Spéculation foncière à Sangalkam et à Mbane : L’arme politique de Wade

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Les communautés rurales de San­galkam, Mbane et Fanaye, ont vécu des épisodes violents liés surtout à la boulimie foncière. Mais la spéculation n’a pas encore cédé. Spéculation foncière à Sangalkam et à Mbane.
Le 30 mai 2011, du sang a coulé sur la terre de Sangalkam, celui de Malick Bâ. Le jeune homme de 30 ans a été froidement abattu par les gendarmes lors d’une manifestation des partisans du président du Conseil rural Oumar Guèye déchu du fait du découpage administratif de la localité. On a glosé sur les réels motifs de cette décision de morceler cette communauté rurale de Sangalkam, qui contient les dernières réserves foncières de la région de Dakar. Parmi les thèses avancées, il y avait la forte spéculation foncière. Tout le monde convoitait les terres de la zone, parce qu’elles pouvaient servir de monnaie d’échange politique.

Pour faire tomber le village de Bambilor dans l’escarcelle libérale, le Président Abdoulaye Wade achète les réserves du Général Bertin d’une superficie de 25 km2. Le chef de l’Etat s’est engagé à les offrir aux populations de la dizaine de villages qui vivent dans les domaines de l’ancien officier français. Mais l’entreprise de récupération a vite tourné à la désillusion.

LA RESPONSABILITE DE OUMAR GUEYE
En effet, les villageois ont été réveillés par le bruit des bulldozers encadrés par un important dispositif des Forces de l’ordre, venus les déguerpir de leurs terres. La révolte n’a point abouti. Le marabout de Bambilor, Thierno Amadou Bâ, qui se glorifie de ses amitiés avec le président de la République, s’est arrangé pour partager le milliard de francs promis aux populations en guise de dédommagement. Dans les autres villages, les projets d’extension suscitent de la colère. Les zones de pâturage et de culture sont éliminées au profit de projets immobiliers portés par des non-résidents.
Avec le retour de Oumar Guèye aux affaires, les jeunes espéraient enfin disposer de leurs parcelles respectives. Au finish, ils ont assisté à la croissance de châteaux dans différents villages. Ce sont des propriétés appartenant à certains nouveaux conseillers ruraux. Ils s’étaient transformés pour la plupart en courtiers au service de sociétés immobilières. Certains élus ont été même soupçonnés de disposer d’entreprise immobilière fictive. Avant le lancement du projet de découpage administratif, d’autres lotissements ont vu le jour à Sangalkam, vendus à des tiers au nez et à la barbe des populations. L’enrichissement rapide des conseillers ruraux a été arrêté avec l’arrivée de la délégation spéciale. Depuis le mois de juin 2011, deux ex-conseillers ruraux ont été emprisonnés pour des délits liés à la spéculation foncière. Un audit foncier a été lancé par le gouvernement. Les populations en attendent encore les conclusions.

L’EPISODE DE MBANE
Si à Sangalkam la boulimie foncière des élus locaux a appauvri les populations, l’Etat a joué sa part dans la communauté rurale de Mbane. L’épisode qui a passionné les chaumières durant cette année a été provoqué par la volonté de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) de disposer de 4 312 ha, ainsi que de dizaines d’autres spéculateurs individuels ou institutionnels. Elu Président de conseil rural (Pcr) au sortir des élections locales de mars 2009, Aliou Diack n’a pas donné de suite favorable à ces demandes d’attribution qu’il a trouvées sur son bureau. Cela, au motif qu’une quinzaine de villages risquait, sinon de disparaître, du moins d’être déplacés. Le Pcr Aliou Diack ne s’est pas limité à rejeter ces demandes. Il a procédé à des désaffectations de plus de 190 000 ha de terres que son prédécesseur avait cédées aux pontes du régime libéral. La délibération révèle une affectation de 50 000 ha à un tiers, qui constitue plus du quart de la superficie de la communauté rurale. En guise de représailles, le régime libéral a mis en œuvre un projet de découpage administratif. Ceci a abouti à la dissolution du Conseil rural, au grand dam de toute la population de la zone.

Pendant près d’un mois, une bonne partie du Conseil rural a entamé une grève de la faim, dans l’intention d’obliger le gouvernement à revenir sur la volonté de découper la zone administrative. Malgré le battage médiatique et les faveurs de l’opinion, le ministre de la Décentralisation n’est pas revenu sur le découpage administratif de Mbane, ni non plus sur celui de Sangalkam, entaché du sang de Malick Bâ.

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