Niasse ou Tanor à l’Assemblée : la mort programmée de Macky

Pour ceux qui seraient prompts à voir dans cette contribution de «la plume qui déplume » une certaine prise de position, sachez d’emblée qu’un article de presse n’est jamais neutre.
Le débat est certes houleux. Et c’est comme si les gens ignorent ce qu’est la politique. On peut bien fusiller « El pistolero », mais au delà de toutes considérations métaphysiques, il demeure de façon cartésienne le principal acteur, sinon l’un des principaux acteurs de l’ascension de Macky. A un moment où Wade débordait de puissance jusqu’à irriguer l’assemblée de consignes, Moustapha Cissé Lô était le seul, bien avant les Mbaye Ndiaye et autres à refuser toute forme d’injustice à l’endroit de Macky. Tous les sénégalais étaient là y compris les internautes, les journalistes et moi-même. Personne n’avait levé le plus petit doigt pour dénoncer la turpitude et soutenir Macky de façon visible, tranchée et franche. Me diriez- vous que du fond du coeur, vous avez dénoncé? Certes, mais souvenez- vous! Sous le sceau de la fidélité, un homme, un seul homme a sacrifié ses privilèges du moment. Il a été humilié, à la limite « appauvri ». Il a subi pire que Macky. Et par la suite, s’il était avide de privilèges, il aurait répondu à l’appel retentissant de Wade lui proposant toutes sortes d’avantages. Mais, il avait fait une option ; celle de cheminer avec Macky quelques soient les privations, les coups à subir. Bref, quelque soit le coût. Et bien avant que les politologues, les sociologues eussent senti ou prédit la chute de Wade, Cissé Lô y avait activement travaillé. Il a sillonné tous les bastions du mouridisme où Wade était solidement implanté pour déconstruire et peindre Macky aux yeux de nos condisciples mourides « bornés jusque dans la moelle des os », comme le parfait « taalibé » ayant été le dernier homme politique à s’entretenir avec le Vénéré Serigne SALIOU Mbacké. Souvenez- vous encore ! Cissé Lô a failli être victime de bannissement comme dans l’Arabie préislamique. On lui a préparé le coup de l’expulser de Touba comme s’il était un apostat ; parce qu’il a voulu barrer la route à Wade pour une ascension de Macky. Il a tenu bon, toujours sous le sceau de la fidélité.
Une chose est sure – et inchaa ALLAH, je reviendrai la dessus – les principaux opposants à Macky et les plus acerbes que coriaces seront Niasse, Tanor et Idrissa. D’ailleurs, ce dernier lui a déjà annoncé ses ambitions à le destituer, même pas au bout de 10 ans, mais juste en 2017. Faites un tour chez Alain TOURAINE, Pierre BOURDIEU et Michel CROZIER. Du coup, vous conviendrez avec moi que ces « fossiles » ne feront pas de cadeau à Macky. Ils ne sont pas entrés en politique pour accompagner une quelconque personne dans l’intérêt exclusif du Sénégal, mais pour plutôt accéder comme disait Idrissa « à la station ». Par conséquent, pour parachever ses ambitions, Macky doit affiner sa vision prospective et savoir dès lors que sa base naturelle, fer de lance de ses stratégies demeure les républicains, même s’ils sont « fougueux ». Cissé Lô, même s’il est pollué par une caricature qui n’est que chimérique demeure un compagnon sûr, un allié de cœur et de raison. L’alliance BBY n’était, n’est et ne sera même pas une synergie, mais un conglomérat de « forces » limitées dans le temps et qui avaient juste pour but de booter Wade. Que Macky se détrompe ! Les ténors de l’opposition ne l’ont pas soutenu de gaieté de cœur. Il n’y avait pas d’autres alternatives. Je lui dirai plutôt qu’on n’engraisse pas son ennemi. Il doit se détacher de la chose législative et laisser les républicains eux-mêmes gérer cette question. On n’a pas besoin d’être instruit comme « Wade » pour être président de l’assemblée nationale. Niasse, Tanor, Cissé Lô et tant d’autres députés ont le profil. Mais l’option de sagesse voudrait qu’on sanctionne positivement la fidélité; cette vertu bien sénégalaise. Signé : Ndongo Daara, la plume qui déplume.