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Par pure charité…

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Question de charité, pour nos âmes sensibles, il serait peut-être temps que la série « Un café avec… » sache se terminer. Parce que simplement, il y a quelque chose qui ne colle plus dans cette mièvre saga où il est question de nous montrer nos travers et nos attitudes sénégalo-sénégalaises, avec des personnages en chair et en os qui nous représentent tels que nous serions. « Téléréalités » ils appellent ça. Tiens donc !!!

Mais le problème, c’est que cette téléréalité et le le scénario qui le porte sont absolument plats en plus d’être du déjà vu. Mimétisme bien sénégalais. Cela fait un peu « Ma famille », cette célèbre série ivoirienne, réaliste comme pas possible et qui fait voyager la culture ivoirienne au-des frontières avec cette manière de parler façon ivoirienne et qui finit par être adoptée au delà même des frontières de nos cousins, le ivoiriens. En plus dans cette série ivoirienne, l’on a bien affaire à des acteurs rompus à la tâche qui n’ont pas besoin de forcer leur talent. Gohou, Bohiri, etc excellents ! On en est même arrivé à regretter l’arrêt de cette série, tant on ne s’en lassait pas. Du Sénégal en passant par le Mali, la Guinée, en Afrique centrale et jusque dans la diaspora francophone, un sacré succès.

« Un café avec » lui, au lieu de nous émerveiller, ne fait qu’allonger la liste des scénarii sans fin où se mêlent intrigues à la sénégalaise, « mabarane » (les femmes qui se font entretenir), bling bling, opulence, frime, grosses berlines. Sauf que le truc semble dériver puisqu’on ne sait vraiment pas où l’on veut nous mener. On ronge les freins.

Une série qui n’a sans doute le mérite d’exister au début que par la grâce de Boub’s à qui tout semble décidément réussir puisqu’il est bien à l’aise à l’écran. Admettons le tout de même. Il y cette médiatisée Cathy Chimère aussi pour avoir été Miss Sénégal. L’on est quand même tenté de se demander si suffit pour les considérer comme de bons acteurs ? Une bonne question.

Mais au vu de l’ »évolution » de la série dont le scénario est déjà bien éprouvé, ce n’est nullement étonnant que les nouvelles stars de cette série soient Bakayoko, l’ancien gardien de Boub’s et la domestique de ce dernier Ndèye Diallo. ET maintenant la mère de Ndèye Diallo, cette femme dont le rôle existe dans tous les dramatiques sénégalais.

« Un café avec… » est tout simplement raccord comme on dit au cinéma. Et justement comme chantait Charles Aznavour : « Il faut savoir quitter la table lorsque le repas est desservi… » Un concept, aussi bon soit-il, a une durée de vie, au risque de faire bientôt tourner des zombies en rond. On va finir par avoir le sketch où la jeune fille se faisant inviter à aller prendre un verre s’écrie vexée et effarouchée : « UN VERRE !!!! Donc qui boit ? Qui boit pas ? ». Fatal.

Si cette série s’en arrêtait là, on serait sans doute plus indulgent. Mais ce qui est plutôt regrettable, c’est le fait qu’on nous bombarde de messages publicitaires. Tous les instants sont bons pour glisser une pub qui, de produits électroménagers, qui de produits alimentaires, etc Barbant à la fin. Peut-on bon sang séparer la pub de l’histoire dans cet environnement télévisuel déjà suffisamment coloré de pub, au grand dam du télespectateur qui a finalement l’impression d’être une boite à encaisser des pubs. Navrant !

Trinquons donc encore avec la « Charité », celle qui se moque de l’hôpital, et qu’on fait de manière maintenant annuelle à la presse. Trinquons à la bonne santé financière de ces 189 organes de presse « aidés » par le gouvernement pour mener des actes de conscientisation des populations sénégalaises, pour relever le niveau éducationnel et divertir sainement des millions de citoyens en les rendant plus civiques et plus intelligents. 189 organes de presse !!!!!

Qui attendent de l’aide, qui ne peuvent vivre sans les tunes de l’état que par ailleurs ils enquiquinent souvent avec leurs informations du coup plus tellement indépendantes. Cette manne que se partagent ces divers organes dont l’écrasante majorité n’est connue de personne, est injuste. Pour la raison d’abord qu’en économie libérale, et c’est le cas, les organes doivent être à même de générer leurs propres ressources de fonctionnement, en vivant des travaux de leurs journalistes.

Comment déjà peut-on vendre un tel produit à 100 francs, alors que chez nos voisins les plus proches, un journal n’est pas vendu à moins de 300 frs Cfa ? Cette aide devrait dès lors bénéficier à des organes qui promeuvent des valeurs éducationnelles, civiques et de responsabilité citoyenne. Pourquoi livrer l’argent des contribuables à des journaux et des sites-web qui se contentent d’aller photographier des culottes ou des absences de culottes dans les boîtes de nuit, pour les proposer à des lecteurs qui payent déjà pour de telles sottisiers.

Question Charité, nous allons clore par la bruyante, celle de la Fondation « Servir le Ndogou au Sénégal », qui aura occupé 5 bonnes minutes de notre Journal Télévisé sur la RTS, avec des jeunes jetant des sacs de bouffe à des populations qui ne l’avaient pas demandée, poursuivis par des caméras de télévision.

En période de Ramadan de surcroît, il semble que Charité et bruits ne doivent pas faire ménage, et que ces actes devraient s’ils sont sincères, être plus discrets. Il y va de leurs bénéfices divins. La Charité n’aime pas le bruit. Et La vérité non plus…. On nous aura montré dans le même JT, le président en train de prier, ce qui est intime, et la Fondation de son épouse faire bruyamment la charité. Entre l’impudeur et l’arrogance, il n’y a qu’un pas. Attention….

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