COMMUNIQUE DE PRESSE
La Convergence des Acteurs pour la Défense des Valeurs Républicaines / C.A.R. LENEEN dénonce et condamne avec la plus grande énergie l’agression inadmissible dont sont victimes les populations des localités qui sont « l’objet » d’un découpage administratif sans concertation, arbitraire et inopportun à quelques mois de l’élection présidentielle 2012.
A Sangalkam, le régime au pouvoir a réussi à mettre face à face les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les populations paisibles de la localité. La violence qui a rasé les fermes agricoles et avicoles en pleine production à Bambylor, en transformant des familles entières en SDF (Sans Domicile Fixe), a atteint son paroxysme avec la mort de Malick Ba, symbole d’une population meurtrie qui s’approprie désormais la devise : « on nous tue, mais on ne nous déshonore pas ».
Pourtant des voix autorisées se sont à plusieurs reprises élevées pour attirer l’attention du Chef de l’Etat sur la situation à très haut risque qui prévaut dans la zone. A Bambylor le professeur Amsatou SOW SIDIBE présidente de C.A.R. LENEEN disait à l’occasion d’une assemblée générale du collectif « ANDE SAMME SA MOOMEL : « nous n’avons pas besoin d’une autre CASAMANCE ». Le découpage administratif sauvage pratiqué au SENEGAL détourne le vote des populations aux locales de 2009, viole leurs droits naturels et leur dignité. Pire, ce découpage administratif s’effectue au prix des vies humaines.
A l’endroit des Forces de Défense et de Sécurité, C.A.R. LENEEN voudrait rappeler que les relations entre FDS et populations doivent favoriser le concept FDS/NATION qui signifie harmonie entre ces forces et les civils, ce qui est gage de sécurité et de stabilité pour le pays. Donc les FDS doivent éviter toute action susceptible de les mettre en opposition avec la population. Il s’agit de refuser « le découper pour mieux régner ».
Le déploiement massif de moyens tant humains que matériels ainsi que la présence et le maintien d’effectifs des FDS sont vécus par une frange de la population comme une agression. La méfiance et la suspicion observées dans cette zone présage d’un futur explosif si l’ETAT ne réagit pas rapidement et positivement.
Face à cette situation qui traduit la détérioration de la situation des droits humains dans notre pays, nous membres du Mouvement CAR LENEEN :
– Considérons que ce nouveau recours à une force excessive par les forces de sécurité est alarmant et inacceptable ;
– Disons que ces violences perpétrées à l’encontre des civils ne doivent plus se reproduire ;
Sangalkam, havre de paix, où il faisait bon vivre, regrette dans la douleur et la tristesse sa mutation en champ de bataille d’où vient de tomber la première victime à la fleur de l’âge.
CAR LENEEN salue l’attitude digne des populations de Sangalkam qui manifestent pour exiger le respect de leur volonté de vote et des procédés de gouvernance plus participative et plus soucieuse de l’intérêt général.
CAR LENEEN exprime notre solidarité à la famille de la victime Malick Bâ ainsi qu’aux blessés ; notre solidarité sera traduite en réaction concrète.
CAR LENEEN demande enfin au gouvernement d’agir immédiatement avant que la situation ne se dégrade dans la localité de Sangalkam et ailleurs.
Nous lançons un appel au calme et à la sérénité pour un retour rapide à la paix et à la tranquillité dans les localités concernées et à Sangalkam en particulier.
Fait à Dakar, le 30 mai 2011
