Les terres de Mbane et l’entourage du Président : un scandale de plus Par Cheikh Faty FAYE

Date:

Les terres de Mbane et l’entourage du Président : un scandale de plus

Ces jours-ci, la presse a fait état d’une situation particulièrement alarmante ayant pour cadre la Communauté rurale de Mbane. Des positions bien divergentes sont ainsi développées. A la lettre envoyée ou adressée au président de la République depuis l’Allemagne où il se trouve, le PCR local, c’est un « honorable » sénateur originaire de la région qui réagit en défenseur « attitré » des personnalités ainsi citées dans ce qui n’est rien d’autre qu’un véritable scandale.

L’entourage du président de la République est cité, par une multitude de ses proches, dans une véritable opération d’accaparement sans cause réelle des terres locales par ces hommes « étrangers »  attirés par le gain facile et la spoliation des véritables paysans locaux. Ces hommes utilisant très certainement leur position dans l’appareil d’Etat, au niveau le plus haut placés qu’ils sont, n’hésitent pas à s’attribuer des milliers d’hectares. Du Président du Sénat Pape DIOP deuxième personnage de l’Etat, au Premier ministre Souleymane Ndéné NDIAYE à une série de ministres d’Etat comme Cheikh Tidiane SY, Madické Niang, Diakaria Diaw, Djibo Kâ, Oumar Sarr, à des ministres comme Amath Sall, Thierno Lô, au Président du Conseil Economique et Social, Ousmane Masseck Ndiaye, sans oublier les frères de ministres bien servis tout comme les Sous-préfets Al Ousseynou Dème et Talla Ndiaye. Il semble que cette liste soit même plus longue.

Au regard de ces faits, une série de questions devient obligatoire :

  • Ces très hautes personnalités de l’Etat  sénégalais sont t’elles des paysans aujourd’hui pour trouver goût ainsi à la terre ?
  • Qui pourrait soutenir que cette recherche effrénée de terres riches n’est pas purement spéculative ?
  • Où sont les services de l’Etat du Sénégal pour assister aussi piteusement à un tel bradage du patrimoine national quand par exemple une société est attributaire de 50.000hectares à presque rien si l’on apprend que la valeur vénale de ces riches terres de Mbane est fixée à 75f CFA le mètre carré ?
  • Les hommes politiques très hautement placés n’ont – ils pas utilisé le pouvoir lié à leurs fonctions pour tordre le cou aux agents des administrations compétentes aux fins d’accaparement simplement et d’enrichissement programmé pendant l’exercice des fonctions et après l’exercice des fonctions ?
  • Notre Président de la République est-il bien informé de ces manœuvres de son entourage au détriment des véritables populations locales ?

Dans la perspective qu’il ne sera pas informé de cette situation réelle, une chose apparaîtrait logiquement : un réel dysfonctionnement de notre appareil administratif et politique.

Nous restons fermement attachés –jusqu’à preuve du contraire, à une hypothèse de cette nature, par naïveté  – peut-être – car le contraire serait de dire comme dans notre culture nationale authentique de par les langues nationales « que le petit âne a seulement suivi au pas le grand ». en d’autres termes toutes ces hautes personnalités de l’Etat comme son deuxième personnage officiel, son Premier Ministre, son Président du Conseil économique et social, ses Ministres d’Etat, etc. n’auraient fait que suivre l’exemple donné par Monsieur le président de la République. En effet ce dernier n’a pas hésité une seule seconde quand les occasions se sont offertes à lui, de jouer à l’accaparement sur d’énormes superficies, à titre personnel dans des zones comme Dakar centre, Yoff-Ngor, dans la région de Dakar.

Enfin une question de fond arrive indubitablement en rapport étroit avec l’actualité nationale : le nouveau découpage administratif mené tambours battants par le ministre Aliou SOW, responsable dans l’attelage gouvernementale des questions de la décentralisation et des collectivités locales.

L’homme a fait preuve ces derniers mois d’une capacité et d’un dynamisme extrêmes à saucissonner les entités territoriales fiables comme si nous n’étions pas à quelques encablures  de consultations populaires capitales. Préparerait-il, en simple exécutant bien zélé, un lendemain de report de ces joutes électorales arguant que les conditions de vote libre, transparent, fiable et démocratique ne sont pas réunies et donc, nécessité absolue de prolonger un certain mandat et que le peuple serait convaincu et croiserait, en conséquence,  les bras ?

En rapport étroit avec la situation de l’accaparement des terres de Mbane comme d’ailleurs par notre « élite » administrativo – gouvernementale, un tel pari est hautement risqué car peu réfléchi.  Notre peuple a des ressorts internes aussi durs que de l’acier trempé et les gouvernants actuels ne doivent pas se tromper en la matière, en pensant que l’impunité serait toujours la règle de base dans l’avenir de la République. Une erreur très certainement.

Signé

Pr Cheikh Faty FAYE

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Licences de pêche : Sonko et Diomaye filent du très mauvais coton (Par Moïse Rampino)

Avant leur accession à la magistrature suprême, ils avaient...

La publication des licences de pêche : quelle utilité ? (Par Mandiaye Diallo)

Il est crucial de faire la distinction entre la...