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LES SÉNÉGALAIS AFRICAINS ENTRE COMPASSION, RIRE ET CÉLÉBRATION
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JE COMPATIS MAIS JE NE LA CÉLÈBRE PAS PARCE QU’ELLE ÉTAIT IMPÉRIALISTE CONVAINCUE QUI A JOUÉ UN PLEIN RÔLE DANS L’ENTREPRISE DE DESTRUCTION MASSIVE DU CONTINENT AFRICAIN
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DE L’IMPÉRIALISME SUR LE BONNET D’ÉLISABETH 2 :
LE SAVIEZ-VOUS, CETTE COURONNE QUI SYMBOLISE L’AUTORITÉ, LA SOUVERAINETÉ, QUI DÉCLARE LE POUVOIR ET LA RICHESSE, ABRITE LE PLUS GROS DIAMANT BLANC FACETTÉ DU MONDE, CE DERNIER A ÉTÉ DÉTERRÉ EN AFRIQUE DU SUD À CÔTÉ DE PRETORIA ET OFFERT COMME CADEAU D’ANNIVERSAIRE À ÉDOUARD PRINCE D’ANGLETERRE
Il y a ceux qui compatissent avec la fameuse phrase, rip, il y a ceux qui prennent comme argument son âge avancé pour en faire une affaire comique, il y en a certains aussi qui s’abstiennent et d’autres qui célèbrent. Vous avez peut-être tous raisons sauf ceux-là qui ont choisi de rire d’une mort. Se réjouir de la mort d’une personne quelle que soit son appartenance, son âge ou ses origines est une bêtise humaine à la limite une débilité absolue, même si nous savons que ce n’est pas par méchanceté mais par manque de retenue et de maturité qui poussent certaines personnes sur les réseaux sociaux à suivre gratuitement une masse perdue qui rit de tout partout et n’est sérieuse sur rien du tout.
Moi personnellement, je compatis parce que chaque vie est une vie et toute perte humaine est regrettable si la personne a mené une vie utile bien sûr. Cependant, je ne peux pas malheureusement participer à cette série de célébration qu’en train de faire les africains pour la reine d’Angleterre sans découvrir au préalable le rôle qu’elle a joué sur le continent noir en tant que Reine, en corrigeant notre attitude nous africains à chaque fois que des évènements de ce genre arrivent.
ELISABETH 2 UNE FIGURE DU COLONIALISME FÉROCE PRÉSENTÉE COMME UN MODÈLE
La grande Reine d’Angleterre, éternelle Elisabeth 2, grande figure, une grande dame s’en est allée, repose en paix héroïne, une légende, autant de témoignages et de célébrations en plus de notre compassion. Pourtant, en tant qu’africain notre préoccupation doit être toujours d’avoir un œil regardant et d’être réticent à chaque fois que le sujet porte sur l’un de nos anciennes colonies.
J’ai découvert des choses sur elle qui ne sont pas catholiques et ces dernières me font réfléchir non pas pour développer un sentiment de haine mais de conscience historique en tant qu’africain avant de tirer toute conclusion. « Un peuple qui n’a pas de conscience historique demeure une population » avait alerté Cheikh Anta Diop.
Et ma philosophie à moi, c’est de considérer que toute personne qui a fait ou encouragé l’impérialisme ou la domination injuste d’un peuple face à un autre n’a pas d’humanité et ne mérite aucunement le mot modèle. Tous les grands dirigeants de grandes puissances qui à un moment donné de leur vie ont eu à occuper des positions privilégiés très stratégiques et ont abusé de leur parcelle de pouvoir pour piétiner des êtres humains comme eux, doivent mourir sans voir leurs œuvres perpétuées. La Reine d’Angleterre Elizabeth 2 a essayé d’étouffer beaucoup de mouvements indépendantistes africains à l’époque de Kwame Krumah… Pire <> nous renseigne cet article de Nathan Erderof publié ce jeudi 08 septembre 2022 sur le site Révolution permanente.
« Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts à protéger » c’est la phrase la plus décevante et la plus mensongère de ce siècle dernier. Parce que ça traduit entièrement l’égoïsme et le déclin de l’humain. Et ces intérêts-là sont la plupart du temps du vol que les voleurs banalisent parce que les « volés » ont toujours accepté de rendre ces actes légitimes. Une grande puissance étrangère ne peut pas venir faire la fête à un peuple libre, semer la terreur jusqu’à avoir le contrôle, développer le marketing de la peur, acheter des consciences, déposséder ce peuple-là de son âme ( culture, langue, civilisation, traditions, pratiques anciennes, liberté, quiétude…) et on continue de parler d’intérêt comme si elle est le propriétaire de ces peuples soumis.
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DE L’IMPÉRIALISME SUR LE BONNET D’ÉLISABETH 2 :
LE SAVIEZ-VOUS, CETTE COURONNE QUI SYMBOLISE L’AUTORITÉ, LA SOUVERAINETÉ, QUI DÉCLARE LE POUVOIR ET LA RICHESSE, ABRITE LE PLUS GROS DIAMANT BLANC FACETTÉ DU MONDE, CE DERNIER A ÉTÉ DÉTERRÉ EN AFRIQUE DU SUD À CÔTÉ DE PRETORIA ET OFFERT COMME CADEAU D’ANNIVERSAIRE À ÉDOUARD 2 D’ANGLETERRE ROI D’ANGLETERRE
« Le privilège d’être enfant ou vieillarde c’est de ne jamais être coupable parce qu’on bénéficiera éternellement de la sympathie, de la protection et de la reconnaissance même si on avait fait continuellement des bêtises en détruisant des vies », j’avais écrit ces mots dans une de mes chroniques en s’adressant à Abdoulaye Wade et j’ai reçu des réactions négatives.
Ce peuple émotif, amnésique et très aliéné n’aime pas du tout la critique, il préfère être dans les flatteries, dans le maquillage de la vérité en manquant gravement de courage et ça c’est un signe de décadence extrême.
Au nom de quoi, nous africains devons fermer nos yeux sur les exactions commises par la reine lors de sa reigne, en restant focus sur le côté festif et parlé plus de son trône que de son influence géopolitique et ses épisodes sanglants sur le continent. Se passer de l’essentiel a toujours été notre pire défaut, de toutes les situations nous palabrons autour de la peau de banane ? sans jamais avoir la curiosité de découvrir par nous-mêmes la chair.
Maintenant ceux qui veulent pleurer peuvent le faire, ceux qui veulent aussi la célèbrer sont libres, mais sachez que Elisabeth II n’est pas un modèle, elle a fait beaucoup de mal à l’Afrique. « Un peuple qui n’a pas de conscience historique demeure une population » avait alerté Cheikh Anta Diop…
Sa quête de pouvoir éternel et de souveraineté de son peuple l’avait poussée à soutenir des répressions brutales sur des peuples libres d’Afrique et d’ailleurs. Elle est peut-être une légende aux yeux de ces peuples qu’elle a privilégiés au détriment d’autres.
Derrière sa couronne qui brille de diamant dans tous les côtés se cache la souffrance de millions d’africains qui étaient contraints de se confronter à des guerres meurtrières parce que des ressources avaient été découvertes sur leur terre et des puissances occidentales devaient coûte que coûte s’en profiter. La seconde guerre des Boers connue de tous est un épisode qui mérite d’être connu par les africains, parce que c’est là que « les Britanniques tentèrent une première fois de s’approprier le Transvaal en 1880 mais durent y renoncer à la suite du désastre de Majuba. » En 1887, des prospecteurs découvrirent le plus important gisement d’or au monde, situé dans le Witwatersrand (« barrière de l’eau blanche »), une arête montagneuse qui s’étend de 100 kilomètres à l’est jusqu’à 50 kilomètres au sud de Prétoria. En réponse aux perspectives de profit que tous envisageaient à la suite d’une telle découverte, le président du Transvaal Paul Kruger fit cette remarque prémonitoire : « Au lieu de vous réjouir, vous feriez mieux de pleurer, car cet or imbibera notre pays de sang.>> « Avec ces découvertes majeures d’or au Transvaal, des milliers de colons britanniques arrivèrent de la colonie du Cap. Johannesburg devint une ville champignon pratiquement du jour au lendemain, au fur et à mesure de l’installation des uitlanders (mot néerlandais signifiant étranger, désignant les Britanniques venant s’installer dans le Transvaal), près des mines. » Le nom Transvaal doit retenir notre attention parce que c’est dans cette province d’où vient ce diamant excessivement cher et précieux sur la tête de Élisabeth II d’une valeur estimable à plus deux mille(2000) milliards de FCFA. Ce diamant qui s’appelle Cullina I vient d’Afrique du Sud plus précisément à Transvaal. C’est du moins ce que nous rapporte, le site World History Encyclopedia, »Le Cullinan est un diamant qui fut découvert dans le Transvaal, en Afrique du Sud, en 1905 et offert par le gouvernement du Transvaal comme cadeau d’anniversaire à Édouard VII d’Angleterre. Il pesait bien plus de 3 000 carats, ce qui en fait le plus gros diamant brut de qualité gemme jamais trouvé. Lors de sa découverte, il était estimé à plus de 21 millions de dollars en monnaie. Une autre source ouverte conforte cette même thèse: « Le sceptre original de 1661 a été redessiné après l’acquisition par le roi Édouard VII du diamant Cullinan, un diamant de 600 grammes, découvert en Afrique du Sud en 1905. Comme il s’agissait du plus gros diamant jamais découvert, le roi Édouard l’a fait tailler en plusieurs pierres et a placé la plus grosse – un diamant massif de 530 carats – dans le sceptre redessiné. »
tentative d’assassinat de Édouard VII
« Au cours de son voyage de retour depuis le Danemark par la Belgique le 4 avril 1900, Édouard VII échappa à une tentative d’assassinat quand Jean-Baptiste Sipido tira à deux reprises sur la fenêtre de son wagon de train pour protester contre la seconde guerre des Boers. Sipido fut arrêté mais acquitté par un tribunal belge, avant de s’enfuir en France. »
Répressions, guerres, carnages, pillages, Elisabeth II célébrée par les africains comme une figure emblématique est pourtant consciente de cette histoire et a choisi de garder jalousement son pouvoir pour pouvoir régner et faire régner son peuple même si des méthodes esclavagistes devraient être appliquées. Et cet impérialisme continue jusqu’à ce jour avec la conservation en toute sécurité des joyaux à la tour de Londres depuis plus de 600 ans. Ils comptent parmi les plus grandes attractions touristiques de la Grande-Bretagne et les élites africaines refuseraient jusqu’ici de faire des études pour découvrir l’origine de ces joyaux et envisager une restitution si ces derniers appartiennent réellement aux Africains. Dans cet article publié après le décès de la Reine Elisabeth II, Courrier international a titré, »Le Royaume-Uni doit-il rendre les diamants de la Couronne ? faisant une interrogation suite la réaction de beaucoup d’africains sur Twitter, » À peine quelques heures après le décès de la reine Élisabeth II, la question de la restitution du diamant Grande Étoile d’Afrique, “volé” par le Royaume-Uni à une Afrique du Sud sous domination européenne, a resurgi. Un diamant indien est au cœur d’un débat similaire »
Nos compassions, trolls et célébrations bidons peuvent maintenant attendre, place aux questions sérieuses loin des émotions, des interrogations pour une conscience historique collective vers un élan de respect arraché et de restitution définitive.
Lamin Al’amiin Jóob Journaliste reporter chroniqueur, communicateur digital
Très bon article utile pour
l’eveil des consciences en Afrique même si nous sommes très loin d’avoir cette lecture éclairée. A beau y penser je me dis parfois : sommes-nous les maudits de l’humanité ? La courbe de l’impérialisme, de l’exploitation de nos ressources humaines et naturelles qui ressemble parfois plus à un massacre, eh ben cette courbe est loin d’atteindre son sommet pour espérer un jour la voir redescendre.