Ismaïla Madior FALL, professeur de, droit constitutionnel à l’Ucad : « La focalisation des débats sur la chose juridique est pathologique »

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Le Pr Ismaïla Madior Fall qualifie la focalisation des débats au Sénégal sur la chose juridique « d’anormale » et de « pathologique ». « Dans un pays, il n’y a pas que les institutions », soutient le Constitutionaliste qui intervenait samedi dernier, à l’Ucad 2, lors de la conférence sur les régimes politiques au Sénégal.

Dans une démocratie digne de ce nom, les débats portent sur les politiques publiques, selon le Pr Ismaïla Madior Fall, qui s’exprimait, samedi, à l’Ucad 2, lors de la conférence-débats co-organisée par le  Centre de recherche, d’études et de documentation sur les institutions et les législations africaines de (Crédila) et l’Ong Open Society initiative for west africa (Osiwa). Cette conférence portait sur l’œuvre du Pr Seydou Madani Sy intitulée « Les régimes politiques sénégalais de l’indépendance à l’Alternance ».

Dans beaucoup de démocraties, soutient le Pr Fall, les gens ne discutent pas des institutions. « Il y a un consensus historique sur le schéma institutionnel qu’il faut avoir. C’est tout. De temps en temps, on fait quelques réformes pour améliorer les institutions et les adapter », a expliqué le constitutionnaliste qui pense que les débats au Sénégal devaient plutôt porter sur la sécurité sociale, la couverture médicale, l’insertion des jeunes, les programmes d’hygiène, de santé, de logement, d’infrastructures, d’agriculture, de désenclavement des régions, etc.

« Je veux dire que les discussions ne doivent pas simplement se focaliser sur la révision de la Constitution, la diminution du mandat présidentiel, la modification de la Constitution pour que le président se représente », a indiqué le Pr Fall, qui justifie cette focalisation des débats sur la chose juridique parce qu’il appelle un « malaise institutionnel ».

« Il y a quelque chose de frappant quand on analyse l’histoire politique du Sénégal. Ce sont des problèmes qu’on croyait résolus qui reviennent. Depuis 1963, on discute sur les élections, la durée du mandat, les pouvoirs jugés « exorbitants » du président de la République, etc. On tourne en rond. Et je ne comprends pas cette dialectique du retour », a souligné le constitutionnaliste.

Cette « permanente » problématique institutionnelle doit « finalement » emmener les Sénégalais à « revoir leur rapport à la politique, au pouvoir et surtout leur rapport aux  institutions ».

Abdoulaye DIALL

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