A l’instar des autres partis de l’opposition, le Bloc des centristes-Gaïndé (Bcg), a fustigé, hier, la «sortie médiatique fallacieuse de M. Cheikh Tidiane Sy, ministre de la Justice» qui a accusé les jeunes de l’opposition «de tentative de coup d’Etat». Dans un communiqué rendu public, hier, les compagnons de Jean-Paul Dias se sont prononcés sur la sortie du ministre de la Justice à propos d’une tentative de coup d’Etat. Pour le Bcg, cette «déclaration a terni l’ambiance harmonieuse du 19 mars». D’ailleurs, le Secrétariat de ce parti ne semble pas surpris par cette affaire. En effet, disent les «centristes», Cheikh Tidiane Sy «est coutumier de ce genre de faits». Ils rappellent : «C’est lui qui, par le passé, avait annoncé, tout aussi publiquement, l’interception d’un container d’argent liquide importé du Gabon par un chef de parti politique. C’était faux !». Ensuite, poursuivent-ils, «c’est encore lui qui, après avoir instrumentalisé la Dic pour pourchasser notre compagnon Jean-Paul Dias jusque dans l’enceinte de la Cathédrale de Dakar le jour du Vendredi Saint, avait actionné la Justice pour faire accuser, mensongèrement, notre Premier secrétaire de fomenter un complot…contre l’autorité de l’Etat».
Même s’ils se réjouissent du démenti apporté par le porte-parole du gouvernement, les compagnons de Jean-Paul Dias n’en exigent pas moins des excuses publiques de la part du Garde des Sceaux, mais aussi sa démission immédiate du gouvernement. Car, les faits sont à leurs yeux, suffisamment graves : «Multi récidivisme aggravé dans la diffusion de fausses nouvelles, irresponsabilité dangereuse caractérisée, mensonges répétés de nature à jeter le discrédit sur les institutions et à entamer gravement le moral du pays.» A défaut de s’exécuter, le Bcg demande au président de la République de se débarrasser, sans délai, «de cet individu qui a cessé, depuis longtemps, de lui apporter quelque chose de constructif». En effet, les «centristes» pensent que «le sentiment de dégoût et le rejet que les Sénégalais manifestent à son endroit émanent bien des comportements arrogants et ostentatoires de ses affidés incapables de répondre à la demande sociale (…) tout autant que des mensonges du genre de ceux de Cheikh Tidiane Sy».
Pour sa part, le Bcg réaffirme tout son soutien actif à la jeunesse militante de l’opposition et l’invite à «ne pas permettre que ce qui s’est passé avec Talla Sylla puisse se reproduire contre un (de leurs) membres». Un seul mot d’ordre : «La nécessité de tenir permanente la légitime défense.» En outre, le Bcg dit ne pas comprendre la réaction des autorités face aux informations qui ont fait état de la présence de soldats sénégalais dans les rangs de la rébellion ivoirienne dont une douzaine d’entre eux auraient été abattus. Il constate que «le ministre des Affaires étrangères (Madické Niang) a mollement tenté de démentir ces informations, sans convaincre». Pendant ce temps, «nul n’a entendu celui des Forces armées, (Bécaye Diop)». Le Bcg réclame alors le retrait du contingent sénégalais servant sous commandement de l’Onuci, à l’instar du Ghana et du Bénin. En effet, Jean-Paul Dias et Cie trouvent «absurde et irresponsable de se passer d’un demi millier d’hommes (Onuci : 200 ; Bouaké : 300) mis à la disposition d’un camp partie au conflit ivoirien, alors qu’il est établi qu’il y a des bandes armées qui ravagent le sud du pays». Ils invitent ainsi «toutes les familles de militaire ayant connaissance de la présence de leurs enfants en Côte d’Ivoire à lui révéler ainsi qu’au pays tout entier, tout maquillage de décès supposé être intervenu en Casamance, alors qu’il aurait eu lieu en Côte d’Ivoire».