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Rationalisation de la gestion du parc automobile de l’Etat : 50 mille voitures vont sortir de l’anonymat

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Le chef de l’Etat a sifflé la fin de la récréation au sujet de l’utilisation abusive des voitures de l’Etat. Il souhaite optimiser leur usage et n’a pas manqué de le souligner lors de la dernière réunion du Conseil des ministres. Aussi, pour parer à cela, toutes les voitures banalisées vont sortir de l’anonymat, pour parer aux «manquements notés» dans la gestion du parc automobile de l’Etat.

«S’agissant de la rationalisation du matériel roulant de l’Etat, le Président de la République a relevé les manquements notés dans la gestion des parcs automobiles de l’Etat, avec la persistance de la violation de la réglementation sur l’utilisation des véhicules administratifs, les négligences dans l’entretien des engins ainsi que leur usage à des fins autres qu’administratives», lit-on dans le dernier communiqué du Conseil des ministres. Ainsi, dans le cadre de cette entreprise de réduction du train de vie de l’Etat, après les factures téléphoniques, Macky Sall s’attaque à une autre ruche, où bourdonnent énormément d’abeilles, le parc roulant de l’Etat. Une mesure qui avait été expérimentée au tout début du magistère de l’ancien président Abdoulaye Wade, en 2001. Aujourd’hui, Macky Sall veut secouer le cocotier. Une opération qui va commencer par l’immatriculation de toutes les voitures de l’Etat. Ce qui permettrait de se mettre en phase avec les termes du décret 2008-695 du 30 juin 2008. Ce texte de loi, en son article 16 stipule que «les véhicules de fonction sont obligatoirement immatriculés dans la série AD. Les véhicules de service sont immatriculés dans la série AD et EP. Toute autre immatriculation doit faire l’objet d’une autorisation expresse du Secrétaire général du Gouvernement». Poursuivant, le législateur précise que «toutefois, les véhicules de sécurité, du parc de la Présidence de la République et des collectivités locales, peuvent être immatriculés dans les séries administrative et civile sur autorisation du Premier Ministre, après avis de la Commission de Contrôle des Véhicules administratifs». Enfin, seuls «les véhicules militaires (Forces armées, Gendarmerie et Sapeurs-Pompiers) ont une immatriculation particulière». Ainsi plus de 50 000 voitures seront concernées par cette mesure qui risque de faire dérober la terre sous les pieds de certains agents de l’Etat. Elle ramènerait dans les caisses de l’Etat selon les premières estimations, une somme qui tournerait aux alentours de 5 milliards de francs CFA par an. En effet, selon une source au niveau de la Direction de matériel et du transit administratif (DMTA), qui a requis l’anonymat, «les détenteurs de ces véhicules faisaient un usage abusif de ces voitures qui appartiennent au patrimoine de l’Etat et qui leur étaient affectées pour nécessité de service et ou de fonction». A ce niveau, une précision s’impose au sujet de ces deux notions assez galvaudés du reste, «voiture de service» et «voiture de fonction». Notre interlocuteur précise en se référant aux dispositions du décret ci-dessus cité. «Le véhicule de fonction est mis à la disposition d’une personne physique exerçant certaines fonctions. Il reste à la disposition exclusive et permanente du bénéficiaire, même en dehors des jours et heures de service. Le véhicule de fonction est doté d’un laissez-passer permanent». Ce qui le soustrait du coup à tout contrôle des forces de sécurité. On retrouve alors dans le lot des véhicules de services, toutes les voitures de l’administration qui ne sont pas des véhicules de fonction. Du coup, le véhicule de service a un usage professionnel exclusif, sauf tolérance pour les trajets domicile-travail. Pour plus de lisibilité dans le contrôle, le législateur a précisé la couleur du véhicule de fonction qui, obligatoirement, doit être «sombre et discret». Par contre, les véhicules de service doivent être de «couleur discrète variant du noir au gris cendre». Il doit bénéficier d’un «laissez-passer temporaire ou d’un ordre de mission», pour pouvoir circuler librement. Cette disposition, si elle est appliquée, mettra un terme à la gabegie ambiante avec l’utilisation de ces véhicules par les détenteurs comme des taxis clando.

SOULEYMANE KANE

Le Pays au Quotidien

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