CAN 2015 : Pour la gloire de notre pays
Lions du Sénégal, vous irez d’abord à Mongomo, une petite ville de Guinée Equatoriale située non loin de la frontière de celle-ci avec le Gabon, en portant fièrement sur vos épaules l’immense espoir de notre Peuple.
Je ne vais pas nier qu’avant tout vous êtes plus désireux de remporter ce très prestigieux trophée continental, convoité à maintes reprises ici, en compagnie d’un coach que vous avez adopté à temps. Ce coach lui-même a fini de rassurer la plupart de nos compatriotes par sa grande patience et son exigence, des qualités que l’on aimerait toujours retrouver chez un éducateur ou un meneur d’hommes. Avec ce sélectionneur, bien assisté, vous avez déjà accompli un parcours remarquable et prometteur à tous points de vue, au cours des éliminatoires du grand rendez-vous du football dans ce pays hispanophone d’Afrique. D’ailleurs, le rôle joué par cet entraîneur auprès de vous, ardents défenseurs des couleurs de votre pays, ne peut que clore le débat sur l’opportunité ou non de choisir exclusivement un technicien sénégalais pour diriger l’équipe derrière laquelle nous sommes tous unis, d’autant plus que nous aurions tort, dans ce cas précis, de ne pas daigner nous inspirer de l’expérience des autres A l’évidence, s’il y a un domaine où le fait de penser à la mondialisation ne me rend jamais inquiet, c’est bien le sport roi, un phénomène qui gomme d’un trait les frontières ou rapproche de façon magique les nations. C’est pourquoi je me réjouis que la Fédération sénégalaise de football s’emploie davantage à chercher les moyens nécessaires pour dérouler dans d’excellentes conditions son agenda, qu’elle se soucie ainsi de multiplier nos chances de figurer au premier rang dans les compétitions de très haut niveau, à la Can comme au Mondial. Dans ce sillage, il n’est pas surprenant que des commentateurs vous comptent aujourd’hui, illustres représentants du Sénégal en Afrique centrale, parmi les joueurs que l’on redoutera le plus dans votre groupe, lors des joutes passionnantes que nous suivrons bientôt. Quant à moi, je n’ai pas besoin de vous exhorter outre mesure à vous acquitter dignement de votre mission là-bas, où nous fûmes humiliés il y a presque trois ans. Je vous demande seulement d’être, dès maintenant, prêts à franchir allègrement l’étape de Mongomo, à nous faire oublier par la même occasion cette déconvenue-là, à Bata, et, sur cette lancée, à fournir le maximum d’efforts pour terminer en beauté, pour la gloire de notre pays. Cependant, même si nous avons la liberté d’être confiants en ces moments d’engouement intense, nous sommes obligés de demeurer sereins et plus qu’avisés. Nous allons donc éviter de tomber dans le piège d’un optimisme béat. De cette manière, nous pourrons mieux faire face à toute éventualité, car il n’y a ni logique ni vérité en dehors du terrain. Toutefois, il est possible de miser surtout sur une bonne préparation physique et mentale de notre équipe, ainsi que sur la qualité de son encadrement sur place, à savoir un encadrement globalement mû par l’intérêt national et décidé à ne pas s’embarrasser dans des considérations extra-sportives. Je n’oublie pas non plus que les dieux du football habitués à hanter les antres où se bousculent des milliers de férus du ballon rond, pendant des rencontres aussi mémorables que la Can, n’accompagnent et ne choisissent à la fin que les compétiteurs ayant réalisé l’exploit de les séduire par leur technicité et leur efficacité. En considérant enfin vos performances du moment, je peux dire haut et fort, Lions du Sénégal, que je n’ai aucune raison de douter de votre capacité à résister en permanence aux assauts de vos adversaires, aussi ambitieux que vous pour la circonstance. Vous parviendrez, sûrement, à trôner sur les pelouses équato-guinéennes, grâce à votre comportement jusqu’à présent irréprochable, à vos talents individuels alliés à un sens bien perçu du jeu collectif, au professionnalisme avéré de la quasi-totalité de votre groupe et à votre fougue, celle d’une jeunesse délibérément conquérante. En avant et bonne chance !
Badiallo dit Boucounta BA
Formateur à la Fastef/Ucad