Perte de deux places dans le classement mondial de la liberté de la presse 2021 : Le Sénégal toujours «abonné» à un avancement à reculons

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XALIMANEWS : Le Sénégal, bien qu’étant une des démocraties les plus stables du continent, avec un paysage médiatique pluriel, une Constitution garantissant la liberté de l’information et un Code de la presse adopté depuis 2017, continue d’avancer en dents de scie en matière de liberté de la presse. Dans le classement mondial 2021 de Reporters sans frontières (RSF) notre pays a perdu deux (2) places, se pointant à la 49e position, alors qu’il était classé 47e sur 180 pays dans le monde en 2020.

49e sur 180 pays, le Sénégal a perdu deux places au classement mondial de la liberté de la presse 2021. Dans le rapport de Reporters sans frontières (RSF), ce rang du Sénégal est motivé par des atteintes aux journalistes et entreprises de presse. En effet, à travers un texte publié sur son site avec comme titre : «Un Code de la presse sans dépénalisation et sans décret d’application», RSF note : «Considéré comme l’une des démocraties les plus stables du continent, le Sénégal dispose d’un paysage médiatique pluriel, et la Constitution de 2001 y garantit la liberté de l’information. Alors que les atteintes contre les journalistes se sont espacées ces dernières années, certains sujets restent tabous. Plusieurs médias ont été convoqués et intimidés pour avoir rapporté des faits de corruption. Les radios qui donnent la parole à des critiques du régime peuvent subir des pressions et les journalistes sont susceptibles d’être condamnés pour diffamation, mais les cas sont rares.»

Et le nouveau Code de presse dont l’adoption depuis bientôt 4 ans a suscité beaucoup d’espoir, entent toujours l’effectivité de ses décrets d’application. Pis, relève RSF, le texte a laissé un goût amer aux professionnels du secteur en ce sens qu’il prévoit la saisie des supports de diffusion et la suspension ou la fermeture d’organes de presse en cas d’atteinte à la sécurité de l’État. «Après plusieurs années de discussion, un Code de la presse a été adopté en 2017, mais les décrets d’application ne sont pas encore signés. Cependant, deux textes ont été présentés au Conseil des ministres début 2021. Ce code, qui ne dépénalise pas les délits de presse, prévoit la saisie des supports de diffusion et la suspension ou la fermeture d’organes de presse en cas d’atteinte à la sécurité de l’État, ce qui a laissé un goût amer aux professionnels du secteur. Des atteintes à la liberté de la presse ont été enregistrées en 2020, dont certaines ont été le fait des forces de sécurité. Certaines informations liées à la religion sont toujours des sujets tabous : c’est ainsi qu’en août, les locaux du journal Les Echos ont été saccagés après la publication d’un article sur une figure religieuse musulmane qui aurait été atteinte du coronavirus.»

En matière de liberté de la presse, les classements du Sénégal dans les rapports de RSF renseignent sur un pays qui semble avancer à reculons, depuis 2013. En atteste, 49e au Classement mondial de la liberté de la presse 2021, notre pays a chuté de deux (2) place (-2), par rapport à 2020 où il était classé 47e sur 180 dans le monde, avec un score global de +1,23 (23,99 en 2020). En 2019, le Sénégal est classé 49e/180 ; il était respectivement 50e en 2018, 58e en 2017, 65e en 2016, 71e en 2015, 62e en 2014 et 59e en 2013.

«SEULS 12 PAYS SUR 180, SOIT 7%, PEUVENT ENCORE SE TARGUER D’OFFRIR UN ENVIRONNEMENT FAVORABLE A L’INFORMATION»

Revenant sur la situation de l’exercice du métier de manière globale, façon RSF déplore que «jamais la zone blanche de la carte de la liberté de la presse, qui indique une situation d’exercice du journalisme sinon optimale du moins très satisfaisante, n’a été aussi réduite depuis 2013 (année où l’actuelle méthodologie d’évaluation du classement a été instituée, ndlr). Seuls 12 pays sur 180, soit 7% (contre 8 % en 2020), peuvent encore se targuer d’offrir un environnement favorable à l’information. L’Allemagne (13e, -2), où des dizaines de journalistes ont été agressés par des manifestants proches des mouvances extrémistes et complotistes lors de rassemblements anti-restrictions sanitaires, ne fait plus partie, en 2021, de ce pré-carré».

LES HAUTES MARCHES DU TABLEAU, CHASSE GARDEE DES PAYS NORDIQUES

Pour la cinquième année consécutive, la Norvège est classée au premier rang, même si les médias ont mis en exergue un manque d’accès aux informations publiques sur la pandémie. La Finlande garde 2e, la Suède, 3e (+1), retrouve la position qu’elle avait perdue l’année dernière au profit du Danemark classé4e, (-1 en 2021). L’édition 2021 du Classement confirme donc une forme de «domination nordique» ou, sous un angle moins concurrentiel, de «modèle nordique», rapporte Emedia.
Seulement, l’Europe et l’Amérique (Nord et Sud) restent les continents les plus favorables à la liberté de la presse, même si la zone des Amériques a connu cette année la plus grande dégradation des scores régionaux (+2,5%). Le continent européen enregistre lui aussi une détérioration conséquente de son indicateur «Exactions». Les actes de violence ont plus que doublé au sein de la zone Union européenne-Balkans, alors que cette dégradation est de 17% au niveau mondial. Les agressions contre les journalistes et les interpellations abusives se sont notamment multipliées en Allemagne, en France (34e), en Italie (41e), en Pologne (64e,-2), en Grèce (70e, -5), en Serbie (93e) et en Bulgarie (112e, -1).

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