Les forces vives gambiennes ramassent leurs forces

Toujours au sujet de la situation en Gambie. L’opposition juge qu’elle « reste préoccupante » après que « les militaires de Yaya Jammeh ont massacré les manifestants tuant trois personnes dont Solo Sendeng, Nogay Ndiaye et Elhadji Cissé ». Et pendant ce temps, disent les opposants gambiens, « les autres sont dans des conditions critiques, car continuant à subir des tortures dans les prisons ». D’ailleurs, poursuivent-ils: « Les prisonniers n’ont toujours pas été entendus sur procès-verbal et n’ont aucun contact avec leur famille encore moins avec le reste de l’opposition. Le régime de Jammeh va donc fournir un dossier d’accusation contre ces derniers, comme il a l’habitude de le faire, avant qu’ils ne soient présentés au procureur de la République ». Selon eux, « que la communauté internationale ne soit pas surprise de voir dans le dossier que les manifestants voulaient déstabiliser le régime en place ».

Face à cette situation, c’est le branle-bas de combat. « Le conseil national de la jeunesse dont le président vient de rendre sa démission, une des plus grandes institutions du pays instaurée par Yaya Jammeh et qui englobe l’ensemble des jeunes gambiens a tenu à se départir du Président en appelant au rassemblement » qui s’est tenu hier à la place de West Field à Serekunda », souligne l’opposition qui annonce qu’il va se réunir « dans les 24 heures pour peaufiner sa stratégie de réponse à Yaya Jameh et cette réponse sera à la hauteur des actes posés par le président dictateur ». Il est aussi annoncé que « la communauté gambienne basée au Sénégal va organiser un grand rassemblement devant l’ambassade de Gambie à Dakar mercredi à partir de 17h et ce même rassemblement sera organisé partout dans le monde où la Gambie a une représentation ».

Pour donner l’ampleur de la jonction des forces en Gambie, « hier, après-midi, l’ordre des avocats de la Gambie en compagnie de l’ensemble des membres de l’opposition et de la société civile était au chevet de la famille de Ousseynou Darbo pour lui présenter leur solidarité ». Par ailleurs, l’opposition gambienne a tenu à « remercier la communauté internationale notamment l’Onu, l’Union européenne et les Etats-Unis, mais aussi les défenseurs des droits de l’homme qui ne sont pas restées insensibles face à la situation extrêmement grave qui prévaut en Gambie avec l’exécution de militants et de simples citoyens par le régime de Yaya Jammeh ». L’opposition dit cependant attendre « la réaction de la Cedeao et de l’Union africaine par rapport à cette crise  que la Gambie n’a jamais connue depuis l’avènement de Président Yaya Jammeh au pouvoir et qui risque de bloquer définitivement le pays et la sous-région ».

Le Populaire