«Madior Fall, un homme d’une dimension patriotique totale» Par Pr ABDOULAYE BATHILY

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Absent du Sénégal au moment du décès de Madior Fall, le Pr Abdoulaye Bathily, Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld/Mpt) témoigne sur l’homme.

«Madior Fall a joué un rôle très important dans notre parti, la Ligue démocratique, où il a fait toute sa carrière. Très jeune, il a commencé à militer dans la clandestinité. Il a été membre actif du comité de rédaction du journal «Vérité» qui était l’organe légal de notre parti pendant cette période. Après la reconnaissance du parti à partir de 1981. Il était membre du comité de rédaction du journal du parti qui s’appelait «Fagarou ». Ce que je peux dire est que sa plume était déjà reconnue comme l’une des plus averties. Ce que je retiens surtout de Madior, c’est cette aptitude qu’il avait à entretenir une relation avec tout le monde.

Pendant des années, il a milité de manière ouverte dans le parti. Quand il est devenu professionnel de Sud, il ne militait plus mais avait gardé des relations avec tous les camarades. Non seulement ses convictions politiques n’ont jamais variées jusqu’à sa mort mais ses relations humaines ne l’ont jamais été. C’est quelqu’un qui entretenait l’amitié jusqu’au bout. En ce qui me concerne, on était non seulement de vieux camarades, mais également des amis. Il venait régulièrement me rendre visite le matin et on prenait le café ensemble. A cette occasion, on parlait de tout et particulièrement de la vie politique. Nous avons partagé des joies ensemble, des conquêtes démocratiques, pendant toute la période de lutte clandestine.

Des conquêtes pour la reconnaissance des partis politiques, les syndicats, la liberté de presse, l’ouverture démocratique de manière générale, mais aussi l’alternance à laquelle il a participé par sa plume, par ses contacts et ses relations avec tout le monde. Il a également peiné avec nous avec les dérives d’Abdoulaye Wade de ces dernières années. Ce sont des peines que nous avons partagées ensemble. Chaque fois qu’il venait prendre un café avant d’aller au travail, c’était l’occasion d’échanger sur ces choses. A mon avis, Madior Fall est un homme qui a une dimension patriotique totale. Au- delà du parti et des gens qui partageaient les mêmes convictions que lui, il était en même temps un militant très ouvert à tout le monde.

D’ailleurs, l’hommage unanime qui lui a été rendu par toute la classe politique, par beaucoup de citoyens venus d’horizon divers, est le symbole de l’appartenance de Madior à la patrie sénégalaise. Malgré la maladie qui le rongeait, il était attentif à tout ce qui se passe. Ceux qui sont dans la rédaction de Sud quotidien avec lui ont dû mesurer son engagement, son attachement permanent. Personnellement, c’est une grande perte en tant qu’ami, une perte pour notre parti. Il n’était plus dans les structures et ne militait pas formellement mais il avait des relations avec tous les militants de la Ligue démocratique.

Que ce soit avec Mamadou Ndoye, ancien ministre de l’Education nationale, Mamadou Lamine Sanokho, Me Wagane Faye, il était quotidiennement avec tout ce monde là. Il a été également et je le pense, l’un des défenseurs les plus acharnés de Sud Quotidien, de son indépendance et du Groupe Sud. Je voudrais apporter un témoignage et dire que le groupe a été le pionnier de la presse indépendante.

Ce pionnier de la presse indépendante a beaucoup contribué et de manière remarquable aux changements politiques qui ont marqué le Sénégal des années 90 jusqu’à l’alternance. J’ai été peiné de voir avec quel acharnement Wade s’est jeté sur le groupe Sud pour le réduire à l’état où il est aujourd’hui. Cela m’a fait beaucoup de peine que j’ai partagée avec Madior qui en a également porté les frais dans sa chair. Avec tout ce qu’il a subi comme misères, difficultés, avec beaucoup de travailleurs de Sud.

Je voudrais profiter de l’occasion de sa mort pour présenter mes condoléances à tout le groupe SUD, à son directeur Babacar Touré, à tous les travailleurs de la rédaction, à sa famille, parce que la mort de Madior a peiné tout ce monde là.

Sud pour nous est un monument de l’histoire de la presse dans notre pays. Avant Madior Fall, nous avions un autre camarade qui a participé à sa création. C’est Ibrahima Fall qui n’a pas eu la joie de vivre jusqu’à l’avènement de l’alternance. Je ne peux pas manquer également de rappeler le souvenir de ce grand journaliste qu’est Ibrahima Fall qui, avec Madior, faisait partie du comité de rédaction du journal du parti dans la clandestinité».

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