Le prochain virage

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Une position connue des grands joueurs d’échec, est de ne pas bouger, dans l’attente de la faute de l’adversaire. C’est à cette stratégie que se livrent les principaux membres de la coalition présidentielle. Le président Macky Sall, le titulaire du perchoir de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, et surtout, le patron de « Rewmi », Idrissa Seck, qui n’étaient d’accord que sur leur opposition au président Wade, sont des alliés qui se sourient, mais avec le couteau entre les dents…

Me Wade avait dit ici un jour, à l’entame de son magistère, en 2000, que les grands bandits avaient un code d’honneur qu’ils respectaient jusqu’au moment du partage du butin. Mais le pouvoir, est-il seulement un trésor de guerre ?

La décision des Sénégalais –65% d’entre eux- ne saurait être réduite, à une sorte de partage de dividendes politiques, comme un partage de jetons à l’occasion du conseil d’administration d’une entreprise. Or, c’est l’image que rend l’actuelle majorité présidentielle. Macky Sall gagnerait à mettre un terme à cette situation qui le le maintient comme un otage ; comme s’il avait besoin de certaines onctions historiques pour dérouler sa gouvernance.

C’est en réalité un jeu de dupes. Ces alliés d’un genre particulier étaient tous adversaires, il y a moins de dix-huit mois. Tous tant qu’ils sont, personne parmi eux ne souhaitait voir l’actuel locataire du palais présidentiel être à cette place. Mais la recherche du neuf a fait la différence, lors de la présidentielle de février/mars 2012.

Car, en face, c’était du vieux, sauf les « enfants » du Pds, l’actuel président de la République, et son allié/opposant le plus perspicace, en l’occurrence, l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck. En effet, l’actuel casting des principaux leaders politiques montre des « dinosaures » issus du Parti socialiste historique, des leaders de la Gauche tous acteurs de la contestation anti-Senghor qui a culminé avec la crise de 1968 et des ersatz de la société civile.

Il est paradoxal de voire le maire de Thiès être, aujourd’hui, le plus farouche opposant à Macky Sall, même si des ministres issus de son parti, « Rewmi », siègent en conseil des ministres. Dans un subtil messianisme condescendant, Idrissa Seck répète à chacune de ses sorties qu’il a un agenda bien précis. Grosso modo, sa ligne politique est de faire croire que Macky Sall n’est pas à sa place ; que c’est la sienne. N’avait-il pas dit ici un jour qu’il serait le quatrième président de la République du Sénégal ? Il pense à sa carrière, chose normale ; il truste le statut de chef de l’opposition, le Pds étant à la recherche d’un leader charismatique.

Son talent aidant, il est le plus qui fait mal à l’esprit de la coalition au pouvoir. Comme dans une partie de poker, chacun veut pousser l’autre à la faute. L’un attend que le maire de Thiès prenne l’initiative de la séparation ; l’autre, provoque, plante des banderilles dans le dos de son « allié » pour espérer un jour bénéficier de la position de la victime.

Dans tous les cas, cette politique des quotas pour les alliés, ne saurait prospérer. Un sentiment de partage du gâteau est largement partagé au sein de l’opinion. Alors que l’économie reste toujours plombée et que la demande sociale demeure constante, sans oublier les crises dans l’éducation et la montée de l’insécurité, il n’est pas à exclure que des actes forts soient posés au cours des prochains jours. Remaniement ?

Macky Sall s’apprête à développer une stratégie basée sur les forces du Ps et du pôle de Gauche qui lui sont favorables, Aj, Pit et Ligue démocratique. Le débat sur la durée du mandat de Moustapha Niasse en tant que président de l’Assemblée nationale illustre la nouvelle configuration qui s’annonce. Cette représentation des alliances basées sur de faux consensus est illustrée par les crocs en jambe que se donnent l’Alliance pour la République, l’Alliance des forces de progrès et « Rewmi ». Triste coalition !
nettali.net

1 COMMENTAIRE

  1. État de droit, gouvernance vertueuse, transparence, etc. à l’épreuve des faits.
    « Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. »

    Un recteur qui ignorait royalement l’autonomie des structures et les lois du Sénégal, avec une gestion hors norme tant décriée par les syndicats et des citoyens de tous bords se retrouve nommé Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche, sans autre forme de procès. Les faits avérés qui lui sont reprochés sont d’une telle gravité qu’il ne doit certainement son « salut » (c’est temporaire, car un jour chacun rendra des comptes, ces anciens amis du PDS ne diront pas le contraire) que grâce la transhumance du PDS à l’APR à la 25ème heure. Les « amis » avant la patrie.

    Sauvons nos universités publiques du naufrage.
    (leral.net 9 oct. 2012 de Citoyen)

    Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l’enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l’UNESCO. Nos instituions d’enseignement supérieur ont surtout un problème de management ([b]mal gouvernance, corruption, népotisme, dépenses de prestige, gestion solitaire en lieu et place de la gestion démocratique et légale, non respect des lois et des règlements, etc.[/b]) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire ([b]avantages indus, intimidations, etc.[/b]), des autorités étatiques qui, jusqu’à présent, feignent de ne rien savoir (n’ont-ils pas les moyens de savoir ce qui se passe ?) pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques !) qui sont nommés à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme des monarques en gérant la chose publique à leur guise.

    Face à la démission de l’État, nos universités croulent sous le poids de dettes dues aux créanciers (banques, hôpitaux, Sonatel, Senelec, SDE, fournisseurs divers) et chaque corporation s’évertue à demander toujours plus pour « améliorer ses conditions d’existence » et parfois au détriment des intérêts de la communauté. Ainsi donc, la crise est donc une conséquence logique de l’inaction de l’État.
    En effet quand les dirigeants (nommés par les autorités) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde (pour ne pas dire promus à des stations plus juteuses), les syndicats demanderont des chosent hors normes et c’est le début du CHAOS.
    A l’État de faire l’état de la gestion de ceux qu’il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d’étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.

    L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d’enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
    Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je proposent des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d’être juge et parti.
    Il n’est jamais trop trad pour bien faire un devoir citoyen.

    ———————-kathior, 24 novembre 2012 00:18 de nettali —————-
    DÉCLARATION SAES

    La section SAES-UGB s’est réunie en AG ce jeudi 11 octobre 2012 en vue d’évaluer la situation qui prévaut en interne au sein de notre institution universitaire.
    Devant le constat :
    d’une situation générale de mal gouvernance,
    de non fonctionnement des structures et directions démultipliées,
    de non respect des textes universitaires,
    de mauvaise gestion des deniers publics alloués à l’UGB,
    de la dégradation des conditions de travail,
    de recrutements massifs et clientélistes de personnels non prévus dans le budget en cours,
    de retard dans le paiement des salaires et de retenues sur salaires non versées.
    L’Assemblée Générale de Saint-Louis condamne avec la dernière énergie le mode actuel de gestion du Recteur Mary Teuw Niane….

    L’Assemblée générale, note avec indignation, désolation et amertume que le Recteur de l’UGB n’a respecté aucun des engagements qu’il avait pris lors de ses dernières rencontres avec le bureau de la section SAES.
    Ainsi, l’AG exige :
    le respect des textes en vigueur sur le recrutement de personnels enseignants non titulaires,
    le paiement sans délai de toutes les sommes dues :
    Heures Complémentaires du second semestre,
    perdiem de voyage d’études aux ayant droits restants,….
    le versement effectif des prélèvements opérés sur les salaires des enseignants au profit de certaines institutions financières,
    le paiement effectif des sommes dues aux institutions sanitaires,
    L’AG regrette la lecture partielle ou contextuelle que le Recteur fait des textes qui nous régissent. Elle insiste sur l’urgence de la situation désastreuse dans laquelle se trouve l’UGB et interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité d’auditer les fonds alloués.
    Nous restons mobilisés pour la sauvegarde et la défense de notre institution.
    Vive l’Université sénégalaise, vive le SAES.

    Fait à Saint-Louis le 12 octobre 2012.
    L’Assemblée Générale
    ————-
    SYNTUS (Syndicat des travailleurs de l’UGB de Saint louis).
    Saint Louis, 22/06/2012.

    APPEL A LA COMMUNAUTÉ CONTRE LES DÉRIVES D’UNE GESTION SOLITAIRE.

    Depuis quelques années la gestion solitaire, le subjectivisme, le népotisme et les règlements de compte sont monnaie courante a l’UGB. Dans la vie des établissements ( UFR LSH, CCOS…) comme dans la gestion des ressources humaines (recrutement, traitement salarial, nominations) les exemples ne se comptent plus. Retraits de prérogatives, mises en quarantaine et tentatives d’humiliation sont le lot de ceux et celles qui qui refusent de marcher au pas et qui ont osé faire face.

    LE SYNTUS FERA FACE COMME PAR LE PASSE.

    Nous avons toujours préfère le dialogue social constructif a la confrontation. C’est pourquoi depuis la tentative avortée de licenciement dont certains de nos camarades ont été victimes en 2010 et toutes les tentatives vaines de déstabiliser notre syndicat, nous avons voulu rester sereins et positifs.
    Seulement la récidive dans l’irrespect et le manque de considération à l’ endroit des travailleurs y compris certains de ces collaborateurs attitres, du Recteur, mettent gravement en péril la gestion démocratique et la justice sociale.
    C’est pourquoi sentinelle au service exclusif de l’institution, le SYNTUS est résolu a faire face pour réinstaller la confiance et la joie de travailler ensemble toutes composantes confondues au développement concerté de l’UGB.

    VIVE LES SYNTUS, VIVE L’UGB.
    L’Assemblée générale
    _

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