Lettre ouverte au Président de la république : Monsieur le Président, vous ne régnez pas sur le Sénégal ! (Moussa TAYE Militant du Parti socialiste)

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Monsieur le Président, vous ne régnez pas sur le Sénégal !
C’est à croire que vous avez un problème avec le mot référendum. A chaque fois que vous entendez ce mot, une sorte d’exaspération vous envahit et vous semblez en prise à un excès de colère. Les propos tenus devant la jeunesse de votre parti sont blessants pour les Sénégalais, méprisants pour vos alliés. Vous aviez pris un engagement depuis que vous étiez Monsieur Macky Sall c’est-à-dire un simple citoyen, candidat à l’élection présidentielle. Vous aviez pris l’engagement de réduire le mandat et de vous l’appliquer. « Pour donner l’exemple » ajoutiez-vous.
Aujourd’hui, paradoxalement vous êtes le seul Sénégalais à connaitre le calendrier électoral parce que vous venez de confirmer les déclarations de votre ministre de l’Intérieur qui, somme toute, a été honnête devant les Représentants du Peuple pour dire qu’il n’en connait pas grand-chose. Cela est inacceptable dans une République. Nous ne vivons pas dans un Royaume. Vous ne régnez pas sur le Sénégal. Vous le gouvernez tout simplement. La différence est grande (cf. G. Burdeau, Cours de Droit constitutionnel) Vous critiquez les intellectuels, vous critiquez les hommes politiques. Votre vocabulaire est fait de menaces, d’intimidations, de mépris sur fonds d’humour. Mais bon sang de bon dieu, Monsieur le Président, vous oubliez peut être-je n’ose pas croire que vous ignorez- que vous n’êtes que le président de la république c’est-à-dire le premier serviteur de la Nation. Votre mission est de rassurer Monsieur le Président. Non de chercher à intimider ou à humilier. Vos alliés si fidèles, si loyaux doivent à présent apprécier la place et le rang que vous leur accordez. Hélas, ce n’est que mépris.
Le peuple Sénégalais, seul souverain exige de savoir la date du référendum et le cas échéant, la définition du calendrier républicain. Est-ce trop vous demander Monsieur le Président ? A mon avis, c’est même plus simple que de lutter contre le terrorisme. Dans le secret de votre bureau, prenez ce décret parce que comme vous le disiez au Président Obasanjoà la veille des élections de 2012 : « We want elections ». Nous, aussi « we want to know » pour reprendre le chanteur Jimmy Cliff.
Je suis socialiste. Je me réfère souvent à Jean Jaurès. Je partage avec vous cette belle citation de Jaurès : « l’effort humain vers la clarté et le droit n’est jamais perdu ». Faîtes l’effort de respecter votre engagement. Il ne sera pas vain. Autrement, le réveil risque d’être brutal. Salutations citoyennes cher Président de la REPUBLIQUE.
Moussa TAYE
Militant du Parti socialiste

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