Rencontrant le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances à Washington, la vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique a demandé une hausse du coût de l’électricité. Menaçant, si tel n’était pas le cas, de suspendre les financements de la Senelec. Abdoulaye Diop lui a affirmé que Wade écartait systématiquement cette éventualité, appréhendant des menaces de troubles en cas de hausse. Ce qui a fait revenir Obiageli Ezekwesili à de meilleurs sentiments. Quant au sous-secrétaire d’Etat aux Affaires économiques, Robert Homak, il s’est interrogé sur les compétences, jadis détenues par le ministre de l’Economie et des Finances, transférées depuis à Karim Wade. Après avoir précisé à ses interlocuteurs que le ministre de la Coopération gérait uniquement l’Asie, le Moyen-Orient et l’Inde, Abdoulaye Diop, parlant de bonne gouvernance, a d’ailleurs cité en exemple la création au sein du ministère de Karim d’un comité de veille.
Le voile continue de se lever autour de la visite à Washington du ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, accompagné pour l’occasion d’une délégation composée, entre autres, de Madame Niouka Diouf, conseiller du président de la République chargé des Affaires économiques. Le moins que l’on puisse dire est que l’argentier de l’Etat n’est pas du genre à se laisser tordre le bras. La preuve par la rencontre qu’il a eue le samedi 24 avril avec la vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique Obiageli Ezekwesili, en présence du Directeur général adjoint du Fonds monétaire international. Une réunion à laquelle a pris part la directrice de l’agence Bceao, Fatoumata Zahra Diop, l’ambassadeur du Sénégal, Fatou Danielle Diagne, le directeur de la dette et de l’investissement, le directeur de la coopération économique…
Selon des sources autorisées, la vice-présidente de la Banque mondiale a demandé au ministre de l’Economie et des Finances de faire tout son possible pour que la Senelec d’appliquer la vérité des prix en augmentant le coût de l’électricité. Menaçant d’ailleurs, si cela ne se faisait pas, de suspendre le financement que la Banque mondiale accorde à la Senelec. Niet catégorique du ministre des Finances, qui a fait savoir à son interlocutrice que le Chef de l’Etat s’opposait catégoriquement à cette éventualité. Mieux, Abdoulaye Diop a ajouté que pour rendre plus efficace Senelec, le gouvernement n’avait pas besoin d’augmenter le coût de l’électricité ; surtout que, selon lui, cela risque d’accoucher des émeutes. Aussi, Diop a-t-il rappelé la « révolte » des Imams qui s’étaient réunis en collectif à la suite de la dernière hausse. Pour lui, les populations souffrent déjà de la cherté de la vie. « Nous ne pourrons pas expliquer une hausse aux populations », a-t-il martelé, avant que la vice-Présidente de la Banque mondiale ne revienne à de meilleurs sentiments. D’ailleurs, comme l’affirmait le ministre de l’Energie au Conseil économique et social, le ministre des Finances a ajouté que cette hausse ne se justifiait pas si le prix du baril n’atteignait pas les 90 dollars. Auparavant, Abdoulaye Diop l’aura informée de tous les efforts faits dans le cadre de la recapitalisation de Senelec.
Cela dit, la vice-présidente de la Banque mondiale s’est félicitée des efforts du Sénégal, notamment avec le nouveau code des marchés. Abdoulaye Diop de préciser que le code a été noté avec les mêmes points que celui des pays développés, y compris les Etats-Unis. Le Dga du Fmi a salué les efforts du Sénégal dans le paiement de la dette intérieure et le règlement de la dette causée par les dépenses extra budgétaires.
Le ministre d’Etat dédouane Karim
L’autre rencontre, c’est celle que le ministre d’Etat a eue avec le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires économiques, Robert Homak. Selon des sources très sûres, ce proche d’Hilary Clinton a interpellé le ministre d’Etat sur les informations selon lesquelles la Coopération lui avait été retirée au profit du fils du Président. L’occasion pour Abdoulaye Diop de faire des précisions à son interlocuteur. Aussi, le ministre des Finances a expliqué au sous-secrétaire d’Etat que Karim Wade ne s’occupait que de la coopération avec les pays du Moyen-Orient, de l’Asie et de l’Inde. Et que pour les autres pays, c’était lui. Le ministre des Finances de préciser que ceci ne saurait être considéré comme un « délestage » de ses compétences puisqu’il a toujours son mot à dire. Le sous-secrétaire d’Etat a aussi abordé la question de la transparence dans les marchés publics en se félicitant des efforts du Sénégal, notamment à travers l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Abdoulaye Diop, prenant la balle aux rebonds, de lui faire remarquer d’ailleurs que le même Karim Wade a instauré une nouveauté sur laquelle devraient s’inspirer les autres ministres, à savoir la création au Ministère de la Coopération internationale d’un Comité de bonne gouvernance dans la passation des marchés publics.
Pas de pitié pour les « blanchisseurs » d’argent
Le sous-secrétaire d’Etat, tout en se félicitant du travail de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent, a dit espérer que ceux qui ont été impliqués ne bénéficieraient pas de protection. Sur ce point précis, Abdoulaye Diop s’est voulu très ferme. Après avoir expliqué que le Sénégal est l’un des premiers pays de la sous-région à se doter d’une Centif, avec le Niger, il a ajouté que Wade, au contraire, est décidé à lutter contre ce fléau. Et que tous les coupables avérés de blanchiment d’argent seront traqués, arrêtés et jugés conformément à la loi sénégalaise. Le ministre des Finances de soutenir que l’Exécutif n’interviendra pas dans le traitement judiciaire des dossiers. Par ailleurs, le Fmi a promis un appui technique au Directeur général des Impôts et Domaine, Amadou Bâ, dans le cadre de la modernisation du Fisc.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info
Je le vois « futur président su Sénégl », ce monsieur.
Mieux, je le souhaite!!!
A bon entendeur…