Le jeu était déjà cerné depuis la manche aller avec une avance très confortable de l’adversaire ivoirien. Mais sportivement, on pouvait encore espérer sans trop pousser le rêve en laissant croire au miracle. Nous avons joué et nous avons perdu. Perdu dans tous les sens et il urge cette fois de s’arrêter et de penser en profondeur notre football.
Sur le terrain, l’adversaire n’est pas des moindres. La Côte d’ivoire est la première équipe africaine composée de grands joueurs expérimentés et très matures. Pourtant, les autorités sportives du pays n’ont pas suffisamment sonné l’alerte quant à ce résultat qui était plus qu’une évidence.
On dira certes que l’arbitrage a mis le feu à la caserne. Mais cela aussi ne doit pas surprendre les observateurs avisés du football africain. Les prises de décisions «osées» de notre fédération face au «Monstre de Hayatou» lors de la dernière assemblée générale de la CAF avait son revers. Le courage de Maître Augustin Senghor a payé. Le Sénégal assume sa diplomatie sportive osée qui consiste à tutoyer le «Chef». Hélas le Chef a parlé à ses poulains. Au finish deux penaltys en deux matches et le Sénégal est sorti de la course pour la CAN 2013.
L’élimination est la première conséquence mais les dégâts collatéraux seront tout aussi considérables. Le sort du Sénégal reste suspendu à la bonne volonté du Chef et de sa cour. Hayatou va sévir et ce sera certainement de la plus forte des manières. A ce jour, quatre conséquences majeures sont à craindre.
Premièrement, l’Etat du Sénégal mettra la main à la poche pour payer une amande. Avec un budget déjà maigre, les techniciens du Ministère des sports devront cogiter pour trouver cet argent dont le montant n’est pas encore connu. A l’arrivée, ce sont certaines disciplines qui vont trinquer.
Deuxième conséquence, le seul stade «opérationnel» du pays pourrait être suspendu. Très pauvre en infrastructures, le Sénégal doit revisiter son carnet d’adresse pour trouver un pays d’accueil tout en restant conscient de la situation géopolitique de nos voisins immédiats, sans verser dans d’autres considérations. Suivez mon regard
Troisième conséquence, cette situation va déteindre sur les autres équipes sénégalaises encore en lice dans les compétitions internationales. Les cadets en course pour une qualification, les lionnes en route pour la CAN sont également en danger.
Quatrième conséquence, la gouvernance du football sénégalais se retrouvera ébranlée et encore une fois, on va vers un recommencement. Les acquis de cette équipe fédérale seront certainement remis en cause par la probable nouvelle équipe. En définitif, les choix de l’équipe fédérale n’ont pas fini de susciter la controverse. Pour une fois, on peut espérer une réflexion en profondeur de notre politique sportive en général.
Viyé DABO
Journaliste sportif
