LOCALEment : Le ventre et les investisseurs

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Les entrepreneurs politiques investissent et s’investissent. C’est l’apologie de la générosité légendaire et intéressée. On parraine et sponsorise tout. Plusieurs mosquées de quartier traînent du matériel de sonorisation neuf. Les Associations sportives et culturelles (Asc) reçoivent équipements et subventions. Des lignes de crédits sont disponibles pour les femmes. Des commandes de tee-shirts, de casquettes et de tissus se font par milliers. Les animateurs de musique et autres comiques désespérés ne chôment plus. Les gérants des stations d’essence se frottent les mains. Les régies publicitaires gagnent des marchés. Ceux qui ont des biceps à vendre ont l’embarras du choix. Les oboles s’empochent.
Le ventre du militant ne crie point faim, car il peut déterminer le comportement de l’électeur au meeting et dans l’isoloir. Et la part du sorcier assureur de protection et de victoire ? C’est dire que les intrants qui entrent dans une campagne électorale bien sénégalaise sont nombreux.
Au-delà des empoignades verbales et sanglantes, des budgets annoncés, la campagne électorale et les élections locales constituent un moment économique qu’il faudrait, un jour, évaluer. Le ministère de l’Intérieur a prévu plus de 15 milliards de francs pour des frais d’organisation et d’impression des bulletins de vote. Président de l’Alliance pour la République (Apr), Macky Sall aurait décaissé trois milliards de francs Cfa pour doper ses troupes. Tous les partis en lice fonctionnent sur fonds propres. Ils ont la situation désastreuse du paysan et du jeune désœuvré, faute d’un fonds de commerce. «La politique du ventre» telle que décrite par le sociologue français Jean-François Bayard est en marche. Elle fait que le Sénégal est parmi les premières démocraties alimentaires et outrancièrement électoralistes.
L’entrepreneur le plus choyé dans les médias et autres espaces publics est le fondateur de parti politique. L’Etat au Sénégal est une opportunité d’accaparement et d’enrichissement. Toutefois, le suicide tente certains opérateurs politiques lorsque le verdict des urnes ne reflète pas le niveau de l’investissement. C’est ça aussi le charme du business politique.
lequotidien.sn

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