Macky n’était obligé (Par Souleymane Ly)

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Il est en train de se passer dans notre pays une chose inédite qui risque de passer inaperçue si on n’y met pas un révélateur.
Presque personne n’en parle mais le Président Sall est entrain de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué.
Déjà en Mars 2012, le candidat Macky, arrivé second au premier tour des présidentielles, a appelé tous les prétendants malheureux autour d’une alliance gagnante au second. Pourtant, il n’était pas obligé car même les plus profanes en politique savaient que n’importe quel candidat aurait remporté les élections, seul face à Wade.
Une fois au pouvoir, il a impliqué tous ses alliés dans l’exercice du pouvoir et la majorité est restée depuis plus de 8 ans maintenant.
Rappelons qu’en 2000, Me Wade n’avait pas pu faire mieux. Il avait limogé dès le 3 Mars 2001, soit une année après son accession au pouvoir, son plus grand allié, Moustapha Niasse, qui était nommé premier ministre dans le premier gouvernement de l’alternance le 3 avril 2000 pour le faire remplacer par Madame Mame Madior Boye.
Tout le contraire du Président Sall qui a réussi à garder jusqu’ici ses plus grands alliés de 2012.
Le noyau central de la machine qui fait fonctionner ce pays est aujourd’hui mis en branle par des hommes et des femmes d’horizons et d’idéologies différents par le seul truchement d’un homme ouvert qui a su les réunir.
Avec une grande intelligence, il a su mettre un progressiste à l’assemblée nationale, un socialiste au Haut Conseil des Collectivités Territoriales et depuis peu un libéral au perchoir du Conseil Économique et social. Dès lors, toutes ses actions pourront être arrosées par des conseils de chambres occupées par des personnes n’ayant pas forcément les mêmes inspirations idéologiques. Sa vision n’en sera que plus éclairée.
L’autre prouesse qu’il faudra reconnaître au Président Sall, c’est sa capacité à avoir fait de l’alliance Pour la République (APR) un appareil de conquête du pouvoir en 2012 et de reconquête en 2019, tout autour d’une grande coalition à chaque fois.
Par là, il a su déjouer tous les pronostics de rupture de sa coalition et par ricochet montrer que le principe général qui voudrait que les coalitions se dissolvent après l’échéance pour laquelle elles étaient créées peut bien être faux ; Une belle leçon pour tous les analystes politiques.
Déjà en 2012, certains dans son entourage étaient bien sceptiques à l’idée de nourrir l’espoir de remporter les élections en moins de 3 ans d’existence. Ils étaient même nombreux, ceux qui avaient tenté de le dissuader à se présenter contre Wade parce que disaient-ils, ses chances étaient bien minimes.
En son temps, le candidat Sall avait su très vite éviter le piège du choix d’un candidat unique par Benno Siggil Sénégal en flairant le coup de l’éclatement de la dernière minute.
Au demeurant, ils sont nombreux les responsables de l’APR qui n’ont pas su jusqu’ici faire une bonne lecture de ces prouesses de leur candidat. Peut être oublient-ils vite !
Le Président Sall a réussi à faire de l’APR une machine redoutable de conquête et de reconquête du pouvoir, c’est aux responsables d’en faire un parti fort. Ce sont ces derniers qui doivent, individuellement et à travers les différentes structures, s’atteler à la massification. 
La convergence des cadres doit recevoir plus d’adhérents, le MEER plus d’étudiants et d’élèves, la COJER plus de jeunes etc… 
Pour être fort dans la Coalition Benno, toutes les structures de l’APR doivent chercher à se muscler avec de nouveaux arrivants et entrer dans un cycle d’animation. Au lieu de chercher avec force une structuration verticale, c’est celle horizontale qui doit être privilégiée en allant au delà des querelles de positionnement. 
Les responsables qui ont été au moins une fois aux affaires, doivent par respect aux autres qui n’ont jamais eu cette chance, éviter de s’emporter dès qu’ils sont remplacés. C’est la meilleure manière d’être inélégant et condescendant vis à vis des autres devant qui vous n’avez pas plus de mérite.
Ouvrir l’attelage gouvernemental et conserver ses alliés d’hier, le Président Sall n’était pas obligé.

Souleymane Ly
Spécialiste en communication
[email protected]

1 COMMENTAIRE

  1. Une grande purge mûrie et exécutée froidement que l on peut qualifier d’exclusion et d’ouverture / d’admission. Le traitre contre ses alliés opère toujours en solitaire.dit le proverbe. Les Lô, Diakhaté, TAS, A Mbaye et consorts et des ministres et autres dignitaires relevés qui versent dans la rage rancunière et l’adversité la plus âpre ont fini par faire comprendre au Président que l’APR a été formée trop à la hâte en ayant admis dans ses rangs des opportunistes égocentriques et introvertis. Alors il fallait faire du nettoyage à grande échelle pour prévenir et s’ouvrir à des alliés libéraux du passé mieux connus de longue date. N’oublions pas que dans son accompagnage il y a déjà les Fada, les Ndéné, les Ousmane Ngom, etc. Du coup fragiliser encore plus l’opposition et jeter les bases pour des élections réussies de 2024. Une page tournée, toujours une nouvelle s’ouvre. Chaque étape a ses nouvelles exigences.et sans états d’âme comme des pions à sacrifier sur l’échiquier, pour des gains futurs escomptés. La politique, n’est-ce pas l’art de Machiavel?

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