Après avoir donné son nom à une loi et concouru à une élection présidentielle, Christiane Taubira fait, à 60 ans, son entrée au gouvernement, où elle représentera une facette originale de la gauche et contribuera à la parité voulue par François Hollande.
Née à Cayenne, en Guyane, dans une famille modeste, cette porte-parole de la diversité qui a toujours conservé sa liberté de ton a débuté sa carrière politique comme militante indépendantiste.
La nouvelle ministre de la Justice est l’initiatrice de la loi Taubira, votée le 10 mai 2001, qui reconnaît comme crimes contre l’humanité la traite négrière et l’esclavage.
Candidate à la présidentielle de 2002 sous l’étiquette du Parti radical de gauche (PRG), elle avait recueilli 2,32% des voix au premier tour.
Ralliée à la candidature de la socialiste Ségolène Royal pour la présidentielle de 2007, elle dira ensuite avoir décliné une offre de Nicolas Sarkozy, qui lui proposait d’entrer au gouvernement.
Peu sensible à la discipline de parti, elle a souvent marqué son indépendance, notamment, en prenant position pour le « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005 alors que le PRG, dont elle était alors vice-présidente, appelait à voter « oui ».
Députée de Guyane depuis 1993, elle anima souvent les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
Elle a apporté son soutien à Arnaud Montebourg lors de la campagne pour la « primaire » socialiste, que le député de Saône-et-Loire a terminée à une inattendue troisième place.
Ralliée ensuite à François Hollande, elle a participé aux meetings du candidat socialiste en Guyane et aux Antilles avec sa fougue habituelle
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