Pelerinage – Accueil du premier vol retour : Le ministre Alioune Badara Cissé zappe la cérémonie

Pas l’ombre de Alioune Badara Cissé au hangar des pèlerins mercredi dernier, pour l’accueil des premiers pèlerins de retour au bercail. Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères, qui a en charge aussi l’organisation du pèlerinage, à tout bonnement zappé la cérémonie, présidée finalement par le nouveau directeur de Cabinet de Macky Sall et ancien ministre des Transports, Mor Ngom. L’occasion a aussi été saisie par les pèlerins pour étaler les couacs notés lors de cette édition.
Le premier vol retour du pèlerinage a atterri mercredi dernier dans la matinée sur le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. A son bord, les premiers pèlerins en provenance de la Mecque. Ces derniers ont été accueillis à leur arrivée à l’aéroport de Dakar par les autorités. Seulement, le ministre des Affaires étrangères sortant, en charge de l’organisation du pèlerinage, Alioune Badara Cissé (Abc) était le grand absent. Le responsable de l’Alliance pour la République (Apr) à Saint-Louis, fraîchement débarqué de son poste suite au dernier remaniement ministériel survenu lundi dernier, a tout bonnement zappé la cérémonie. Abc semble ne pas encore digérer sa défénestration à la tête de ce département. D’ail­leurs, il aurait craché sur toute autre proposition de poste de recasement… mais aussi, sur toutes ses activités au sein du gouvernement. Ainsi, les 296 premiers pèlerins de retour des lieux Saint de l’Islam ont été accueillis par le désormais ex-ministre des Transports et des In­frastructures, Mor Ngom, qui est devenu par la grâce du dernier remaniement ministériel, directeur de Cabinet du président de la République. Ce dernier a servi la thèse d’un «empêchement» pour mettre un voile sur l’absence de Alioune Badara Cissé. Mais, cela n’aura point servi à taire les interprétations qui fusent de partout. «Je vous transmets ce message au nom du président de la République et de son Premier ministre mais aussi, au nom de son ministre des Affaires étrangères, empêché», confie Mor Ngom sans pour autant chercher à convaincre sur les vraies raisons de l’absence du désormais ex-chef de la diplomatie qui ruminait déjà son courroux depuis la Mecque où il a reçu l’information sur son limogeage du gouvernement.

Conditions difficiles
Les mauvaises conditions de séjour des 4589 pèlerins sénégalais qui, dit-on, constituent un des manquements qui lui auraient coûté son poste, ont refait surface à Dakar. Les pèlerins ont à leur unanimité décrié ces conditions dramatiques de séjour qui ont failli amener certains d’entre eux à improviser des stratégies de protestations en plein accomplissement de leur devoir religieux pour des problèmes de remboursement de devise ou de restauration pris en charge cette fois-ci par le commissariat. Selon le professeur Ngagne Sène, pèlerin : «Il est tout à fait normal de dire que le Hadj de cette année s’est passé dans des conditions très difficiles. Les pèlerins étaient nombreux, alors que les personnes chargées de les accompagner étaient à un nombre restreint.» A l’en croire, c’est pour ces raisons qu’il y a eu tout ce bruit autour du Hadj et qui a eu des échos au Sénégal. D’après M. Sène, le commissariat au pèlerinage n’a pas les moyens de sa mission et qu’il faudrait revoir l’organisation. «Moi, j’aurais proposé que le commissaire soit accompagné par des militaires aptes à accompagner les pèlerins», propose le professeur visiblement très heureux de rentrer au bercail. Son avis est partagé par l’imam Youssoupha Sarr qui revient sur les brouilles qui ont marqué le Hadj 2012, qui est loin d’être un satisfecit. «C’est la restauration qui était à l’origine de ce problème. L’idée de restaurer tous les pèlerins n’est pas mauvaise mais, cela a été précipité. Il y a eu aussi quelques problèmes sur le transport. Dans l’ensemble, on ne peut pas dire que tout s’est bien passé. Il y a aussi le fait qu’on impose au commissariat des missionnaires qu’il ne contrôle pas. Et si on ne contrôle pas une ressource humaine, on ne peut pas la mobiliser», lâche le président du collectif des imams de Guédiawaye. Quoique démis de ses fonctions, le ministre Mor Ngom n’a pas cherché à nier l’évidence. Toutefois, promet-il, toutes les décisions sont prises afin que les prochaines éditions se fassent dans les meilleures conditions. «Un voyage n’est jamais simple, surtout la Mecque, endroit où convergent pendant cette période des millions de fidèles venant de tous bords avec des cultures différentes. Le Président nous a donné des instructions fermes. Dès à présent, nous allons évaluer cette édition et nous allons prendre les dispositions afin que les autres pèlerinages se fassent dans de meilleures conditions», rassure-t-il.

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