Wade était un détenu comme les autres détenus. Il n’y a rien de plus faux que cela. Karim Wade n’est pas un citoyen comme les autres. Même s’il bénéficie des droits et privilèges comme tous les citoyens. Aucun des anciens ministres n’a été ministre du ciel et de la terre et n’a été fils du président de la République. Aujourd’hui tous les ministres de l’ancien régime ne sont pas fils d’un ancien chef d’Etat. A ce titre il faut accepter que même s’il est un citoyen comme les autres, la nature, la société ne l’a pas perçu et ne l’a pas accepté comme tel. C’est la raison pour laquelle sa libération charrie autant de passion. Maintenant sur un autre niveau, je crois qu’il faut rendre hommage au président de la République qui est le chef suprême des Armées, président du conseil supérieur de la magistrature qui, de la phase d’enquête à la condamnation, jusqu’à sa libération, a tenu face à des pressions internes, comme externes endogènes comme exogènes. Il a laissé la justice faire son travail et il l’a libéré par pur humanisme. Je termine à ce niveau en disant que dans le dossier Karim Wade , le président Macky Sall a agi en homme libre, insensible à la pression et allergique au chantage. Ca je crois qu’il nous l’a démontré davantage.
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