L’explosion qui a secoué dans la nuit de samedi à dimanche la ville de Gao, dans le nord du Mali, a été provoquée par un nouvel attentat-suicide, le deuxième en deux jours après celui perpétré vendredi, a-t-on appris de source militaire. La déflagration n’a pas fait d’autre victime que le kamikaze.
La tête de l’auteur de l’attentat, un homme arabe ou touareg, gisait encore sur le sol ce dimanche 10 février en milieu de matinée, selon des témoins. La détonation, sourde et lointaine, avait retenti samedi soir vers 23H00 (heure locale).
Aucun militaire malien n’a été atteint dans l’explosion, selon les soldats sur place. Mais la route menant vers le Nord et les villes de Bourem et Kidal a été fermée et aucun véhicule n’était autorisé à l’emprunter.
Des témoins ont aussi fait état d’échanges de tirs entre les soldats maliens et des combattants islamistes après l’explosion.
La sécurité du poste de contrôle avait été fortement renforcée depuis qu’un homme s’était fait exploser vendredi à proximité, blessant légèrement un militaire malien.
Les effectifs ont été doublés et le poste est désormais protégé par deux murs de sacs de sable séparés de 300 mètres. Les arbres alentours ont été rasés pour améliorer la visibilité et des mitrailleuses lourdes placées en batterie.
Le Mali n’avait encore jamais été frappé par des attentats suicides jusqu’à ces derniers jours. L’attentat de vendredi avait été revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions.
« Nous nous engageons à augmenter les attaques contre la France et ses alliés. Nous demandons à la population de se tenir loin des zones militaires pour éviter les explosions », a de nouveau mis en garde samedi le porte-parole du Mujao, Abou Walid Sahraoui.
Video . Mali : la sécurité renforcée à Gao après un attentat suicide
rfi.fr