Mohamed Ali s’est éteint vendredi 3 juin à Phenix (Arizona) d’une insuffisance respiratoire, à l’âge de 74 ans. Avec cet immense boxeur, précurseur de l’anti-culture, disparaît la génération des sportifs engagés pour les grandes causes de l’humanité. Né Cassius Clay dans le Kentucky, il renoncera à son nom d’esclave pour s’appeler d’abord Cassius X avant de prendre son nom musulman de Mohamed Ali suite à la rencontre du gourou Elijah Mohamed du mouvement Nation Of Islam.
L’Afrique l’a decouvert le 30 octobre 1974 au stade du 20 mai à Kinshasa, à 4 heures du matin GMT, soit 22 heures aux USA, à l’occasion de son combat mémorable contre Georges Foreman. L’Afrique a pris faits et cause pour lui aux cris de « Ali boumayé » (« Ali, tue-le »), rendant hommage à son engagement en faveur de l’émancipation des afro-américains.
Ce duel remporté par le challenger Mohamed Ali, militant actif contre la ségrégation raciale aux USA et chantre de la non violence (il sera déchu de tous ses titres en 1967 à cause de son opposition à la guerre au Vietnam, lui qui qualifiait les vietcong d’asiatiques noirs), reste l’un des combats les plus célèbres de l’histoire de la boxe anglaise.
Cet épisode de la vie du champion américain et de Mobutu Sese Seko est l’œuvre de Donald Don King, un amateur des paris sportifs qui venait de sortir de prison. Affairiste mais aussi idéologue, prônant l’unité afro-américaine, il parvient à se rapprocher de Mohamed Ali et Georges Foreman. En 1974, le principe d’un combat est acté entre les deux hommes qui toucheront chacun 5 millions de dollars. Mais où trouver l’argent? L’idée séduit vite Mobutu Sese Seko qui y voit une manière de promouvoir l’Afrique et l’unité africaine. Mohamed Ali, 32 ans, sur le déclin, voulait prendre sa revanche sur Foreman, 25 ans, invaincu en 40 combats et à la recherche de la suprématie totale sur la catégorie des poids lourds dont il était détenteur de titre. Les convictions de Ali font de lui le favori des Zaïrois très sensibles à la cause anti-ségrégationniste. Georges Foreman, « plus noir qu’Ali » comme il le déclarera à plusieurs reprises, fera l’objet d’un rejet suprême de la part de la population qui lui reproche son air hautain et lointain.
«Monsieur le président, je suis citoyen américain depuis 32 ans, et je n’ai jamais été invité à la Maison Blanche, soyez assuré de l’honneur d’être convié à la Maison Noire », dira un Mohamed Ali au président Mobutu.
L’histoire ne s’arrêtera pas à un combat de boxe. Le promoteur lance aussi « Le Zaïre 74 » un festival de trois jours en présence de monstres sacrés comme James Brown, BB King ou Manu Dibango.
Avec cet immense boxeur, précurseur de l’anti-culture, disparaît la génération des sportifs engagés pour les grandes causes de l’humanité.
L’Afrique l’a decouvert le 30 octobre 1974 au stade du 20 mai à Kinshasa, à 4 heures du matin GMT, soit 22 heures aux USA, à l’occasion de son combat mémorable contre Georges Foreman. Ce duel remporté par le challenger Mohamed Ali, militant actif contre la ségrégation raciale aux USA et chantre de la non violence (il sera déchu de tous ses titres en 1967 à cause de son opposition à la guerre au Vietnam), reste l’un des combats les plus célèbres de l’histoire de la boxe anglaise.
Cet épisode de la vie du champion américain et de Mobutu Sese Seko est l’œuvre de Donald Don King, un amateur des paris sportifs qui venait de sortir de prison. Affairiste mais aussi idéologue, prônant l’unité afro-américaine, il parvient à se rapprocher de Mohamed Ali et Georges Foreman. En 1974, le principe d’un combat est acté entre les deux hommes qui toucheront chacun 5 millions de dollars. Mais où trouver l’argent? L’idée séduit vite Mobutu Sese Seko qui y voit une manière de promouvoir l’Afrique et l’unité africaine. Mohamed Ali, 32 ans, sur le déclin, voulait prendre sa revanche sur Foreman, 25 ans, invaincu en 40 combats et à la recherche de la suprématie totale sur la catégorie des poids lourds dont il était détenteur de titre. Les convictions de Ali font de lui le favori des Zaïrois très sensibles à la cause anti-ségrégationniste. Georges Foreman, « plus noir qu’Ali » comme il le déclarera à plusieurs reprises, fera l’objet d’un rejet suprême de la part de la population qui lui reproche son air hautain et lointain.
«Monsieur le président, je suis citoyen américain depuis 32 ans, et je n’ai jamais été invité à la Maison Blanche, soyez assuré de l’honneur d’être convié à la Maison Noire », dira un Mohamed Ali au président Mobutu.
L’histoire ne s’arrêtera pas à un combat de boxe. Le promoteur lance aussi « Le Zaïre 74 » un festival de trois jours en présence de monstres sacrés comme James Brown, BB King ou Manu Dibango. Pour Mohamed Ali, le Zaire marque un nouveau départ. Il défendra dix fois de suite avec succés son titre avant de le perdre aux points le 15 février 1978, à Las Vegas, face à Leon Spinks, 24 ans. Sept mois plus tard, il le reprendra , pour la troisième fois, à l’âge de 36 ans. Il quittera le ring en 1981 fort de 61 combats, 56 victoires –dont 37 par KO- et 5 défaites. Mais il semble que le combattant Mohamed Ali ne quittera toute sa vie un challenge que pour un autre. En 1984, on lui diagnostique la maladie de Parkinson. Depuis, il livre le combat jour après jour, avec dignité et philosophie. L’homme de la paix s’en est allé après avoir livré son dernier combat.
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